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Le destin de la Tunisie se joue dans les heures qui viennent
01/12/2013 | 1
min

Le destin de la Tunisie se joue dans les heures qui viennent
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Les Tunisiens sont suspendus à l’annonce que fera le quartet, en début de semaine, sur l’issue du dialogue national. Continuera… continuera pas ? Pour continuer, cela suppose l’annonce du nom du futur chef du gouvernement qui va succéder à Ali Laârayedh conformément à la feuille de route.
Et en l’absence d’un tel consensus, ce sera l’échec qui sera synonyme de l’entrée du pays dans une phase d’incertitude et de turbulences aux conséquences aussi dangereuses qu’imprévisibles. Il est préférable de ne pas y penser, certes, mais il faut s’attendre à tout… Même au pire !

Parti le 6 octobre 2013, sous les auspices de quatre organismes parrains, en l’occurrence l’UGTT, l’UTICA, la LTDH et le Conseil de l’Ordre des avocats, le dialogue national devait durer, selon la feuille de route signée par plus de vingt partis, un maximum de quatre semaines.

Huit semaines plus tard, les tractations n’ont abouti à rien. C’est le blocage le plus total. Dans une déclaration faite, aujourd’hui même, dimanche 1er décembre 2013, Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint à l’UGTT a indiqué que demain lundi 2 décembre, seront annoncés les résultats des pourparlers pour la reprise du dialogue national. Sans la moindre autre précision…

Cette déclaration laconique laisserait entendre que le dialogue national a échoué. Yassine Brahim, président du parti Afek Tounes, abonde dans le même sens en affirmant que « ce qui se passe sur la question du chef du gouvernement depuis deux semaines est une démonstration flagrante du manque de réalisme et de pragmatisme des acteurs de la scène politique et des organisations nationales dans le pays ».
Il va encore plus loin et met à l’index le manque de transparence de la part du quartet parrainant le dialogue national qui est bloqué depuis quatre semaines tout en réclamant des explications de la part du quartet sur les raisons de ce retard et des éclaircissements quant à la situation.

Les observateurs sont persuadés qu’à moins d’un miracle de dernière minute, Houcine Abassi annoncera l’échec du dialogue accompagné d’une autre annonce, non moins importante, consistant à désigner la partie responsable de l’éventuel échec.
Certains partis politiques, dont notamment Al Massar, on prié les membres du quartet parrainant ledit dialogue d’assumer leurs responsabilités en proposant, voire en imposant un candidat pour former le prochain gouvernement de compétences. Mais le Quartet ira-t-il jusque-là ? Et s’il le fait, la proposition de ce candidat sera-t-elle acceptée et suivie par les différents partis politiques ?

Or, le dialogue est suspendu depuis le 4 novembre 2013 sans que les parrains n’osent désigner clairement les responsables. Houcine Abassi y avait fait allusion, ce jour-là, tout en déclarant la disposition du quartet à proposer des noms pour le futur chef du gouvernement.
« Nous ne sommes pas responsables de ce qui adviendra à la suite de cette décision de suspension, car le dialogue n’a plus aucun sens en l’absence d’engagement de la part de certains partis représentés à l’ANC », avait-il dit en substance, avant de se raviser en ajoutant que l’échec n’était pas possible dans le cadre de la situation actuelle et que le quartet ne s’arrêtera pas en milieu de chemin. Selon Houcine Abassi, dans le cas où l’absence de consensus persiste, le quartet est prêt à proposer des noms pour le futur chef du gouvernement.

Mais un mois après, le dialogue n’a pas repris, le Quartet n’a fait aucune annonce, n’a proposé aucun nom pour succéder à Ali Laârayedh et n’a désigné aucun responsable de cette situation de blocage. Normalement, et selon les déclarations, cela va être fait dans les 24 ou 48 heures qui viennent.
Les analystes estiment que la responsabilité des membres du quartet est grande et lourde car ils sont appelés à faire un diagnostic honnête et objectif qui placerait certaines parties sur le banc des accusés devant l’opinion publique, aussi bien nationale qu’internationale, quitte à s’attirer les foudres de ceux qui seront considérés comme étant les « coupables » de l’impasse dans laquelle se trouve le pays.

Il n’est un secret pour personne, toutefois, et en dépit de la multiplication des déclarations des responsables du parti d’Ennahdha soutenant la poursuite du dialogue, que ce sont les partis de la Troïka au pouvoir qui entraveraient l’avancement du dialogue par leurs tergiversations et leur intransigeance se limitant à un seul candidat, en l’occurrence Ahmed Mestiri. C’est lui ou personne, exigent-ils.

Conscients qu’ils vont être accusés de diktat, les partisans d’Ahmed Mestiri usent de moyens détournés en faisant circuler une pétition, qui aurait réuni déjà plus d’une centaine de signatures d’élus de l’Assemblée nationale constituante réclamant, eux aussi, le choix du même candidat.
Il s’agit là, selon les observateurs, d’une manière machiavélique de supplanter le quartet. Ces signataires laissent entendre que l’ANC ne se limitera pas au volet constitutionnel tracé par la feuille de route, mais veut s’immiscer dans celui gouvernemental. Autrement dit, tous les efforts fournis durant des mois pour mettre sur pied le dialogue national auront été vains.

C’est dire que l’acceptation des propositions des parrains du dialogue par Ennahdha et ses alliés n’est, en fin de compte, qu’une manœuvre pour briser leur isolement suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi et, par de petites touches, retourner à la case départ pour rester à la tête du pouvoir et imposer ses conditions.

Dans l’attente de la déclaration qui sera faite par le quartet, toutes les hypothèses restent probables. En cas d’accord sur un nom pour le futur poste de chef du gouvernement, on sera parti pour de nouveaux mois de tractations en vue de parvenir à la composition d’une équipe gouvernementale.
Dans le cas contraire, ce sera l’incertitude et l’inquiétude en prévision du pire. On n’en est pas encore là, mais mieux vaut en être conscient.

01/12/2013 | 1
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