Pénurie de médicaments dans les hôpitaux - Les médecins lancent un cri de détresse !
La rupture de stock des médicaments indispensables dans les hôpitaux tunisiens est en train de prendre des proportions alarmantes. Une crise aigüe qui avait fait l’objet d’un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, lundi 6 novembre dernier et qui était dédié à la situation financière de la Pharmacie centrale.
Le chef du gouvernement avait évoqué les difficultés que traverse cette institution nationale et les moyens d’y remédier mais le manque de médicaments indispensables s’éternise et les médecins sont en détresse.
Contactée par Business News ce jeudi 9 novembre 2017, Aida Borgi, réanimatrice pédiatre à l’hôpital pour enfants de Tunis, a évoqué « le manque grandissant de dispositifs médicaux et de médicaments essentiels » au sein de l’hôpital où elle exerce mais aussi dans les autres hôpitaux. Les deux médicaments d’urgence, le Gardenal et la Phenytoine de traitement des convulsions d’enfants, y font défaut.
Elle a déclaré : « l’hôpital pour enfants de Tunis est un établissement qui n’est pas déficitaire et qui est réputé pour sa bonne gouvernance. Si ces deux médicaments essentiels y sont manquants comment se portent alors les hôpitaux régionaux de la Tunisie ? ». Elle a mentionné « une crise sans précédent » qui oblige les médecins à passer par d’autres alternatives médicales, dont les traitements sont lourds pour les enfants.
Emna Zribi, la directrice du service pharmacie du CHU Habib Bourguiba de Sfax avait alerté l’opinion publique sur les problèmes rencontrés par les médecins. Sur le plateau de Myriam Belkadhi, le 2 novembre courant, elle a indiqué que « même les stocks stratégiques de médicaments essentiels ont été épuisés ». Elle a aussi mentionné le manque de sondes, de gants et de bistouris dus à des problèmes de paiement des fournisseurs et de dévaluation du dinar.
Les problèmes de financement que rencontre la Pharmacie centrale ont également causé une rupture des stocks des pilules contraceptives dans les pharmacies. Plusieurs gynécologues ont évoqué ce problème sachant qu’en Tunisie ces pilules sont importées car il n’existe pas de production locale.
K.H