
Une rencontre débat sur le thème de la corruption, a été organisée hier, jeudi 18 février 2016, par la Konrad Adenauer dans le cadre des rencontres du jeudi à Tunis, en présence de Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption et de Said Aïdi, le ministre de la Santé. Plusieurs intervenants ont estimé que la guerre doit être déclarée contre la corruption tout autant que contre le terrorisme.
« La corruption est désormais un fléau national qui risque de nous mener vers un Etat mafieux », a averti Chawki Tabib, qui intervenait lors de cette rencontre sur le thème « La corruption en Tunisie: état des lieux et remèdes ». La lutte contre ce fléau nécessite « d’associer et de responsabiliser les citoyens et de déclarer la guerre contre la corruption qui nous a ramené le terrorisme », a encore affirmé Tabib, qui a fait part de plusieurs urgences dont la mise en place d’un plan national de lutte contre la corruption, d’un arsenal juridique ainsi que l’implication de la société civile et des médias dans la lutte contre le terrorisme, rapporte la TAP.
Selon les résultats d’un sondage réalisé par l’agence sigma conseil sur un échantillon de 1005 personnes, les Tunisiens considèrent que les services des douanes et les partis politiques sont les domaines les plus touchés par la corruption affirmant, pour 78% d’entre eux, que la corruption a augmenté après la révolution. 27% des personnes interrogées ont affirmé avoir été confrontées au moins trois fois à la corruption durant les 12 derniers mois.
« Le plus terrible c’est de constater une certaine forme de résignation puisque plus de 90% parmi ces personnes n’ont pas pensé à dénoncer cette situation étant eux-mêmes convaincus que les lois et l’Etat ne peuvent rien y changer », a souligné Hassen Zargouni, président de Sigma Conseil.
Ce constat est d’autant plus troublant que les résultats du sondage ont montré « une certaine forme de schizophrénie parmi les sondés » a constaté le ministre de la Santé Said Aïdi. En fait, selon les résultats de l’enquête, les sondés tout en reconnaissant dans une grande majorité le recours à la corruption pour régler leurs affaires, affirment que l’application stricte de la loi et le contrôle sont les moyens les plus adéquats pour lutter contre la corruption.
Plusieurs intervenants ont exprimé la nécessité de capitaliser les efforts déployés en Tunisie dans la lutte contre la corruption, citant en particulier le travail mené par feu Abdelfattah Omar. « Il est inadmissible qu’il n’y ait pas de suivi des conclusions contenues dans le rapport de la cour des comptes », a affirmé Mohamed Ayedi, juge au tribunal administratif, qui a souligné la poursuite d’une culture de l’impunité. La question est d’autant plus importante que la transparence et la bonne gouvernance permettraient de réaliser 4 points dans l’indice du développement, a constaté, pour sa part, Hichem Ajbouni, expert-comptable et membre du bureau exécutif du courant démocratique qui a recommandé de créer une police pour le contrôle fiscal et de créer une culture de la reddition des comptes.
M.B.Z (d’après TAP)


Commentaires (5)
CommenterLa corruption est un cancer qui ronge les institutions de l Etat
BEN ALI et la corruption
DEVOIR SUR TABLE POUR SIGMA-CONSEIL
surtout les assurances et la CGA
La corruption est la fumée dégagée par le système tunisien
Sauf si on change de système ECO-CORRUPTION ( pas mal ce mot)!