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Parlement - Le gouvernement de Habib Essid passera malgré les critiques
04/02/2015 | 20:20
6 min
Parlement - Le gouvernement de Habib Essid passera malgré les critiques

L’Assemblée des représentants du peuple s’est réunie en ce mercredi 4 février 2015, pour le vote de confiance au nouveau gouvernement composé par Habib Essid. Il s’agit donc de la dernière ligne droite pour que le gouvernement entre enfin en fonction. Ainsi, il pourra laisser derrière lui une longue phase de négociations et l’abandon d’une première mouture ayant essuyé les critiques les plus virulentes. La plénière n'a pas encore abouti à un vote de confiance et continuera demain matin mais la séance n'a pas manqué d'animation.

Habib Essid chargé le 5 janvier 2015, par le président de la république Béji Caïd Essebsi pour constituer le gouvernement, a épuisé en totalité le délai constitutionnel d’un mois. Pour cause, les tractations et les concertations qui ont marqué la scène politique depuis le lancement des négociations sur la composition gouvernementale. Choisi par Nidaa Tounes, parti gagnant à l’issue des législatives d’octobre 2014, Habib Essid a présenté devant le Parlement son programme et son plan d’action, en vue de solliciter un vote favorable à son équipe.

A l’ouverture de la plénière le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a indiqué que la séance jugera la composition du gouvernement, son programme et sa capacité à répondre aux aspirations des Tunisiens à la sécurité, la stabilité, l’amélioration des conditions de vie et au développement durable. Ennaceur note ainsi que le vote de confiance est un rendez-vous tant attendu par le peuple tunisien, dans la mesure où il mettra fin au processus de transition et verra s’installer des institutions pérennes. Visiblement fier, le président de l’ARP fait savoir que la Tunisie est toujours parvenue à un consensus et à sortir des crises, tenant compte de la haute responsabilité de ses composantes politiques et de la société civile.

La parole est accordée au chef du gouvernement désigné qui, au cours d’une longue allocution, a présenté le programme de son gouvernement et ses membres, qui se sont levés un à un sous les applaudissements des parlementaires. Habib Essid a ainsi exposé les priorités de son équipe gouvernementales sur plusieurs axes. Il a affirmé que son gouvernement s’engagera à répondre aux aspirations de la collectivité nationale, conformément à un calendrier préétabli et à des objectifs précis, expliquant avoir choisi de ne pas introduire des modifications radicales à la structure du gouvernement en privilégiant une démarche progressive conformément aux exigences de l’étape.

Le chef du gouvernement a ajouté que la priorité sera accordée aux affaires locales, à la lutte contre la pauvreté et à l’intégration sociale. Concernant le programme du gouvernement, Essid a indiqué que des décisions urgentes seront prises au sujet de certains dossiers alors que les mesures, dans le moyen et le long termes concerneront les profondes réformes structurelles. Il a insisté sur la sécurité, la stabilité et la lutte antiterroriste comme conditions principales pour la préservation du processus démocratique. Essid a également évoqué la nécessité de créer des Commissions nationales en charge des grandes réformes, regroupant des compétences nationales, des représentants des partis politiques, des associations et de la société civile. Ces commissions s’intéresseront à divers secteurs à l’instar de l’éducation, l’enseignement, la formation, la santé, le système de couverture sociale, celui de la subvention, le développement durable, la culture, etc.

Le chef du gouvernement désigné s’est engagé à lutter contre le commerce parallèle et la contrebande et à le réduire à son plus bas niveau, à travers l’intensification du contrôle au niveau des postes frontaliers et des marchés et à appliquer la loi dans ce domaine. Le gouvernement s’engage à œuvrer à l'intégration des personnes travaillant dans l’informel dans le système légal et à trouver des solutions adéquates aux cas sociaux. Essid a en outre, attiré l’attention sur l’ampleur des défis qui se posent à l’économie nationale, lesquels nécessitent des réformes structurelles profondes devant être le fruit d’une large concertation, en vue de garantir sa concrétisation. Le chef du gouvernement a souligné qu’il chargera chaque ministre, dans un délai maximum de 10 jours depuis la prise de ses fonctions, de présenter un calendrier précis visant la concrétisation des dispositions urgentes dans chaque secteur.

A l’issue de l’allocution de Habib Essid, plus de 130 députés ont demandé à prendre la parole, ouvrant le débat général sur le programme du gouvernement. Un débat long qui a occupé la majeure partie du temps consacré à la plénière, au cours duquel les élus ont interagi avec le plan d’action exposé par Essid. Certains ont contesté un programme "ne répondant pas aux attentes des Tunisiens et aux objectifs de la révolution", affirmant qu’il constitue des promesses sans approfondir et donner des solutions concrètes. D’autres ont nuancé, félicitant le peuple de la réussite du processus démocratique avec la formation du nouveau gouvernement, tout en assurant qu’ils resteront vigilants et que le gouvernement aura des comptes à rendre après le délai des 100 premiers jours.

Devenue une tradition en Tunisie, une plénière extraordinaire ne peut pas passer sans des coups de gueules où des interventions véhémentes. Avant même la tenue de la séance, les deux députés dissidents de Nidaa Tounes, Khemaïes Ksila et Abdelaziz Kotti ont organisé une conférence où ils ont annoncé qu’ils ne voteront pas la confiance au gouvernement Essid, et ce par respect à la volonté des électeurs du parti. Samia Abbou, députée du Courant démocratique, a été fidèle à son habitude et n’a pas retenu ses mots, en critiquant et le programme du gouvernement et sa composition. Pour Mme Abbou, Essid « n’est pas l’homme de la situation » et n’est qu’un exécutant, fait avéré selon ses dires, aux temps de Bourguiba, Ben Ali et la Troïka. Elle a également fortement condamné le maintien de Mohamed Nejem Gharsalli à la tête du ministère de l’Intérieur et de la désignation de Slim Chaker au ministère des Finances alors qu’il a des poursuites au Pôle financier.

Pour Imed Daïmi du CPR, impossible d’accorder la confiance à un tel gouvernement, assurant en même temps que le parti vainqueur « se dérobe de ses responsabilités en les rejetant sur les autres formations ». Zouheir Maghzaoui, du Mouvement du peuple descend carrément le gouvernement  le considérant comme né orphelin et n’ayant ni goût ni odeur. De ce fait, il refuse de lui accorder sa confiance. De l’Alliance démocratique, Mehdi Ben Gharbia a indiqué que la composition du gouvernement, comprenant Nidaa et Ennahdha, mettra fin à la bipolarisation entre « identité et modernité » ayant prédominé dans le pays. Par ailleurs, M. Ben Gharbia a mis en garde contre la persistance de la crise économique et sociale, qui pourrait entrainer de nouvelles révoltes. Les députés d’Ennahdha pour la plupart, ont signifié qu’ils accorderont la confiance au gouvernement mais que cela ne les empêchera pas de contrôler son rendement et de lui demander des comptes le cas échéant. Les Frontistes ont contesté un gouvernement composé principalement par une droite libérale et conservatrice, la majorité des députés de gauche ne voteront donc pas la confiance.

Le long débat a induit au report du vote de confiance. La séance plénière reste ainsi ouverte et sera reprise jeudi 5 février. Le gouvernement Essid, au vu du poids des partis qui le composent et leur représentativité à l’Assemblée, bénéficiera sans surprise du vote de confiance. Hormis quelques dissidents qui ne se conforment pas à la discipline partisane, les votes des élus Nidaa (86), Ennahdha (69), UPL (16) et Afek (8), s’élèveront à environ 179, alors que le minimum est fixé à 109. Le gouvernement passera donc avec une majorité plus que confortable.

Ikhlas Latif
04/02/2015 | 20:20
6 min
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Commentaires (6) Commenter
Est-ce que nous sommes tous des MOUATH?
DHEJ
| 05-02-2015 15:25
A nous bruler par les BGHRA au pays des BAGHRA-LIHA face à l'incendie du cout de la vie???

J'emmerde le ESSID et ses crétins suiveurs et suiveuses du CALIFAT 6!
Des "compromis" révulsants
RAS
| 05-02-2015 09:32
Le choix de Nejem GHARSALLI au MI doit être synonyme de malversation politicarde et de crachat au visage des martyrs de la défunte révolution.

Un nouveau RCD s'esquisse : mélange de véreux de l'ancien régime "convertis" qui aux "mérites" de la Démocratie et des Droits de l'Homme ( en attendant que ca passe) , qui aux "principes" d'un Islam éclairé injustement combattu par l'ancien régime.

et en coulisse, les métastases du RCD ex-PSD mais toujours Mafia se reconstituent en silence, dans un scénario à la Matrix ...

Et Madame Mbarka Brahmi ?
Mêmepaspeur
| 05-02-2015 02:28
Compte rendu exhaustif....n'était l'omission de l'intervention de Madame Mbarka Brahmi, un véritable morceau de bravoure où elle a dit ses quatre vérités à cette équipe de branquignols...cette "Guignol's Band"...!
MPP

http://directinfo.webmanagercenter.com/2015/02/04/mbarka-brahmi-le-front-populaire-sopposera-au-gouvernement-a-linterieur-et-a-lexterieur-de-larp/
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Scarabée
| 05-02-2015 00:05
Dixit un fameux dicton, plus actuel que jamais.

Le nouveau premier ministre, parachuté d'on ne sait où, qui sous-traite la fonction à la demande d'un parti sans principes, a, après de longues négociations, formé un gouvernement qui s'est assuré la victoire.

Il n'a négligé aucun détail. Embarquant avec lui des ministres de quatre partis, il sait qu'aucun écueil ne lui barrera la route. Il peut compter sur un plébiscite à l'assemblée, et toutes ses décisions futures passeront comme une lettre à la poste, les doigts dans le nez.
Moins d'une trentaine d'opposants seront là pour amuser la galerie, afin d'assurer le folklore.

Quel mérite il aura donc ! De quoi être persuadé d'être dans le vrai, d'avoir une liberté totale, sans aucune limite.
Pour arriver à ce résultat, il s'est plié à des compromissions qui révulsent. Il considère encore que la nahdha est un parti politique comme les autres, refusant de voir la réalité des islamistes et leurs idées aberrantes, ainsi que leur projet sociétal morbide.
Jouant leur jeu à l'extrême, soit par ignorance, soit par naïveté, soit par refus de reconnaître la nocivité de leur nature, il se rend complice de dérapages éventuels si notre pays devait, un jour ou l'autre, tomber dans le fossé qu'ils nous creusent.
vos enfoncez des portes ouvertes avec votre titre
hannibal barca
| 04-02-2015 23:44
nahdha plus nida plus afek plus upl ca va....
pourquoi avoir organise des elections et gaspille autant d argent????????
Les godillots voteront avec le petit doigt sur la couture
DIEHK
| 04-02-2015 21:47
Car la Ghénima est immense et il faut se montrer sage,docile et *** pour avoir le droit à sa part.
Ainsi va le Tajamaoiste
Ainsi va le Destourien
Ainsi va le Nidaiste
Mais celui de France Nord ne marchera jamais dans la combine de Bajbouj qui confond Poker
Et Tunisie et faites attention à la chance, le bourrin est malade.