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Tunisie - A cause du diktat de lâEUR(TM)AFH, Essoukna perd 465.000 dinars !
06/09/2010 | 1
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Sous d’autres cieux, cela aurait fait scandale. Chez nous, on s’est limité, pour le moment du moins, à un simple paragraphe dans un rapport d’un commissaire aux comptes.
L’histoire est celle de deux entreprises publiques, celle de l’Agence foncière d’Habitation et de l’agence immobilière cotée en bourse et filiale de la BNA, Essoukna.

Dans le rapport du commissaire aux comptes d’Essoukna, on lit ce qui suit : « En 2010, l’AFH a décidé d’annuler l’adjudication de 5 lots de terrain sis à EL MOUROUJ V et VI acquis par la société ESSOUKNA arguant le fait qu’une partie du capital de cette dernière est détenue par des personnes de nationalité étrangère, alors que le cahier des charges de la vente l’interdisait.
L’AFH a remboursé à la société ESSOUKNA la somme de 2.030.485 dinars après avoir retenu les frais d’adjudication ainsi que 10% du prix payé. Au 31/12/2009 la valeur de ce stock de terrains à bâtir s’élevait à 2.495.706 dinars (y compris les charges financières incorporées au coût), d’où une perte de 465.221 dinars.
»

Comment expliquer le raisonnement de l’AFH ou, plutôt, son diktat puisqu’il en s’agit d’un ?
L'A.F.H est une entreprise publique, dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière.
En créant l’A.F.H. par la Loi n° 73-21 du 14 avril 1973, les pouvoirs publics entendaient mettre en œuvre une nouvelle politique d’urbanisme et d’aménagement du territoire tournée vers l’avenir.
D’une manière concrète, l’Agence vise à réussir plusieurs missions dont celle de favoriser l’accès au logement à toutes les catégories de la population et particulièrement aux ménages à faibles et moyens revenus et celui de compléter l’action publique de lutte contre l’habitat anarchique en mettant en œuvre des programmes de relogement appropriés.

Rien n’indique qu’il est interdit à l’AFH de vendre des lots de terrain aux étrangers. Mieux encore, l’AFH, elle-même, s’autorise la vente aux étrangers à condition qu’ils présentent une autorisation du gouvernement compétent. Nous n’inventons rien, c’est écrit sur leur site web !
Pourquoi alors a-t-elle refusé la vente à une entreprise publique cotée en bourse au prétexte qu’il figure des étrangers dans son capital ? Curieusement, et au vu de la situation des participations dans le capital d’Essoukna, on ne retrouve aucune participation étrangère !
Pourquoi, surtout, retient-elle 10% du prix payé et des frais d’adjudication, alors que ce n’est pas Essoukna qui a refusé d’acheter, mais l’AFH qui a refusé de vendre ?
Certes, l'AFH a ses raisons et ses statuts, mais cette pillule des 10% ne saurait être avalée et encore moins lorsqu'elle atteint un si gros montant de 465.000 dinars.

Sachant que les autorités font tout actuellement pour encourager les entreprises à s’introduire en bourse, il y a là un drôle de comportement s’opposant à la politique gouvernementale et causant des pertes de centaines de milliers de dinars à une entreprise et ses actionnaires !
Une entreprise qui, de surcroit, n’est pas au beau fixe puisqu’elle a vu ses résultats baisser de 49% en partie à cause de la chute des ventes et de cette retenue de 10% !
Le marché, n'appréciant pas du tout ces résultats, a réagi très rapidement. Le titre en bourse d'Essoukna a perdu ainsi 4,5% aujourd'hui !
Si l’AFH agit de la sorte avec une entreprise publique, on s’interroge vraiment comment agit-elle avec les simples citoyens !

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