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Tourisme tunisien : après un bilan 2008 positif, comment franchir le cap de 2009 ?
09/02/2009 | 1
min
Tourisme tunisien : après un bilan 2008 positif, comment franchir le cap de 2009 ?
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La Tunisie touristique a achevé l’année 2008 sur une note positive en dépassant pour la première fois, la barre des sept millions d’entrées. Rien n’est cependant encore gagné pour l’année 2009 qui démarre sur fond de crise économique mondiale. Le secteur touristique est bien exposé à cette crise et certains professionnels ne présagent rien de bon pour cette année et sont encore plus pessimistes pour l’année 2010.
Vigilance d’une part et consolidation de la promotion de la destination de l’autre sont les maîtres-mot des autorités et des professionnels.


Avec sept millions d’entrées, soit une croissance de 4,2%, par rapport à l’année 2007, le tourisme tunisien peut s’enorgueillir d’avoir réalisé, en dépit de la crise, un bon résultat. Résultat pourtant inquiétant et suscitant beaucoup de doute avec les risques réels des répercussions de la crise financière et économique internationale. Mais en définitif, la destination Tunisie a réussi n’a enregistré aucune annulation pour l’arrière saison. Résultat, elle a pu réaliser les 4% de croissance manquant pour achever l’année sur un tapis de rose.
Il faut dire que la conjoncture difficile corrélée à une rude concurrence des destinations méditerranéennes, n’ont pas facilité les choses. Mais, la destination a tiré, pour 2008, au moins, son épingle du jeu.

Au niveau du classement général des marchés émetteurs, le marché européen, continue, comme toujours, à occuper le devant de la scène touristique tunisienne. Ils ont été plus de 4,1 millions d’européens, sur un total de 7,048 millions de touristes, à visiter la Tunisie, en 2008, soit une croissance de 1,4%, par rapport à 2007.
Juste après l’Europe, ce sont les pays limitrophes, nos voisins maghrébins qui sont de plus en plus nombreux à opter pour la Tunisie comme destination de vacances ou de santé. Ils ont été plus de 2,779 millions de maghrébins, soit une augmentation de 8,4% à passer les frontières tunisiennes, en 2008.
Vient ensuite, le marché des pays du Moyen Orient, avec environ 41.833 touristes, et une augmentation de 10,7%, suivi des marchés Nord Américain, qui ont émis quelques 36.275 touristes et enregistré une croissance de 7,5%.

Et, encore une fois, en 2008, le marché français a été la vedette du marché européen avec une croissance de 4,5% et 1,395 millions de Français.
Néanmoins, c’est le marché Libyen qui garde la première place du « Top Ten » des marchés émetteurs.
Ils ont été un peu plus de 1,7 millions de libyens à opter pour la destination Tunisie, réalisant une augmentation, par rapport à l’année précédente, de l’ordre de +14,4%.
Autres marchés qui ont connu une évolution importante, au cours de l’année 2008, les marchés polonais, turc et portugais qui ont enregistré les meilleurs scores au niveau des entrées, avec respectivement +39,6% ; +33,7% et +17%, en comparaison avec l’année 2007.
En revanche, d’autres marchés, pourtant traditionnels et classiques de la destination, n’ont connu aucune évolution, restant stables, à l’instar du marché italien ; ou qui ont connu une régression. Il s’agit notamment du marché britannique (-18,5%) ; du marché autrichien et tchèque (- 18,1%) ; , le marché Belge et Russe (-18%).
Du côté du Maghreb, à l’exception du marché algérien, qui a enregistré une baisse de -1,2%, le comportement global demeure assez bon. Aussi, le marché marocain, a-t-il réalisé une croissance de 11%, et le marché mauritanien, une évolution de 25%.

Cependant, il est à noter que bien que le entrées aient été exceptionnelles au niveau de l’évolution des entrées, entre 2007 et 2008, on ne peut pas dire autant des nuitées.
Leur rythme de croissance n’a pas suivi celui des entrées. Avec 38,023 millions de nuitées, passées dans l’ensemble des zones touristiques tunisiennes, le taux de croissance des nuitées n’a été que de 1,8%, contre 4,2% pour les entrées.

Néanmoins, au niveau des recettes en devises, l’évolution est plus que satisfaisante, avec un taux de +9%, par rapport à 2007. Les touristes ayant visités la destination, entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, ont généré des recettes en devises de l’ordre de 3354 MD.

Ce qui est frappant dans les statistiques couvrant l’année touristique 2008, c’est la légère reprise du marché allemand (1,5%). Certes, on est encore très loin des taux de croissance habituels, mais on peut attester que les efforts promotionnels engagés depuis des années sur ce marché ont commencé à apporter leur fruit.

Le palmarès des zones touristiques tunisiennes place en première position, la région Djerba-Zarzis, avec 9 millions de nuitées et un taux de croissance de 4,7%, suivie de la région de Sousse avec 8 millions de nuitées, mais une régression de -0,3% ; ensuite, la région Nabeul Hammamet avec six millions de nuitées et une évolution de 0,6% et enfin, Yasmine Hammamet, avec trois millions de nuitées et une augmentation de 0,3%.

En 2008, le tourisme tunisien a réussi à tirer son épingle du jeu. Néanmoins, pour l’année en cours, la situation semble un peu plus difficile. Il faudrait attendre pour évaluer les répercussions de la crise financière et économique internationale sur le secteur touristique. En tous les cas, en l’absence de visibilité, il est encore difficile de se prononcer bien que l’on soit en février.
Mais, le tourisme tunisien ne compte pas croiser les bras, en attendant que l’orage passe. Bien au contraire, des campagnes promotionnelles ciblées sont au programme pour que le secteur ne souffre pas trop de la crise, sachant ce qu’il représente 7% du PIB, et plus de 380 mille emplois directs.
Le ministre de la tutelle a ainsi multiplié les missions à l’étranger et les rencontres avec les professionnels.
On l’a ainsi vu en France, en Espagne et on le verra bientôt en Italie. Bien actif (depuis qu’il était au secrétariat d’Etat à la coopération internationale), Khelil Lâajimi ne compte rater aucun salon important et entretient des rapports réguliers avec les TO et les principaux décideurs internationaux. Une rallonge budgétaire au niveau de la communication a également été décidée et bien qu’elle est jugée nettement inférieure à celle dont bénéficient nos concurrents, cette rallonge ne manquera pas de booster la destination et d’inciter les citoyens européens à venir passer leurs vacances en Tunisie.
On notera enfin que les efforts ne sont pas exclusivement orientés vers la niche vacances, mais on axe également sur le tourisme d’affaires (sur lequel nous reviendrons très bientôt) et d’une manière plutôt discrète le tourisme de santé.
09/02/2009 | 1
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