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Hichem Mechichi a réussi à unir les partis … contre lui !
11/08/2020 | 20:59
5 min
Hichem Mechichi a réussi à unir les partis … contre lui !

 

L’annonce en a surpris plus d’un même si c’était dans les tuyaux depuis quelques jours. Le chargé de la formation du gouvernement, Hichem Mechichi, a annoncé qu’il formerait une équipe de « compétences totalement indépendantes ». Les partis politiques sont déjà en ordre de bataille et Hichem Mechichi devra batailler dur pour garder ses positions. Même s’il est aidé par le président de la République et les organisations nationales.

 

10 août 2020, dans un point de presse court et laconique, Hichem Mechichi annonce que les tiraillements politiques existants sont si exacerbés qu’il ne serait pas possible de former un gouvernement politique. Par conséquent, M. Mechichi se trouve dans l’obligation de former un gouvernement de compétences indépendantes qui va travailler autour d’un certain nombre d’axes tout à fait généraux. Le chef du gouvernement désigné a présenté son choix de former un gouvernement indépendant comme étant une obligation. Comme si les partis politiques, par leur immaturité, par leur incapacité à résoudre les problèmes des Tunisiens, et par leur déconnexion des réalités –exprimée par la subtile référence du M. Mechichi aux personnes qui « veulent juste de l’eau potable »- ont obligé le chargé de former le gouvernement à les écarter. Partis incapables et déconnectés, classe politique immature et inconsciente…

Il n’est pas difficile ici de reconnaitre la marque « politique » du président de la République Kaïs Saïed. Certains, comme les membres de la coalition Al Karama, sont convaincus que la composition gouvernementale est déjà prête à Carthage et que c’est la présidence de la République qui piloterait tout le processus. Seif Eddine Makhlouf, président du bloc Al Karama à l’ARP, a même affirmé que la décision de former un gouvernement de compétences indépendantes a été imposée par Carthage.

Les autres partis ne sont pas en reste. Interpellé sur la question, quelques secondes après l’allocution de Hichem Mechichi, le dirigeant Ennahdha, Ali Laârayedh, a dit que ce choix ne prenait pas en considération le résultat des élections et le choix du peuple. Il a ajouté que Hichem Mechichi devra maintenant convaincre les partis de son choix de procéder ainsi. Attayar s’est également montré circonspect quant au choix fait par le chef du gouvernement chargé. Hichem Ajbouni, président du bloc démocrate à l’Assemblée, a déclaré qu’un gouvernement formé de technocrates aura du mal à faire passer ses projets de lois sans soutien parlementaire. Il a, en outre, exprimé sa surprise quant à l’arbitrage fait par Hichem Mechichi.

 

Au vu des réactions, il est clair que Hichem Mechichi a mis les partis politiques au pied du mur avec cette décision. Une décision que craignait la scène politique tunisienne même si plusieurs signes précurseurs ont montré que M. Mechichi se dirigeait vers un gouvernement de ce type. Il parait également évident que trois forces ont autorisé et appuyé ce choix : la présidence de la République, l’UGTT et l’Utica. Hichem Mechichi, avant de faire l’annonce de sa décision, a rencontré Kaïs Saïed, Noureddine Taboubi et Samir Majoul.  

Maintenant, un choix cornélien se pose devant les partis politiques. La première option est celle d’accepter le choix de Mechichi et profiter de la période de gouvernance des compétences indépendantes pour se soustraire à l’attention de l’opinion publique. Les partis politiques tunisiens, toutes obédiences confondues, ne sont pas en odeur de sainteté en Tunisie et une large partie de l’opinion publique les rend responsables de la situation de crise actuelle. L’autre choix, plus probable, est de monter au créneau contre ce que certains qualifient déjà de déni de démocratie.

A quoi sert-il de tenir des élections si ce n’est pas pour gouverner ensuite, du moins pour les gagnants ? Quel intérêt de faire de la politique si l’on ne peut avoir de postes de décision au sein du gouvernement ? Ce sont en effet des interrogations légitimes pour les partis politiques. Quoi que puissent en penser une partie de la bien-pensance tunisienne et Kaïs Saïed, président de la République, la politique se pratique au sein des partis politiques, ou tout du moins dans un certain cadre structurel. Faire le choix d’un gouvernement de compétences indépendantes est un choix risqué qui incommode fortement les partis tunisiens. Il y a également cette pernicieuse opposition, entretenue et nourrie depuis des semaines, selon laquelle la compétence serait à l’opposé de la politisation, comme si une personne politisée ne pouvait prétendre à l’indépendance et à la compétence requises pour conduire les affaires publiques au mieux de l’intérêt du citoyen. Il va sans dire que cela est faux.

 

Si les partis politiques refusent le choix de Hichem Mechichi et décident de ne pas lui accorder leur confiance, nous irons droit vers la dissolution de l’ARP et l’organisation d’élections anticipées. Plusieurs intervenants sont convaincus que les partis ne veulent surtout pas en arriver là et c’est ce qui donnerait latitude à Kaïs Saïed pour imposer ses choix, y compris celui de Hichem Mechichi à la primature. Toutefois, rien n’est moins sûr. Plusieurs formations politiques pourraient accueillir d’un bon œil de nouvelles élections. Cela sans compter le fait que cette éventualité plongera la Tunisie encore plus profondément dans la crise.

 

Du côté de Carthage, le président de la République a entériné le choix fait par Hichem Mechichi puisqu’il lui permet de mettre les partis politiques dans une position délicate et de les exclure des sphères du pouvoir, au moins exécutif. Kaïs Saïed, depuis son accession au pouvoir, a toujours dénigré les partis politiques et a même réduit au maximum ses contacts avec eux. Aujourd’hui, l’occasion est tentante de les isoler encore plus. Mais la réflexion reste amputée d’une partie conséquente : la tenue de nouvelles élections fera accéder à l’ARP les mêmes formations qui y sont représentées, avec sûrement d’autres chiffres, mais ce sera le même Parlement morcelé et incohérent. D’autre part, à quoi cela servirait de tenir de nouvelles élections avec le même code électoral, objet de vives controverses depuis longtemps.

 

De prime abord, le choix d’un gouvernement composé de compétences indépendantes peut sembler courageux, voire judicieux. Sauf que ce choix se heurte à deux principales difficultés. La première est la levée de boucliers des partis politiques et le déni démocratique que représente ce choix. La deuxième difficulté est qu’une telle composition gouvernementale n’est en aucun cas une garantie de bons résultats au final. Ce qui est certain par contre, c’est que des membres de ce gouvernement de compétences se découvriront un destin politique comme Yassine Brahim, Said Aïdi, Nadhir Ben Ammou, Mehdi Jomâa et d’autres qui, au tout début, étaient des « compétences indépendantes ».

 

Marouen Achouri

11/08/2020 | 20:59
5 min
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Commentaires
popaye
a tous ces en cunlees bonjour la tunisie
a posté le 19-08-2020 à 19:14
ok a tout le peuple tunisiens je vous aime
L'INCONNU
DR'?LE DE CACOPHONIE...
a posté le 18-08-2020 à 11:09
En démocratie, tout chef de gouvernement lucide et clairvoyant doit s'appuyer sur une majorité parlementaire confortable au risque de voir échouer sa mission à tout moment.
En l'espèce, et à première vue, monsieur Mechichi n'a aucune marge de man'?uvre pour mener à bout une dynamique politique périlleuse car il s'opère en marge des partis représentés au sein de l'ARP.
Partant de ce constat, et en dépit de la pression exercée par un président de la république, conscient de son poids et de ses prérogatives que lui confère une constitution mal " formatée ", le nouveau chef de gouvernement prends le risque d'être éjecté sans même avoir pris le temps d'asseoir une autorité on ne peut plus fragile.
Je ne crois pas que certains partis politiques sont enclin de se soumettre au dictât d'un président qui menace subtilement de dissoudre l'assemblée en cas d'échec de son poulain.
Le drame dans tout ce brouhaha politique c'est que le pays avance dans l'inconnu dans un monde où le pessimisme et la lassitude de l'opinion commencent à nous tracer une ligne rouge bourrée d'ingrédients explosifs et il s'avère que notre pays s'y trouve en premier rang.
Certes, le président de la république a commis des erreurs (il récidive même !) ainsi que certains partis politiques mais en matière politique il est d'usage de savoir faire la part ds choses, des sacrifices, des concessions et savoir s'adapter aux aléas immédiats car à force de jouer avec le feu on risque d'embraser tout l'édifice, notre jeune démocratie que certains nous envient.
A ce rythme, il est évident que nous avançons dans l'inconnu où tout reste possible.
Ada
'?limination des parties qui sont au pouvoir depuis 2011
a posté le 13-08-2020 à 12:56
A sa place je ferais la même chose et je serais plus sévère envers ces politiciens malgré que je leurs donné ma voix bêtement..
mansour
Mr EL OUAFFY avec y a la fin
a posté le 12-08-2020 à 19:57
c'est pour appeler les choses islamiste par leur nom sans porter des lunettes roses du politiquement correct
SAM
Partis unis !!!!!!!!!!!!!!!
a posté le 12-08-2020 à 19:12
Pas étonnant qu'ils se soient unis POUR UNE 2eme fois !!!!!
Il s'agit là de leurs intérets personnels comme pour les Passeports diplomatiques
Bourguibiste nationaliste
Alors il est sur la bonne voie
a posté le 12-08-2020 à 16:15
Si cela est vrai, cela veut dire que Mechichi est sur la bonne voie. En effet, rien ne peut se faire avec les partis.
Il faut donc aller vers un gouvernement technique dont la mission est de sauver le pays.
EL OUAFFY avec y a la fin
@mansour| 12-08-2020 09:23
a posté le 12-08-2020 à 15:34
Avant de donner des titres à n'importe parti il faut savoir leur but les partis que vous le qualifier des partis Islamiques ils non rien à savoir avec l'Islam les vrais Islamistes ne prendre jamais la responsabilité des êtres humains car ils sont au courant que la responsabilité est une grande responsabilité demain à l'autre monde la réédition des comptes est très lourde et surtout la responsabilité des milliers de êtres humains .
Si le président avait pris la responsabilité de former un gouvernement dans l'immédiat il avait raison car celui le première responsable devant le peuple tant disque les partis ne sont pas responsables au contraire me semble que rien que de perde de temps .
Zohra
@Gg
a posté le 12-08-2020 à 12:37
Bonjour Gg,
Très bien dit, pas le choix et il vite fait.

De toutes les façons, il faut qu'il en finisse avec ce parlement. Sinon ils ne vont laisser aucun gouvernement faire son travail. Ils n'ont rien à foutre du pays en faillite ou pas ce qu'ils comptent c'est leurs intérêts les saligauts.
Tunisien
Hypocrisie
a posté le 12-08-2020 à 11:59
La verite,lMechichi a reussi a ecarter la nuisance des partis de son projet politique. Demarche intelligente, simon comment associer 10 groupes parlementaires a un projet gouvernemental. Le regime parlementaire n est pas fait pour des pays sous developpes comptant 30% d illetres,
Virtuel
Les partis ,une vrais farce
a posté le 12-08-2020 à 11:47
Vous avez interet a vous inspirer de ben Ali pour la conduite des affaires de l etat. Ben Ali a tjs fait appel a des ministres et commis en dehors du rcd. Toute la politique de l etat etait tracee par de hauts cadres de l etat qui n ont jamais siege officiellement dans les instances du rcd. Il faut etre un idiot pour croire que la solution vient de la formation d un gvt de partis. Supposons a tout hasard qu on nomme aloui, abbou, mezganni, abir dans le meme gvt , donnez moi votre avis ,si ajbouni
Bannej
Mechichi contre les partis
a posté le 12-08-2020 à 11:39
Méchichi a raison de marginaliser des partis bourrés, pour la plupart de cancres ingérables et pas patriotes pour un sou. Méchichi doit mettre fin à 10 ans de tergiversations et mauvaises options politique.... La Tunisie et son peuple ne sont pas un gâteau à croquer accompagné d'un gobelet de lêgmy Qaress... Méchichi doit agir en Homme d'état clairvoyant, courageux et détestant les médiocres et la pourriture d'apprentis Bouliticien. Méchichi sait qu'il doit vivre un jour en coq et pas 10 en poule mouillée.
Gg
Soit, soit...
a posté le 12-08-2020 à 10:06
Soit vous vous soutenez un gvt de partis, solution qui a mené le pays à la faillite et au seuil de la soumission à la Turquie, soit vous soutenez le President dans son choix souverain.
A suivre!
mansour
N'est-ce pas le bon choix que le Président Kais Said et Mr Hichem Mechichi ont rendu la souveraineté au peuple
a posté le 12-08-2020 à 09:23
confisquée au parlement par la majorité islamiste des freres musulmans salafistes d'Ennahdha,Al Karama et leurs vils valets Nabil Karaoui+Abbou et autres indépendants opportunistes
Forza
Il refait peut-être la même faute que Fakhfakh
a posté le 12-08-2020 à 07:52
Fakhfakh n'a pas compris qu'il obtient la confiance du parlement et qu'il est responsable devant le parlement et non pas le président. Comme Fakhfakh Mr. Mechichi semble préférer jouer le rôle d'un premier ministre au lieu de chef de gouvernement. Si son gouvernement passe, il doit chercher à se libérer de la mainmise de la présidence, sinon son gouvernement risque de ne pas durer. Il peut jouer sur la balance de forces entre parlement et présidence pour tracer sa propre voie.
Welles
Article de trop
a posté le 12-08-2020 à 07:12
Se contenter de décrire les faits n'apporte rien au lecteur ; nous savons tous comment se déroule les événements alors rien de bien éclairant dans tout ça
Mehdi
C'est le Bon Choix,
a posté le 11-08-2020 à 23:08
On ne peut pas et on doit pas D'?PENDRE CONTINUELLEMENT le partage de la gouvernance entre les partis politiques .La majorité des partis ne sert pas leurs électeurs pour leurs doléances .Ils veulent le beurre et l'argent du beurre. LA GOUVERNANCE N'EST PAS UN H'?RITAGE NI UN DROIT ACQUIS. SERVIR LE PAYS EST UNE PRIORIT'?. CERTAINS députés ont fait de l'arp une arène pour régler des comptes .Il est TEMPS DE PENSER UN PLUS AUX PROBL'?MES DU PAYS. QUI A LIMOG'? FAKFAK ET POURQUOI ? AFFAIRE DE CORRUPTION OU REFUS DE FAKFAK POUR LES EXIGENCES D'UN PARTI. CE N'EST PAS LA UN '?CHEC DU GOUVERNEMENT DU PR'?SIDENT ,C'EST CLAIR ET NET. C'EST RIDICULE ET D'?GO'?TANT. OU ALLONS NOUS. UN GOUVERNEMENT SERT LE PAYS ET NON PAS CELUI D'UN TEL OU TEL PARTI. BON COURAGE ET BONNE CONTINUATION MR Mechichi. C'est le BON CHOIX que ça déplaise ou non à certains Avides du pouvoir sans plus.
MH
Michichi est une erreur
a posté le 11-08-2020 à 21:57
KS a fait le mauvais choix avec la nomination de HM et la volonté pour un gvt de compétences. L'idée étant de faire sortir la Tunisie de cette crise qui perdure, sauf que pour faire de l'économie et du social on fait forcement de la politique. Les compétences existent dans tous les camps politiques, et quoiqu'on dise les compétences indépendants sont forcément politisées quelque part. Le problème avec ce choix 'du président' est la dérive potentielle vers la dictature. On vide l'ARP de son contenu et on l'éloigne de sa raison d'être.
EL-Ghoudi
collaborer avec la combattante suprême
a posté le 11-08-2020 à 20:58
Votre destin avec la Combattante Suprême Abir Moussi
AIRBORN
@MR-Marouan Achouri EXELENT TITRE
a posté le 11-08-2020 à 20:19
ATTENTION , Le Masmoudi Nahdaoui a NY fait des contactes avec FMI et autres pour boycotter la Tunisie