Gallup, le spécialiste américain dans les sondages, a publié hier lundi 13 août 2013, les résultats d’un sondage qu’il a effectué concernant la Tunisie.
Ce sondage n’a pas été fait à distance mais de visu avec 1053 sondés, et les résultats obtenus sont assez inquiétants.

Ce qui ressort de ce sondage c’est que seuls 32% des Tunisiens ont affirmé avoir confiance en l’actuel gouvernement en mai 2013, alors qu’en mars 2012, leur nombre s’élevait à 56%.
Le sondage souligne que « la confiance du peuple tunisien en ses leaders a fortement baissé irréversiblement à partir de la fin de l’année 2012 une chute qui est a passée de 60 pour cent a seulement 23% rien qu’entre la période allant de janvier 2011 à janvier 2013. »
Expliquant que cela est certainement dû au « grand retard dans la finalisation de la nouvelle constitution du pays, ce qui a probablement usé la confiance de certains Tunisiens dans leur gouvernement. Ajoutés à cela les meurtres de deux hommes politiques de l'opposition. »

Ce sondage révèle également que les Tunisiens sont confrontés à de grandes difficultés financières, que leur situation financière s'est considérablement aggravée après la révolution et ne s’est pas du tout améliorée depuis 2010.
Ainsi  41% des sondés considéraient leur situation financière comme difficile voir très difficile, chiffre qui se trouve être environ deux fois supérieur à ce qu’il était en 2010.

L’étude juge que « ces aggravations des conditions économiques affectent l'ensemble de la population, indépendamment de leur statut socio-économique. Parmi ceux dans les 20% les plus pauvres de la population, plus de 7 ménages sur 10 disent qu'ils trouvent qu'il est difficile ou très difficile de s'en sortir avec leurs revenus, contre 54% en 2010 », et que « même les Tunisiens issus de la classe relativement aisée montrent des signes de détresse économique. Environ 1 sur 5 des sondés et dont le salaire se trouve dans une fourchette de 40% supérieure à la moyenne, estiment qu'il leur est difficile voire très difficile de s'en sortir ». Ce qui représente un chiffre d’une hausse de 7% par rapport à 2010.

Gallup estime que « la crise politique actuelle n'est pas étrangère à la détérioration des conditions du marché du travail. Que la situation de l’emploi est catastrophique et que seulement 17% des personnes à la recherche d’un emploi se disent optimistes d’en trouver. Puisque les perspectives du marché du travail qui étaient déjà très difficiles dans l'ère pré-révolution se sont  encore plus aggravées après la révolution.

Par ailleurs, l’étude révèle qu’environ 1 travailleur journalier sur 5 est actuellement chômage.
Et d’après Gallup, « les manifestations publiques actuelles exigeant la démission du gouvernement national, montrent que de nombreux Tunisiens ne sont pas prêts à attendre les résultats des prochaines élections».