Le ministre démissionnaire du gouvernement Essid, Lazhar Akremi, a estimé, dans une interview accordée à Boubakar Akacha lors de son émission Midi Show sur Mosaïque Fm ce mardi 20 octobre 2015, que le sauvetage de Nidaa Tounes devient de plus en plus difficile et qu’il faudrait pour y parvenir faire intervenir "MacGyver" [ndlr. Personnage de série télévisée américaine d'action et d’espionnage, diffusée dans les années 80].
Lazhar Akremi a expliqué que la situation est devenue difficile et qu’ils sont arrivés à une impasse dont l’issue s’avère difficile. «En faisant des projections sur le futur, je pense que seul un miracle pourra sauver le parti de cette situation», a-t-il affirmé, en soulignant que certaines personnes veulent «faire main basse sur le parti». Interrogé sur une intervention du président de la République, Béji Caïd Essebsi pour régler la situation, le dirigeant de Nidaa Tounes a indiqué que bien au contraire : «Nous voulons qu’il soit neutre car son fils fait partie du conflit, donc nous voulons qu’il reste éloigné de ce litige».
Revenant sur le meeting de Djerba, Lazhar Akremi a considéré que ce qui s’est passé à Djerba est juste «une excursion» qui n’a aucune signification sauf une volonté de causer du tort au parti et le diffamer lui en personne. Il estime que le groupe [ndlr. le camp de Hafedh Caïd Essebsi] projetait de faire «un coup d’Etat, comme celui du 13 mars, pour renverser le parti et y faire main basse, pour avoir accès à un pouvoir attrayant et à un héritage». M. Akermi a insisté sur le fait que le président, le secrétaire général, le bureau politique et le bureau exécutif du parti n’ont pas pris part à cet événement et que les 300 membres qui s’y sont rendus, dont certains députés et ministres, y étaient obligés.
Le dirigeant de Nidaa Tounes a souligné, cependant, que les efforts du «groupe de Djerba» sont vains et que «ni le peuple tunisien, ni les bases du parti, ni ses institutions n’accepteront cela». Ceci dit, il a affirmé qu’eux, de leur côté, sont prêts à tenir le congrès selon les idées de «cette minorité microscopique» et en ayant recourt à des huissiers de justice pour que l’autre camp s’engage à accepter les résultats des urnes.
Concernant la demande de gel de ses fonctions au sein du parti qui a découlé de la réunion de Djerba, il a estimé que c’est une campagne de diffamation qui n’a pas été cautionnée par les personnes présentes à Djerba, comme ce petit groupe l’affirme. Il a accusé Khemaïs Ksila, «le spécialiste dans la dissolution de partis politiques» d’avoir menti à ce sujet et qu’aucune personne présente n’a signé cette mention de gel.
Autre point, Lazhar Akremi a affirmé que le chef du cabinet présidentiel Ridha Belhaj l’a mis sur écoute sans autorisation légale. Bien qu’il ne puisse pas prouver ses dires.
I.N
