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Débats des législatives, le pas en avant au bord du précipice !
03/10/2019 | 20:59
5 min
Débats des législatives, le pas en avant au bord du précipice !

 

 

Elles étaient attendues ces élections ! Qu’est-ce qu’ils ont dû sacrifier les Tunisiens pour qu’enfin, le doigt maculé d’encre ils puissent enfin éprouver la fierté d’être parmi les rares pays arabes à se targuer de vivre dans un Etat démocratique. Cerise sur le gâteau, ils ont été des millions à suivre des débats électoraux, postés devant leur téléviseur, jugeant, critiquant et encourageant les candidats aux deux échéances, présidentielle et législatives. Un bonheur qui leur a aussi coûté quelques neurones…

 

 

Le 30 septembre 2019, ont démarré les débats entre les représentants des différentes listes candidates aux élections législatives baptisés « La route vers le Bardo ». Les débats se sont poursuivis le 1er et 2 octobre 2019 et ont opposé au total 27 candidats répartis en trois groupes de 9.

 

Les débats ont porté, chaque soir, sur trois axes principaux à savoir, les questions d’ordre social, éducatif et de santé, les questions portant sur le développement, l’économie et les finances publiques ainsi que les questions régionales. Pour chaque axe, une question commune a été adressée à tous les candidats. Elle a été suivie par une question spécifique pour chacun d’eux et par la suite, un débat opposé trois candidats sur une question posée tour à tour par l’un d’entre eux.

 

Les réponses devaient être courtes et les questions des journalistes furent axées sur les programmes, moyens et outils qu’allaient proposer les députés, une fois élus, pour régler des problèmes dans différents domaines. Un exercice que devaient maitriser un minimum des personnes qui se présentent pour un poste aussi important et sensible que celui qui consiste à représenter le peuple adopter les lois qui vont régir sa vie. Oui mais…

 

A toutes les questions ou presque, les candidats ont eu la fâcheuse tendance à répondre dans le vague. Pour dire ce qui n’allait pas, tout le monde a répondu présent. Pour dire comment devaient être les choses, selon eux, ils n’ont pas hésité, allant jusqu’à servir des « programmes » utopiques, des réformes partout, des écoles modernes dans toutes les régions aux CHU équipés de matériel moderne dans les quatre coins du pays et des solutions à la limite du réalisable pour lutter contre le chômage et encourager les jeunes à lancer leurs propres projets. Pour ce qui est d’expliquer comment ils allaient entreprendre tout cela, là, il n’y avait plus personne.

 

Si certaines des « idées » énoncées dans les débats étaient bonnes à creuser, les journalistes qui les avaient animés ont eu beaucoup de mal à soutirer aux candidats des réponses concrètes, voire des réponses tout court. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Très souvent, ils ont eu à préciser que les questions portaient sur un programme et pas sur le principe que les choses devaient changer, sur cela tout le monde était d’accord. Mais non. A chaque tentative de « recadrage » les candidats s’enlisaient plus et encore dans les méandres de leur ignorance se couvrant parfois de ridicule.

 

A la soirée du premier débat, les Tunisiens assistaient affligés à des scènes gênantes où ceux qui sont censés les représenter, décider de leur avenir, se plantaient en beauté sur des questions aussi importantes que celles relatives au déficit de la balance commerciale ou encore à la nécessité d’instaurer une bonne gouvernance.

 

Sur le programme pour instaurer l’équilibre de la balance commerciale, le candidat du Courant Al Mahabba, après avoir demandé qu’on lui répète la question a avoué qu’il ne savait pas ce que voulait dire balance commerciale. Pas du tout gêné, il a estimé qu’il n’avait pas à le savoir pour devenir député, qu’il avait d’autres compétences et qu’il pourrait faire appel à des spécialistes pour traiter de la question. Pour résumer, monsieur le futur député devra faire appel à des experts pour qu’ils lui expliquent ce que veut dire balance commerciale, les impacts de son déficit et les enjeux de son équilibre, dans un pays qui traverse une crise économique sans précédent et dont les défis sont essentiellement économiques. Comment, pourquoi et selon quels critères ce candidat a estimé qu’il pourrait faire un bon député, on est en droit de se le demander…

 

Il n’est pas le seul à avoir vécu, ce soir-là, un grand moment de solitude. La candidate d’Amal Tounes, n’a guère fait mieux. Sur la question du programme prévu sur la bonne gouvernance et la gestion des fonds publics, la candidaté a aussi foiré l’exercice. « La bonne gouvernance doit être pratiquée par des politiciens qui savent ce que veut dire bonne gouvernance » lançait-elle d’un air résigné, « oui alors que veut dire bonne gouvernance » avait rebondit le journaliste… « Bonne gouvernance c’est bonne gouvernance » répondait la candidate en souriant comme un élève pris en flagrant délit de ne pas avoir appris ses cours la veille.

 

Le pire dans tout cela, c’est qu’il a fallu écouter ces personnes jusqu’au bout, c’est que les voyant patauger on ne pouvait que songer avec tristesse à ce qui nous attend après le 6 octobre. Comme pour les débats de la présidentielle, c’est sur les réseaux sociaux que sont allés se réfugier les Tunisiens et noyer leur déception dans les posts des plus drôles aux plus fatalistes qui, somme toutes, demeurent tristes.

 

Oui l’exercice était noble et louable mais qu’est-ce qu’il n’était pas beau à voir. Oui le processus démocratique est bien enclenché chez nous et oui nous en sommes fiers mais comme on aurait voulu l’être davantage devant des candidats balèzes, qui maitrisent leurs dossiers, qui apportent des réponses concrètes, qui proposent des idées intelligentes et portent leurs causes avec conviction. Nos élus, ne devraient-ils pas être les meilleurs d’entre nous ?....

 

 

Myriam Ben Zineb

 

03/10/2019 | 20:59
5 min
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Commentaires (11)

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Bourguibiste nationaliste
| 05-10-2019 15:49
J'ai vos deux derniers commentaires.
Cher Nephentes, je vous trouve un peu pessimiste. Certes, la médiocrité est une de nos caractéristiques. Il y a cependant parmi nous des Tunisiens brillants et même plus.
Dans ce sens, A a raison de pointer le manque d'opportunités offerte aux personnes de valeurs qui souvent demeurent inconnues.

A.
| 04-10-2019 18:02
La société est capable de faire des genies mais le systeme ne les laisse pas travailler et on est tous responsables de ce systeme d'une facon ou d,une autre. On va acheter du pain, on est pressé, on crie on frappe pour passer avant l'autre. On va a l'ecole, on va parler au professeur pour qu'il donne des cours particuliers pour une meilleure note, le feux rouge on le brule ce n'est pas important. Alors d'une facon ou d'une autre on est tous coupables. vous etes coupables, je suis coupable, bourguibiste cuopable, businessnews coupable. On est dans le trou a cause de nous memes. Ces clowns à l'ARP ont profité du vide et maintenant on est dans le vide. Il y avait un espoir avec Zbidi mais malheureusement il n'a pas su bien l'utiliser. Le probleme maintenant est qu'on est pris avec cette mafia et on ne sait plus comment s'en débarrassser (Ennahdha, Nidaa, tahya et les autres satellites). Parlez au gens à l'Extérieur et vous entendrez le désespoir de la population. Un nouveau Bourguiba ou Ben Ali. La clochardisation de la société a commencé au moment ou la Tunisie a commencé à vendre ses fleurons nationaux aux multinationales et a ouvert la porte aux entreprises etrangères sans renforcer le tissu industriel local. Il s'agit de pression europeennes. CVa aurait pu bien fonctionner si le gouvernement ben alistes avaient réussi à renforcer l'industrie tunisienne mais malgré les conseils de personnes trés expérimentés, Ben ali a choisi la famille au peuple en laissant les trabelsia faire ce qu'ils veulent. Ils ont détruit le tissu industriel tunisien et dégradé le tourisme. La qualité des touristes en tunisie en 70/80 était luxueuse. Il faut jamais perdre espoir mais le probleme est qu'oin a été largué par le maroc et l'afrique centrale qui se sont mis à travailler fort. Maintenant on se tape des ciao belle de mbarka et des mzeoudiya comme ghannouchi. Peut etre que je suis pessimiste mais c'est fini/game over.
J'essaye de me convaincre que Nabil Karoui pourra peut etre faire quelque chose parce qu'il n'a pas peur de se salir les mains mais je n'ai pas beaucoup d'espoir.
Tout est fini mes chers. Rchid Ammar a dit : La sommalisation de la Tunisie. Ce monsieur ne rigolais pas, il savait de quoi il parlait, le mzeoudi ghannouchi a pour objectif de detruire la Tunisie et il est sur la bonne voix.
Ye hasra ala tounis el kadhra.

Nephentes
| 04-10-2019 16:41
J'aimerais quand même vous rappeler que ces clowns bédouins vont se faire élire, quelle que soit leur mouvance
Ils vont décorer les bancs de l'ARP dans moins de trois mois

L'incroyable nullité, l'incompétence de ces candidats est spectaculaire concernant les dossiers économiques : c'est proprement hallucinant

Je me permets d'affirmer que 90% de ces gens là sont incapables d'évaluer la pertinence des divers chapitres d'une loi de finance, ou d'un plan quinquennal, ou d'un projet de développement régional

Cela va être un argument massue pour retourner à la dictature

Pourtant je suis persuadé - tant pis si je me fais traiter de connard pseudo-intellectuel- que notre société ne peut pas produire de meilleurs candidats

Ceux-ci sont le reflet fidèle, en plus "éduqué " d'ailleurs; du niveau intellectuel et moral de notre population

selon moi, cette nullité est l'aboutissement logique du processus de clochardisation de notre société, entamé depuis la fin des années 80

Néphentes
| 04-10-2019 14:16
Ces psrudo-debats illustrent assez bien l'inconcevable nivellement de notre societe

C'est véritablement le royaume des institutions

L'indécence portée à son paroxysme

Une méconnaissance hallucinante des dossiers et enjeux économiques
Des argumentaires décousus infantiles irresponsables

Pratiquement aucun plan strategique pu prospectives dignes de ce nom

Des clowns obscènes

Représentatifs toutefois de la plupart de leurs futurs administrés
Au moins ceux la sont à leur image et reciproquement



Bourguibiste nationaliste
| 04-10-2019 13:20
Je pense qu'il y a malentendu entre nous.
Je n'ai jamais eu d'illusion depuis 2011.
Lisez tous mes commentaires depuis 2012.

A.
| 04-10-2019 12:47
Vous voulez sérieusement qu'ils vous donnent leur programme pour améliorer le PIB tunisien? leur plan economique pour baisser le chômage d'un point?leur plan pour une meilleure répartition de la richesse entre les zones productrices de phosphates tourismes dattes olives sel et le reste des régions? Qu'ils présentent leur plan de redressement de la CPG, STEG tunisair? de leur plan de soutient des startup tunisiennes?du plan de redressement de la compagnie nationale de navigations n pour soutenir les exportations? Pour leur plan de corrections des failles constitutionnelles? Vous êtes vraiment sérieux en voulant ça? Ils ne savent même pas à quoi ça sert un député... mbarka nous chante ciao Bella, mzeoudi Ghannouchi a compris que tout se joue dans l humour il a demandé aux artistes (il tabbsla Ala Ben Ali) de lui faire une chanson chahid me bouche fehim rouhou. soyons sérieux il n y a plus rien à faire. Alors arrêtons de prétendre democratie, parlement et tout le tralala. Cane fonctionne pas. Amenez nous un dictateur, laissez le au pouvoir et qu'il gère bien le pays. Ben Ali bih ou alih mais il gerait relativement bien le pays. La liberté je n en veux pas. Une économie solide puissante et un taux de chômage faible voilà ce qui est bien. Le problème n est pas juste la démocratie, c'est beaucoup plus grave que ça. C'est tout un système. Vous prétendez être bourguibiste... Savez vous pourquoi Bourguiba n'a pas fait comme Mandela et s'est retiré du pouvoir? Certains vous diront que c'est un dictateur.faux.Bourguiba est un visionnaire et il a vu que la démocratie ne fonctionnera pas en Tunisie. Comment voulez vous parler de démocratie alors que la mafia est infiltré partout même dans la santé les médecins veulent le Bakchich . Pour avoir le petit papier il faut que vous souhaitez quelqu un. Soyons sérieux bourguibiste. Le niveau des député est celui de mbarka (tous sans exception). Alors bonne chance si vous espérez encore quelque chose. De mon côté je préfère me rendre à la réalité. Tout est fini. Sakkir il beb ou rawweh

CHIRAZ
| 04-10-2019 12:03
Le feuilleton dans ses 3 épisodes me tenait bon gré mal gré, pour découvrir avec STUP'?FACTION " AL LLA3NA" qui allait s abattre sur nous et s en été UNE et bien GROSSE et bien R'?ELLE ,je me suis demandée, s ils lisent les journaux, écoutent les informations , s ils connaissent la définition du mot POLITIQUE ,personne ne leur demande et avec regret de fréquenter les GRANDES '?COLES ,EUX qui n ont pas l acquisition minimal dans le SUJET ( chez les 98% des futurs élus ) j ai compris seulement maintenant comment le DANSEUR KASSAS a atterri au BARDOT,.POURQUOI NOTRE '?LITE a jeté le TABLIER,et a mis LA CL'? SOUS LE PAILLASSON .Il reste à dire que des fois je pouffais de rire, puis je poussais des ooo d exclamation, et des fois je me tenais la tête devant des '?NERIES inqualifiable,sans parler des HORS SUJET qui me laissaient au ras du sol.

DHEJ
| 04-10-2019 09:18
Législateur comme Légitielle ou encore Légistique...

Ou PRODUCTEUR DE LOIS!


Alors une EPOUSE VIOLEE est elle une FEMME VIOLEE?!



D'ailleurs qui sont ceux qui rédigent les conventions internationales?!

C'est bien de MBARKA DU MONDE!


Et puis on parlera de VIDE JURIDIQUE par de conservation de L'ENERGIE LEGISTIQUE!

Bourguibiste nationaliste
| 04-10-2019 09:08
La misère intellectuelle des commentateurs les amène à confondre Bla Bla et débat démocratique et à prendre des vessies pour des lanternes. Par-dessus le marché, Mme Ben Zineb prétend que « le processus démocratique est bien enclenché chez nous et oui nous en sommes fiers'?' ». La commentatrice est donc fière des « réponses vagues » des candidats, fière des « programmes » utopiques » (alors même qu'on reproche à Kaïs Saïed son utopisme'?'), fière des « débats » où il n'y a pas de réponses concrètes, voire pas de réponses du tout. Et malgré tout cela, Mme Ben Zineb se réjouit que les médiocres vont nous gouverner et la gouverner. Triste univers médiatique et triste misère intellectuelle.

sami
| 03-10-2019 23:39
tout est dans l"apprentissage pour ceux qui savent attendre.les pratiques démocratiques s"apprennent doucement et pourvu qu'on fasse allégeance à la patrie ,le niveau des candidats s'améliorera et les médiocres s'élimineront par eux-mêmes .