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Affaire Slim Riahi, la justice sur le banc des accusés
03/05/2019 | 19:59
4 min
Affaire Slim Riahi, la justice sur le banc des accusés

Le très controversé Slim Riahi continue de faire planer le mystère sur sa personne. Concerné par un mandat de dépôt et en fuite à l’étranger, il promet de révéler « toute la vérité et rien que la vérité » sur son affaire. Une conférence de presse a été organisée aujourd’hui par son comité de défense afin de « tenter d’éclaircir certaines zones d’ombre ».

 

Une conférence de presse a été organisée ce vendredi 3 mai 2019 dans un hôtel de la capitale par le comité de défense de l’ancien président de l’UPL et ex-secrétaire général de Nidaa, Slim Riahi pour éclairer l’opinion publique sur les affaires ayant conduit à sa récente condamnation.

Accusé de fabrication de documents et de blanchiment d’argent et suite à une enquête menée par la Ctaf à propos de l’origine de sa fortune, outre une plainte déposée contre lui par une instance libyenne officielle, concernant la même affaire, un mandat a été émis à l’encontre de l’homme d’affaires et ex-dirigeant politique, par la chambre des mises en accusation près de la cour d’Appel de Tunis le 17 avril 2019.

 

Lors de la conférence de presse tenue ce matin, ces chefs d’accusations ont été, un à un, réfutés par les avocats de Slim Riahi. Ils le disent « victime d’une campagne acharnée menée par ses adversaires politiques ». Le comité de défense de l’homme d’affaires a épinglé une justice « sous influence » et ont évoqué des craintes quant à un éventuel retour vers un régime « totalitaire ».

Les membres du comité de défense, très investis par l’affaire, ont martelé que les plaintes évoquées à l’encontre de Slim Riahi sont portées par des commissions, des structures et des institutions qui n’existent pas. « Le juge d’instruction a proposé le gel des avoirs après avoir entendu une personne libyenne qui porte une identité qui n’est pas la sienne et qui dit faire partie d’une commission qui n’existe même pas ! On dit que l’Etat libyen a porté plainte contre Slim Riahi, mais l’Etat libyen n’existe pas ! La même justice qui a décidé de lever l’interdiction de voyage a émis quelque temps plus tard un mandat de dépôt, où est la cohérence ? » ont-ils souligné.

Accuser Slim Riahi de blanchiment est en soi abracadabrantesque, jugent les avocats de l’ancien président de l’UPL, car pour prouver le blanchiment, il faudrait que la source de l’argent en question ait fait l’objet d’un délit, or, il n’en est rien selon eux. Dans une présentation donnée aux journalistes, les avocats ont fourni un document libyen attestant de la virginité du casier judiciaire de l’homme d’affaires. Cet extrait du casier judiciaire date du dernier séjour de Slim Riahi en Libye, il n’y est plus retourné depuis, affirment ses avocats.

 

Un à un, les avocats de la défense ont plaidé contre ce qu’ils estiment être « une instrumentalisation de la justice pour des règlements de comptes politiques ». A cran et marchant sur des œufs devant un parterre de journalistes aux aguets, les avocats de l’homme d’affaires ont exhorté les médias à ne pas enfoncer leur client, à respecter la présomption d’innocence et à éviter d’utiliser des mots trop accablants dans leur titraille. Ils ont tenté de relever de nombreuses incohérences dans le dossier, des noms qui lient la direction des enquêtes de la Garde Nationale de l'Aouina à la Kasbah,  et des « tentatives d’outrepasser la loi pour interdire à Slim Riahi de voyager ».

Les avocats ont relevé des confusions sur le fait par exemple de lever l’interdiction de voyage pour émettre ensuite un mandat de dépôt contre leur client. Slim Riahi a enfin adressé une lettre aux journalistes présents sur place, dans laquelle il a mis en garde contre une main mise sur la justice et « la menace » que cela constitue sur le processus démocratique tunisien. Il a souligné que dès qu’il lui sera possible, il rentrera au pays et parlera directement aux médias.

 

L’homme politique au passé flou ne cesse, en effet, de susciter beaucoup de méfiance à son égard. A la tête d’une grande fortune, il est apparu en Tunisie après 2011 et a décidé de fonder son propre parti politique. Accueilli, dès son arrivée, par les « gold diggers », Riahi reste très discret sur l’origine de sa fortune. Ses relations avec la famille Kadhafi alimentent les questionnements et les rumeurs en tout genre et font l’objet d’une enquête auprès du pôle financier qui le soupçonne de blanchiment d’argent.

Riahi évoque aujourd’hui un éloignement « forcé » et refuse de donner une date de retour. A l’étranger depuis novembre 2018, il n’a eu de cesse d’affirmer qu’il n’était pas en fuite et qu’il allait revenir en Tunisie, mais son retour est maintes fois « reporté ». Le mandat de dépôt émis à son encontre ne va pas aider et ce n’est pas demain qu’on verra le candidat «prioritaire » de l’Union patriotique libre (UPL) à la présidentielle fouler le sol tunisien…

 

 

 

Myriam Ben Zineb 

03/05/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (6)

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Citoyen de Tunisie
| 10-05-2019 09:12
Illustre inconnu avant 2011 tout comme une multitude de politicards sortis du néant. Démocrates, communistes, socialistes, centristes, de gauche, de droite, islamistes, extrémistes et les sang-sues qui nous ont été parachuté par des forces étrangères
Tous se prétendent cleans mais j'en doute.
Laisser tomber des situations enviables à l'étranger pour revenir au pays quand rien n'est claire et faire de la politique en étant inexpérimenté,
On ne parle que de la fortune douteuse de Riahi pourtant il n'est pas le seul à être retourné en Tunisie et y vivre en nabab, Ghannouchi n'en fait-il pas parti ou ceux d'Ennahdha pour le moment sont intouchables !
Revenons à Riahi, l'homme politique a acheté des voix, des députés, des électeurs et probablement des urnes, ça choquera certains peut-être mais pour moi dans un pays corrompu comme le notre rien n'est impossible. D'ailleurs ceux qui dénoncent de la corruption sont jetés aux oubliettes par leurs administrations. Des vendus, c'est pas ce qui manque, rien qu'en voyant le prix du m² carré sur le grand Tunis, Hammamet ou Sausse et y voir des employés du privé ou de l'étatique y sont installés ou même des avocats qui nous gonflent les têtes depuis janvier 2011 sur leurs situations, comment ces personnes se permettent d'acheter un habitat à 500 MD ou même 250 MD ?
Revenons encore à ce Riahi, un homme d'affaire réussissant qui pourtant n'a réussi aucune affaire en Tunisie.
Et ce Riahi qui a été parachuté à la tête du prestigieux Club Africain et qu'au jour d'aujourd'hui les tunisiens découvrent qu'il n'a fait que miroiter des sommes faramineuses aux coachs et joueurs pour qu'en fin de compte, il laisse ce club à la dérive.
Ce Riahi ne peut être qu'un génie arnaqueur qui a su exploité la crédulité des tunisiens affamés de pognon.
Pour conclure, ce Riahi n'est qu'un gros mensonge.
Ce qui m'étonne en nous tunisiens, c'est qu'on s'est fait déjà avoir par Ben Ali, une personnalité montée de toutes pièces par des puissances étrangères, un sous officier à la tête de la Tunisie accepté, soutenu et applaudi par toute la classe politique ou pseudo-politique. Comment fait-on pour gober des paroles dénués de tout sens de la part des ces parleurs non-stop de tout parti et tout bord.
Pauvre Tunisie que seul une dictature sauvera.

Mansour Lahyani
| 06-05-2019 11:56
Bonjour et Ramadan Moubarak à vous aussi, Si Ouafi-Manaï ! La politique est pleine de mystères, c'est ce qui fait son charme ! Et je crains de ne pas pouvoir priver qui que ce soit de gamberger à son égard...

EL OUAFI
| 05-05-2019 15:44
Bonjour et Ramadan Moubarak,
Monsieur Lahyani votre commentaire nous laisse sur notre faim, l'énigme demeure, certes ! Ce soutient de La part du Garant de la constitution en l'occurrence Mr le président de la République comment oserait-il nous faire cet affront nous défier, recevoir ce nabot R'yahi comme vous le prénommez ci-joliement.
Qui est complice le Garant ou la justice? Pour cette fuite contre vents et marées ? D'ailleurs Mr Borhene Bsais a subit la clémence de notre BCE sans quiconque bronche !
Qu'est ce qu'il se trame en coulisses ?
La même question se pose pour un illuminé personnage s'agissant de Mr Karoui président de Nessma y a t-il un parallèle entre ces présumés protégés ?
En vous remerciant par avance d'éclairer ma vision des choses.
Encore Ramadan Moubarak. (Manai )

Mansour Lahyani
| 05-05-2019 12:08
M.B.Z., vous êtes d'une candeur désarmante : vous persistez à déceler un "mystère" autour de ce Nabot-Riahi qui ne cesse de manifester sa transparence ! "Son" argent il l'a gagné à la sueur de son font... et à celle du front des Kaddafi, père et fils. Le Club Africain, il l'a alimenté de sa propre cassette, même si cette virtuelle cassette semble bien loin d'être propre, et il l'a porté à bout de bras... jusqu'à la faillite, et ce n'est pas la FIFA ni la FTF qui pourront prétendre le contraire : l'autre grand, Jari, est là pour en témoigner !! L'UPL, ça n'a été qu'un épisode, qui a très vite tourné court, parce que les naïfs qui la composaient n'étaient vraiment pas de taille, bien que celle de leur chef n'en imposât pas davantage... L'épisode final, celui dans lequel Nida s'est glorieusement illustré, n'a même pas su convaincre des "politiciens" aussi chevronnés que Harbaoui, Toubal et Hafedh, pourtant de valeureuses baudruches s'il en est...
Je m'en voudrais d'être encre plus lourd que je ne suis, mais cet étonnant florilège, ce brillant palmarès, devaient servir à percer une bonne partie du mystère Nabot-Riahi ! Il restera l'autre partie, définitivement insondable, et qui demeurera, elle, plongée dans le mystère annoncé par M.B.Z. : comment ce nabot de la morale et de la politique a-t-il pu s'arranger pour réaliser ce parcours ? M.B.Z. a probablement raison, en fin de compte - et ce n'est pas à la gloire de ma Tunisie, ni à celle de ses hommes, les vrais!

EL OUAFI
| 05-05-2019 00:19
Non il n'est pas en fuite,on l'a aidé à fuir contre un Bakchich,dailleur ce mec à été reçu par le président de la République ce monsieur compte dans la scène politique pour certains un confrère de la magouille et l'arnaque il faut imaginer qu' il y a eu un marché entre ces deux messieurs,que se sont ils dit ?
Un sauveconduit contre offrandes en liquide et de cette façon ni vu ni connu. (Manai )

Maxula
| 04-05-2019 01:37
"Slim Riahi h'rab !"

Lazhar Akermi fut le premier (et si je ne m'abuse, pour le moment le seul) à avoir dit tout le bien qu'il pensait de Riahi, le flambard magnifique, que certains pauvres esprits, voient même occuper le fauteuil de Président de la République !!!
Yebta chouaïa !
Maxula.