Lors de la déclaration conjointe entre les chefs d’Etats, Béji Caïd Essebsi et François Hollande, à l’occasion de la visite d’Etat effectuée par le président tunisien à Paris les 7 et 8 avril 2015, François Hollande a annoncé que la France et la Tunisie sont liées par l’Histoire et veulent construire ensemble l’avenir.

Le président français souligne que la responsabilité de la France est de pouvoir accompagner la Tunisie dans sa transition démocratique, en respectant sa pleine souveraineté dans les choix qui sont les siens pour que le pays puisse avoir l’appui nécessaire à son développement. « Je veux démontrer que la France peut de multiples façons assurer la coopération exemplaire que la Tunisie attend de la France. Coopération dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme et pour l’échange d’informations de renseignements ».

François Hollande indique l’importance de la coopération économique et financière, annonçant la conversion de 60 millions d’euros de dette tunisienne en projets d’investissements : « La France doit faire plus, en mobilisant l’Europe et la communauté internationale pour la Tunisie », précise-t-il, annonçant que Béji Caïd Essebsi aura l’occasion de participer au G7 à l’invitation de la Chancelière allemande, Angela Merkel.

Le président français a fait savoir que la coopération au niveau culturel est exemplaire, faisant part de la signature d’un accord entre les deux ministères pour promouvoir ce qui fait la richesse commune. M. Hollande rappelle en outre la coopération universitaire et de recherche scientifique, et d’ajouter : « Nous avons une forte coopération touristique au sens où, les entreprises françaises sont fortement présentes en Tunisie, non seulement elles le resteront mais elles renforceront leurs investissements. Nous avons pleine confiance en l’activité touristique tunisienne ». Concernant le volet international, M. Hollande indique que la Tunisie et la France œuvrent à ce que la crise libyenne soit désamorcée par un accord politique entre les différentes factions, outre les discussions sur la situation en Syrie, en Irak et la question palestinienne.

Béji Caïd Essebsi a déclaré pour sa part, qu’il effectue cette visite dans le but d’apporter à la France un message d’amitié : « Il est vrai que nous avons eu des moments douloureux dans notre histoire, mais nous avons toujours su les surmonter ». Le président de la République a signifié qu’entre la Tunisie et la France, il est facile de parler puisque très souvent les deux pays sont sur la même ligne, avec des positions qui se retrouvent, que ce soit sur le plan des problèmes bilatéraux ou internationaux.

Le chef de l’Etat fait savoir que la Tunisie traverse une phase « très intéressante », rappelant la particularité de la révolution tunisienne menée par des jeunes qui n’ont aucune tendance idéologique, notamment islamiste. « La prochaine étape est semée de défis, mais nous envisageons notre rôle avec beaucoup de courage et de lucidité. Nous pouvons dire que nous sommes un pays en voie de démocratisation, parce que la démocratie ne s’impose pas, mais se pratique et nous sommes au début d’un processus évolutif ».

Le président affirme que le parcours de la Tunisie va aller dans le sens d’un développement économique et social, et que pour ce développement, il faudra préalablement, assurer la sécurité en combattant le terrorisme. « La Tunisie se retrouve dans une région géostratégique déstabilisée, et elle subit malheureusement le contrecoup du fléau terroriste régional et international ».

I.L.