Encore une fois, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, s’est illustré, lors de l’interview accordée, ce mercredi soir du 12 décembre 2012 à la chaîne Hannibal TV, par des réponses évasives et, souvent, à côtés des questions posées.

Concernant la crise avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), M. Jebali a affiché un triomphalisme à peine voilé. En effet, en tenant à préciser qu’il ne fallait pas désigner un vainqueur et un vaincu, il laissait entendre, indirectement, que le gouvernement avait remporté la victoire avec l’annulation de la grève « qui n’aurait pas dû être décrétée », selon lui.

Par ailleurs, le chef du gouvernement a, du bout des lèvres, exprimé sa compassion avec les blessés parmi les responsables syndicaux sans vouloir condamner les agresseurs parmi les Ligues de protection de la révolution (LPR).
Plus encore, confronté aux propos du journaliste qui lui citait le communiqué du ministère de l’Intérieur faisant assumer la responsabilité des violences du 4 décembre 2012 à la Place Mohamed Ali auxdites LPR, le chef du gouvernement l’a catégoriquement démenti.

Bref, il est resté très flou sur le sort de ces Ligues dans le sens où leur éventuelle dissolution était du ressort de la justice tout en assurant qu’elles pouvaient continuer leurs activités si elles sont pacifiques.
Ce n’est pas le seul démenti douteux du chef du gouvernement puisqu’il a nié, en évoquant la crise de Siliana, avoir dit que le gouverneur de cette région « ne dégagera pas » et que, s’il le faut, il partirait avant lui.

Pour le reste et à part sa réaffirmation des critiques adressées à l’ANC quant à la lenteur de ses travaux et à la nécessité d’accélérer la cadence, plus précisément, dans la préparation de la Constitution, M. Jebali s’est contenté de généralités concernant la situation économique, sécuritaire et sociale. Le remaniement ? Tout est possible. Les problèmes de trafic d’armes aux frontières ? C’est vraiment insignifiant par rapport à la longueur de ces frontières à l’ouest et à l’est (sic !), mais ce sont les médias qui exagèrent.
Et à l’entendre parler, il n’y a ni cherté de la vie, ni chômage, ni dérapage sécuritaire, ni problème de justice transitionnelle… Tout va pour le mieux et tout avance sur la bonne voie.

Pour conclure, le chef du gouvernement a émis le vœu que tous les Tunisiens encouragent et aident le pouvoir qui aura la charge de gouverner le pays dans les cinq prochaines années afin de faire asseoir le processus démocratique sur des bases saines et solides. Espérons que ces paroles ne seront pas niées et qu’elles seront respectées même en cas d’avènement d’une nouvelle équipe d’un autre bord.