Si on voulait freiner les crédits à la consommation, d'autres solutions existent.
Le plus grave, c'est la note circulaire du mois de juillet qui oblige toutes les banques à transformer les comptes de tunisiens non résidents libellés en devises en comptes en dinars convertibles. La date butoir est fixée au 31/12/2017.
La communauté des tunisiens non résidents évoluant à l'étranger est très inquiète dans la mesure où ils observent impuissant l'érosion du dinar tunisien. Leur seule sécurité demeure dans la détention de comptes en devises. Le statut de non résident est conféré au tunisien dans la mesure où il séjourne plus de deux ans à l'étranger et qu'il a des intérêts permanents dans le pays d'accueil (cf. loi sur la réglementation des changes). La note circulaire ajoute une nouvelle restriction (alors qu'elle n'est pas autorisée à légiférer), dans la mesure où le tunisien est lié par un contrat de travail avec une société tunisienne. Cette nouvelle disposition va produire des effets pervers. Ces compétences tunisiennes vont soit changer d'employeur et aller travailler chez des sociétés étrangères concurrentes. C'est du pain béni qu'on offre à ces sociétés soit elles vont décider de ne plus transférer leurs devises en Tunisie. ça serait dommage de priver la Tunisie de cette manne en devises. La BCT est supposée mesurer l'impact de ces nouvelles dispositions sur notre réserve en devises objet, entre autres, de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie.
La BCT non seulement n'a pas le droit de s'arroger le pouvoir de légiférer, cette mesure est contre productive et elle est entrain de provoquer un séisme au sein des personnes physiques étrangères non résidentes détenant des comptes en devises en Tunisie qui voient dans cette instabilité une menace pour leurs avoirs en devises.