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Hédi Saïdi : L'INS n'a pas modifié les chiffres pour calculer le taux de pauvreté de 2010 !
04/01/2017 | 11:41
3 min
Hédi Saïdi : L'INS n'a pas modifié les chiffres pour calculer le taux de pauvreté de 2010 !

 

Le directeur général de l'Institut national de la statistique (INS), Hédi Saïdi, est revenu, ce mercredi 4 janvier 2017, dans une interview accordée à Khaled Boumiza, Houssem Eddine Hamami et Zaher Ben Hamida, dans l’émission Youm Saïd sur la Radio nationale, sur les derniers chiffres communiqués par l’INS et la polémique qui s’en est suivie.

 

En effet, le DG de l’INS avait annoncé, lors d’une conférence de presse, que le taux de pauvreté en Tunisie est passé de 20,5% en 2010 à 15,2% en 2015. Or, les anciens chiffres de l’INS de 2012 révèlent que le taux de pauvreté en Tunisie était de 15,5% en 2010, de 23,5% en 2005 et de 32,4% en 2000.

 

M. Saïdi a souligné que le taux de pauvreté est «un chiffre qui a été élaboré à partir du vécu du Tunisien et d’un travail sur le terrain, en mettant en place toutes les ressources financières, techniques et logistiques nécessaires pour la réalisation de cette enquête dans les meilleures conditions», en notant que «tout s’est bien passé !».

Il a indiqué que l’enquête a été réalisée de mai 2015 à mai 2016 sur un échantillon de 27.000 familles : «On a vécu toute une année avec ces familles : on les a questionnées, nous les avons côtoyées, nous avons eu accès à leurs cuisines et à leurs foyers», a-t-il spécifié, notant que suite à quoi le taux de pauvreté pour 2015 a été comptabilisé à hauteur de 15,2% contre 20,5% en 2010.

 

Interrogé par Khaled Boumiza sur le gap entre les chiffres de 2010 avancés en 2012 et en 2015, Hédi Saïdi a martelé que «l’institut travaille en toute indépendance et professionnalisme et qu’il n’a aucune relation avec aucune partie». Pour lui, il n’y a pas lieu de créer une «polémique gratuite» car l’explication est simple : «les données de 2015 ont été basées sur l’enquête de 2015, sur les données de 2015, sur la structure des dépenses en 2015, sur les prix de 2015. Dans tous les indices économiques, si on veut comparer 2015 à 2010, il faut faire un traitement statistique : la rétropolation, pour comparer le comparable».

On notera, cependant que le DG a omis de mentionner ce détail important lors de la conférence de presse.

 

M. Saïdi poursuit en expliquant que le taux de pauvreté de 2010 a été comptabilisé en se basant sur les données de 2010, sur les prix de 2010, la méthode de consommation de 2010 et sur la structure des dépenses de cette même année. Et d’ajouter : «Je ne peux pas comparer, si je ne fais pas de rétropolation, une technique statistique connue dans le monde entier», en soulignant dans ce cadre, qu’un expert tunisien Sami Diba, une sommité dans comptabilisation du taux de pauvreté et professeur au Canada, a participé aux deux travaux des deux enquêtes de 2010 et 2015.

«Nous avons utilisé la même méthodologie qu’en 2015, la seule différence est la rétropolation, pour garantir la comparaison scientifique entre ces deux années, comme c’est le cas de l’indice des prix à la consommation (inflation), lorsqu’on change l’année de base», a-t-il affirmé.

 

Hédi Saïdi a précisé que pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, le taux de pauvreté est comptabilisé par gouvernorat. Il a noté, dans ce cadre, que même si le taux de pauvreté national a baissé, il reste conséquent dans certaines régions du pays avec 30% dans l’ouest, 30,8% dans centre-ouest alors que Kairouan enregistre le plus haut taux de pauvreté.

«Je rassure tout le peuple tunisien, l’INS n’a aucun intérêt dans la modification des chiffres, nous travaillons en toute indépendance et ne subissons aucune intervention ou influence extérieures. Le travail a été fait par toute une équipe et il est impossible de changer le moindre chiffre !», a-t-il affirmé en réponse aux questions des journalistes.

Et de renchérir : «Ce chiffre (le taux de pauvreté) n’est ni le chiffre du DG, ni de la direction centrale, ni du ministère, ni du gouvernement, c’est le chiffre de l’INS, le résultat d’une enquête sur le terrain sur un échantillon de 27.000 familles qui représentent toutes les catégories à travers le pays».

 

I.N

04/01/2017 | 11:41
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Commentaires (7)

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La cause du peuple
| 05-01-2017 19:45
alors apres la REVOLUTION TOUS VA BIEN ?

la pauvrete' ce trouve a l'ouest du pays c pas au sahel

* il faut prendre des mesusres contre L'INS et L'ISIE d'ENNAHDA

DHEJ
| 05-01-2017 10:17
Entre rétropolation et extrapolation ce n'est que du linéaire or l'échantillon obéit-il au potentiel question de conserver la REALITE!

adel
| 04-01-2017 22:26
Est-ce en baisse ou ne hausse?

safsaf123
| 04-01-2017 18:28
Vous êtes un débile mental. Oui la pauvreté a baissé. Ce n'est pas. parceque on parle plus librement aujourd'hui qu'il y'a plus.

Fehri
| 04-01-2017 15:58
Merci pour l'éclaircissement.

Rationnel
| 04-01-2017 13:36
Pourquoi changer les taux de pauvreté de 2010 pour les comparer à 2015. M. Saïdi dit: "si on veut comparer 2015 à 2010, il faut faire un traitement statistique : la rétropolation, pour comparer le comparable". La majorité de la population ne sont pas des experts en statistiques, même ceux qui connaissent les méthodes statistiques ignore la rétropolation, les experts en statistiques ne sont pas tous favorable à la rétropolation, c'est une manoeuvre subjective donc elle réduit l'objectivité des statistiques et réduit leurs crédibilité. En changeant des chiffres déjà publiés, l'INS perd de sa crédibilité.

Pourquoi donner des chiffres sans mesurer l'impact de l'inflation, de la dévaluation du dinar ou du taux d'endettement. Les salaires ont augmenté mais le taux d'inflation reste élevé et le dinar a chuté donc tous les prix ont augmentés. La réduction présumée de pauvreté n'est qu'un phénomène temporaire si cette réduction est le résultat d'endettement entre 2010 et 2015, le taux d'endettement est passé de 41% en 2010 a 54% en 2015, 63% en 2016. Cette progression de la dette n'est pas durable, le remboursement de la dette est déjà un grand problème, le service de la dette sera de 5825 MD en 2017.

DHEJ
| 04-01-2017 12:15
E dans l'eau!