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Grève générale du secteur hôtelier : Ne prenons pas en otage les hôtes de la Tunisie! dixit Radhouane Ben Salah
14/09/2016 | 16:47
4 min
Grève générale du secteur hôtelier : Ne prenons pas en otage les hôtes de la Tunisie! dixit Radhouane Ben Salah

 

La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a tenu, ce mercredi 14 septembre 2016, à l’Hôtel Le Belvédère, une conférence de presse, en présence de son président Radhouane Ben Salah ainsi que plusieurs cadres de la fédération, dans laquelle elle est revenue sur la situation dans le secteur hôtelier, et en particulier sociale, suite à la grève décrétée par l’UGTT dans tous les hôtels les 17 et 18 septembre 2016.

La FTH dénonce surtout l’escalade inhabituelle contenue dans les communiqués ainsi que dans les déclarations et prônant un langage agressif et dénigrant envers les patrons des unités hôtelières.

 

Pour commencer, M. Ben Salah a brossé un tableau noir sur la situation du secteur, avec des chiffres en chute libre entre 2014 et 2015 : le nombre de nuitées est passé de 29 millions à 16 millions, les recettes sont passées de 3.600 millions de dinars (MD) à 2.350 MD et enfin, le taux d’occupation est passé de 44,9% à 27,7% alors que le nombre de lits a baissé de 183.000 à 177.000.

Malgré cette situation alarmante, l’UGTT réclame une augmentation de 6% pour les employés du secteur au titre 2015 : une demande jugée exorbitante par les professionnels vu la situation actuelle.

Les hôteliers ont consenti plusieurs efforts et plusieurs sacrifices pour garder leurs employés, mais la satisfaction de ses revendications c’est la fermeture assurée de nombreux hôtels, surtout que depuis 2011, leurs résultats d’exploitation sont négatifs et plusieurs payent de leurs poches leurs employés pour préserver la paix sociale, explique M. Ben Salah. «La situation financière ne permet pas des augmentations alors que les hôtels ne travaillent effectivement que 2 mois et demi», a-t-il noté, en précisant que la dépréciation du dinar de 11% les 6 derniers mois a aggravé davantage la situation.

 

Le président de la FTH admet que l’Etat tunisien a pris des décisions le 29 juin 2015 dans le cadre de la Loi de finances complémentaire de 2015, mais ces décisions n’ont pas été concrétisées. Ainsi, depuis 2011, la majorité des hôtels sont classés et n’ont pas droit à des crédits, pour le reste on leur impose un TMM+4,5 à court terme, ce qui représente des conditions impossibles à remplir.

 

Autre point, les opérateurs du secteur réclament une stratégie pour relancer le tourisme, en diversifiant les produits, améliorant la qualité, en conquérant de nouveaux marchés. Ils sollicitent des autorités qu’elles s’occupent encore plus de la propreté et de l’environnement. Ils font remarquer que malgré l’amélioration de la situation sécuritaire en Tunisie, plusieurs pays n’ont pas encore levé l’alerte voyage émise contre la destination.

La FTH veut convaincre l’UGTT que le timing de cette augmentation est très mal choisi, avec tous les problèmes que traverse le secteur. Pire que ça, vu la situation actuelle, une augmentation des salaires au titre de 2015 et de 2016 n’est pas envisageable. Ainsi, la dernière proposition de l’UGTT formulée lors de la réunion de négociations tenue ce mercredi matin, et qui propose que la hausse soit déférée, bien que le Conseil national de FTH va l’étudier, ne sera pas possible.

 

Conscient que les deux parties sont arrivées à une impasse dans les négociations et qu’il est fort probable que cette grève ait lieu, Radhouane Ben Salah a réclamé le droit au travail aux employés qui le désirent, un service minimum et de ne pas bloquer l’accès aux hôtels.

En effet, la FTH demande que les clients des hôtels et hôtes de la Tunisie ne soient pas pris en otage. Elle craint que des pressions soient exercées sur les employés pour qu’ils soient forcés à prendre part au mouvement. Elle craint aussi que des individus n’appartenant pas au secteur soient mobilisés pour isoler les hôtels et leurs occupants, en bloquant les accès. Et par dessus tout, elle a peur que des violences éclatent, entachant davantage l’image de la Tunisie.

 

Ainsi, les professionnels du tourisme demandent au gouvernement d’intervenir d’une part, pour faire respecter la loi et le droit au travail et exiger un service minimum pour ne pas perdre les touristes russes qui continuent à occuper les hôtels tunisiens. D’autre part, ils réclament l’application des décisions émises en leur faveur et la mise en place d’une stratégie à moyen et long terme.

 

Interrogé par Business News sur la part de responsabilité des professionnels du secteur dans la situation actuelle, Radhouane Ben Salah a admis qu’une part de responsabilité leur incombe mais qu’une part plus importante revient au gouvernement. En effet, M. Ben Salah a souligné que les finances propres des hôteliers ne suffisent plus pour renouveler le secteur et lancer le programme de restructuration pour la rénovation des hôtels sur le plan physique, l’amélioration des ressources humaines et la modernisation des moyens de commercialisation. Ces derniers ont besoin d’une circulaire de la banque centrale pour appliquer la Loi de finances de 2015 ainsi que d’une stratégie. Il a noté que dans les pays similaires et concurrents à la Tunisie, le crédit hôtelier est accordé sur 20 à 25 ans avec des conditions beaucoup plus avantageuses, notamment TMM+0,5 (pour un TMM entre 0 et 2%). Le taux appliqué en Tunisie est de TMM+4% (pour un TMM de 4,8%) avec des délais de remboursement de moitié que ceux appliqués par les pays concurrents.

La restructuration est une solution de fond qui permettrait de pérenniser les structures hôtelières, a-t-il expliqué.

 

Concernant le rôle du ministère du Tourisme, dans l’application des décisions du gouvernement, M. Ben Salah a indiqué en réponse à une autre question de Business News, que la ministre a eu des problèmes avec ses collègues ministres pour faire appliquer ces décisions, à cause notamment des lenteurs de l’administration et celle de la Banque centrale qui, à ce jour, n’a pas mis en place une circulaire permettant l’application de Loi de finances complémentaire de 2015.

 

I.N

 

14/09/2016 | 16:47
4 min
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Commentaires (17)

Commenter

LEGIFERER POUR LE BIEN PUBLIC GENERAL...GELER LES ACTIVITES DE L UGTT
| 15-09-2016 16:01
nous sommes supposes etre en etat d urgence.....LEGIFERER LE GEL des activites de l UGTT pour la periode DANGEUREUSE que nous traversons, serait une action bien placee par un gouvernement FAIBLE et ABSENT de la gestion du bien public.....si le syndicat VEUT METTRE LE PAYS EN FAILLITE ,le ROLE DE L ETAT est de l en empecher.....

Maryem
| 15-09-2016 13:25
Pourquoi aller si loin..??
Oui les Allemands et les Japonais sont un exemple de labeur......
Mais moi j ajouterais l exemple de Singapour,ou grace a une discipline de fer,ce petit pays qui faisait parti de la malaisie est devenu une puissance economique et financiere avec tolerance ZERO de la corruption.En 1959,Les malais forcent Singapour a quitter la federation.Singapour se retrouve seule sans aucune ressources.Aujourd hui Singapour a un mode de gouvernance plutot autoritaire que democratique,les lois sur le comportement social sont tres strictes ,85 % des 5,6 millions d habitants vivent dans des logements Publics Singapour est le deuxieme port du monde apres Shangai,la pornographie et les greves sont interdites.Des contraventions allant jusqu a 1000 dollars pour avoir jete un papier ou autre sur la chaussee.De 1991 a 2005,420personnes ont ete pendues pour trafic de drogue.En 2009 Singapour devance Hong kong,la Suisse ,Qatar et le koweit en nombre de millionnaires..
c est pour vous dire que la Tunisie doit suivre l exemple de Singapour sur tous les plans,on aurait pu poser les premieres pierres en 1987,d un regime autoritaire ou la discipline et le travail bien fait avec une tolerance Zero de la corruption,nous avons les cadres et les grandes competences, malheureusement Ben Ali a prefere totalement la corruption comme systeme de gouvernance et le pouvoir actuel ne semble pas changer de strategie,encore plus il l a meme developpee.Mais sincerement,sans discipline de fer,sans combattre la corruption ,sans le respect strict d une nouvelle et severe legislation regissant le comportement social,sans une classe politique sincere ,honnete et patriote,
je ne pourrais croire a un avenir meilleur,peut etre pire...mais permettons nous de rever,car celui qui ne reve pas est deja mort.

Ben
| 15-09-2016 12:41
Un secteur, qui fait vivre des milliers de familles, et tourner des villes entières, complètement sinistré.
Un secteur générateur de millions de dinars, en devises, nécessaires à l'équilibre de la balance de paiement entièrement bousillé.
Des hôteliers qui n'arrivent plus à payer leurs factures d'électricité et de gaz et encore moins leurs fournisseurs, contraints, pour ceux qui en ont les moyens à vendre leurs biens pour affronter la déconfiture de ce secteur bâti de la sueur des enfants de ce pays.
Tout cela, et aucune mesure concrète n'est prise en faveur des hôteliers qui se trouvent, aujourd'hui, livrés à eux-mêmes et bientôt condamnés à brader leurs hôtels à des rapaces en embuscade.
Tout cela et la fédération et son président font de la politique, agissent à coup de communiqués au lieu d'engager la responsabilité de l'État à l'origine de la ruine des éléments d'un fonds de commerce appelé « Tourisme » du fait de la défaillance de ses services publics dans le maintien de la sécurité et la préservation de l'environnement dont la collecte de déchets.
Les hôteliers feraient mieux d'actionner l'État devant le tribunal administratif à fin qu'il assume ses responsabilités au lieu d'agir à coups de communiqués dénués de tout sens face à la ruine de tout un secteur.

Alex niffer
| 15-09-2016 10:20
Les allemands appellent nos hôtels (guettauts de luxe )et ils sont juste dans leur vision parceque, en dehors de ça, ils trouvent nulle part ailleurs Où s asseoir et déguster une bonne bière sous la chaleur étouffante.

El Chapo
| 15-09-2016 10:12
Fermez tous ces pseudos hôtels, renvoyez tous ces gueux qui servent d'employés, remplissez des bus avec ses salariés pour qu'ils fêtent leur victoire à la place Mohamed Ali, laissez bâtiments qui servaient d'hôtel à une époque pas si lointaine que cela tomber en ruine ...Laissez les banques créditrices vendre ces bâtiments au plus offrant si vous n'avez pas de caution solidaire pour les emprunts contractés ... Laissez les hyènes déchaînés (Banques, CNSS, pseudo employés, jugements des tribunaux ...)broyer ce qui reste de ces hôtels

Vous aurez votre paix d'esprit et aurez toute la latitude de penser à quitter cette *** qui vous sert de pays ... Il y a tellement de pays qui vous faciliteront la tâche pour investir chez eux....

A bon entendeur

alpha1
| 15-09-2016 09:19
De mon humble point de vue la crise du secteur touristique découle de deux raisons.

1/ Sur le fond le secteur est parsitaire , peu integré avec le reste de l'economie et s'apparente à une rente administrative .
Son bilan en devises est mal connu ou exagéré , il genere des emploi fragiles.
2/ L'Ugtt est une centrale irresponsable parce que aussi inculte, mais pûissante ( Leg de bourguiba) .

Chercher les diplomes de des membres de son bureau excutif la plus part bac +/-1

Maryem
| 15-09-2016 08:34
La question serait que fait le President..??
Que font les representants du peuple a l ARP....????
Que fait le chef du gouvernement....???
Que fait la societe civile....???

L indifference est un poison mortel pour tous sans ecception..

Les hoteliers doivent se defendre et resister quitte a menacer avec la fermeture complete de leurs etablissements.Il faut reconnaitre que les hoteliers font d enormes sacrifices pour sortir de la crise que le machiavelisme politique du couple diabolique BCE-Ghannouchi ont installe en Tunisie.La FTH et la FTAV doivent agir en concertation et exprimer leur desaccord total vu la situation desastreuse de la tresorerie des hoteliers et des agences de voyage.

Zeine
| 14-09-2016 22:09
Une greve des plus sausages se prepare dans les rues d abord et Su sein des Hôtels rn second lieu . Objectif affamer les qqs touristes qui s accrochent . Eh Oui , HA ET sa horde veulent laisser les invités de la Tunisie sur leurs faims et leurs soifs WE . Une ugtt en pleine campagne . Mais dans l entre-temps que fait madame la ministre pour aider ?

kameleon78
| 14-09-2016 22:02
Le Japon et l'Allemagne après la seconde guerre mondiale, se sont mis au travail, les travailleurs ne comptaient plus leurs heures au travail, les grèves ont été interdites, en vingt ans ces deux pays sont devenus parmi les pays les plus riches au monde, pourquoi? 1. Ils sont patriotes, ils ont relevé les manches pour sauver leur pays avec une dette colossale pour payer les dommages de guerre, ce sont des centaines de milliards de dollars à rembourser aux vainqueurs. 2. Ils sont travailleurs et courageux, ils travaillaient 24/24, un effort formidable sur vingt ans qui a payé, ils sont aujourd'hui des nations avancées car leur population est patriote et intelligente, rien à voir avec nos "bhéyém" qui veulent enfoncer définitivement la Tunisie qui ne se relèvera pas avant 50 ans. Moi je mettrai en prison tous les dirigeants de l'UGTT et je les mettrai au travail avec des baïonnettes, vous verrez que le pays se relèvera doucement mais sûrement.

Citoyen
| 14-09-2016 21:45
On se souvient tous de l'alliance contre nature entre l'UGTT et la FTH qui a permis de rejeter en 2014 le,projet de la loi AMC qui avait pour objectif d'assainir l'endettement et le parc hôtelier. Sobhanallah mais dommage qu'une minorité d'hôteliers honnêtes soient bloqués par la faute d'intrus qui ont détruit le secteur et les emplois qu'il procurait