Le candidat de Nidaa Tounes, à l’élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi a été, ce mardi 18 novembre 2014, l’invité de Mehdi Kettou sur Express FM, en compagnie du chroniqueur Sofiane Ben Hamida. L’entretien a traité de plusieurs aspects en relation avec la campagne électorale et l’après-résultats du scrutin présidentiel.

Actualité politique oblige, il a été question d’abord du retrait des candidats de la course à Carthage, notamment celle de Mustapha Kamel Nebli survenu hier dans la soirée. Béji Caïd Essebsi a expliqué qu’il n’a jamais demandé à qui que ce soit de retirer sa candidature en vue de favoriser ses chances, cela relève même, selon ses propos, d’une petitesse d’esprit. Interrogé sur l’éventuel retour de certaines figures au sein du parti Nidaa Tounes et qui étaient en soutien à la candidature de Mustapha Kamel Nebli, à l’instar de Noureddine Ben Ticha, Béji Caïd Essebsi a indiqué que lorsque certains d’entre eux lui ont demandé de travailler pour un autre candidat, il leur a souhaité du courage. Maintenant, il n’est pas contre leur retour s’ils le souhaitent, cela étant, pour certains d’autres qui se sont rabaissés à un niveau déplaisant, M. Caïd Essebsi a précisé qu’il ne pipera pas mots à leurs propos car il s’abstient de régler des comptes.

Ensuite, Béji Caïd Essebsi s’est expliqué par rapport à l’inauguration de sa campagne électorale à Monastir et les accusations portées à son encontre disant qu’il utilise l’image de Habib Bourguiba pour servir la sienne. « Je suis l’élève de Bourguiba, je l’ai fréquenté pendant trente ans, et j’ai énormément appris de lui. Maintenant, il faut savoir que chacun a sa propre place sur la scène politique et nationale, je n’ai pas la prétention d’être comme lui, car lui c’est une exception et j’en suis témoin ! », poursuit le leader de Nidaa Tounes tout en soulignant que Bourguiba était comme tout être humain, imparfait et avait donc ses faiblesses.

Dans le registre de l’élection présidentielle, Mahdi Kettou s’est interrogé sur le fait que Nidaa Tounes ne s’est pas affranchie de la possibilité de préparer un autre candidat à la magistrature suprême au cours des deux ans. « Cela n’aurait pas pu être possible, le temps nous manquait cruellement et ce n’était sûrement pas un défaut de volonté », argumente Béji Caïd Essebsi. Interrogé sur l’avenir du parti Nidaa Tounes dans l’après élection présidentielle, M. Caïd Essebsi a assuré qu’il oeuvrera pour préserver la dynamique du mouvement tout en garantissant sa solidité. « Cependant, et tel que je l’ai affirmé à plusieurs reprises, pour moi la patrie passe avant les partis. Donc certes le parti est important mais la patrie l’est encore plus et, au sein de Nidaa Tounes, nous nous accordons tous autour de ce principe », explique Béji Caïd Essebsi.

Par ailleurs, le candidat de Nidaa Tounes a répliqué à la question concernant Moncef Marzouki, actuel président de la République et candidat aussi à la présidentielle, que ce dernier a une mauvaise idée de lui, tandis que lui a une juste idée de lui. « Je n’ai jamais dit que je ne le respecte pas, il a mal interprété mes propos et s’est senti visé lorsque j’ai dit que je ne respecte pas l’homme mais je respecte la fonction !» justifie Béji Caïd Essebsi, ajoutant que Moncef Marzouki est un narcissique et c’est pourquoi il s’est senti visé ainsi. « Aussi, je le respecte en tant qu’adversaire et je respecte tous mes adversaires, d’ailleurs celui qui ne le fait pas ne doit pas faire de la politique », souligne Béji Caïd Essebsi.