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Tunisie - La ruée vers les 217 sièges de la Constituante
12/09/2011 | 1
min
Tunisie - La ruée vers les 217 sièges de la Constituante
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Les instances régionales indépendantes des élections ont dû fermer les portes avec les candidats à l’intérieur pour respecter les délais légaux de dépôt des candidatures, mercredi 7 septembre à 18 heures. Les candidats qui se sont présentés avant 18 heures, sont parvenus à recevoir des récépissés provisoires, pas ceux qui se sont présentés après 18 heures. Ces derniers ont été refoulés à l’image de la liste de Tunis du parti Moubadara de Kamel Morjane, qui a porté plainte auprès du tribunal.

Le 7ème jour de dépôt des candidatures a donc connu une véritable ruée vers les instances régionales des élections. Au final, plus de 1600 listes et 10.000 candidats pour les 199 sièges de l’assemblée, réservés à l’intérieur de la Tunisie, en plus des 530 candidats pour les 18 sièges représentant la communauté tunisienne à l’étranger.
Pourtant, comme l’a affirmé Kamel Jendoubi, président de l’ISIE, ‘cette ruée aurait pu être évitée. Tous les intervenants sur la scène politique avaient les informations nécessaires concernant les élections depuis plus de trois mois. Mais il s’agit, semble-t-il, d’une culture de dernière minute’.

Les résultats avancés par M. Jendoubi montrent que 770 listes ont été présentées durant les six premiers jours de la campagne (entre le 1er et le 6 septembre) alors que près de 900 listes l’ont été durant le dernier jour, celui du mercredi07 septembre. !
L’analyse des origines des listes déposées montre que des dizaines de partis politiques n’ont pas présenté de listes électorales, notamment les 45 partis de l’Alliance républicaine dont le porte-parole a longtemps été l’universitaire, Mondher Belhaj Ali. Ces partis n’ont cessé de contester le choix de la Constituante et réclament aujourd’hui un référendum. Mais, ils ne se sont pas présentés aux élections, sûrement, faute de candidats !
Par contre, les partis d’opposition classiques ont été au rendez-vous. En force pour certains d’entre eux. Ainsi, le PDP, Ennahdha, le Pôle démocratique moderniste (formé autour d’Ettajdid avec la participation du Parti socialiste de gauche, du parti républicain et de la Voie du centre, ainsi que des initiatives citoyennes) et Ettakatol, sont présents dans les 33 circonscriptions (vingt set en Tunisie et six à l’étranger).

D’autres partis comme le Mouvement des patriotes démocrates, Afek Tounes, l’UDU, le MDS, le POCT, le Parti libéral maghrébin, sont présents dans près de 30 circonscriptions. Ils ont raté le grand chelem pour deux ou trois circonscriptions, notamment à l’étranger.
Les statistiques montrent également que les indépendants n’ont pas été lésés par le mode de scrutin de listes. Le nombre de listes indépendantes s’élevait déjà à 266 sur les 770 listes présentées lors des six premiers jours, soit près de 35 %. Pour ce qui est du 7ème jour, les indépendants ont présenté 399 listes sur un total de 822, ce qui a propulsé le taux des listes indépendantes à 42,2 % au final.

De tels chiffres indiquent clairement que le mode de scrutin de listes n’a pas lésé les indépendants comme n’ont cessé de clamer auparavant plusieurs pseudo-politologues qui défendaient le scrutin uninominal. Les indépendants n’ont rencontré aucune difficulté pour monter leurs listes au risque de faire dérouter les électeurs apolitisés.
Pour ce qui est de l’étranger, le même phénomène a été observé avec 48 listes dans la circonscription du Nord de la France, 25 listes dans celle du Sud de la France, 23 en Italie, 16 en Allemagne, 20 pour le reste de l’Europe et l’Amérique du Nord et 20 autres listes candidates pour les pays arabes et l’Extrême-Orient.
Les résultats définitifs ont montré que le plus grand nombre de listes a été enregistré à Tunis 1 avec 81, suivie de Tunis 2 et l’Ariana qui ont enregistré 80 listes candidates. Les circonscriptions de Kairouan, Sousse et Ben Arous suivent avec, respectivement, 78 et 76 listes.
Le nombre le plus faible de candidatures a été enregistré à Kébili et Tataouine avec 35 et 37 listes.

Il est à remarquer que seules les listes des candidats du Pôle démocratique moderniste (PDM) ont respecté la parité parfaite avec 16 candidates têtes de listes sur les 33 listes présentées. Les composantes du PDM ont voulu se différencier positivement par rapport à la loi électorale en s’imposant la contrainte de parité dans les têtes de listes. Il faut toutefois observer que cette parité a été obtenue grâce à six candidates femmes têtes de listes dans toutes les listes présentées par le PDM à l’étranger. Les émigrés masculins tunisiens ont été certainement lésés.
Face à cette overdose de candidatures, les citoyens auront des difficultés pour faire leur choix, surtout en l’absence de programmes politiques et économiques clairs.

Hormis le Forum démocratique (Ettakatol) de Mustapha Ben Jaâfar et le Pôle démocratique progressiste évoluant autour d’Ettajdid, voire le PDP de Néjib Chebbi, le reste des partis politiques, même Ennahdha, n’ont pas présenté de programme.
Donc, s’il est vrai que ce moment laisse entrevoir un espoir de démocratie en Tunisie, l’absence de programmes laisse planer des craintes quant à l’avenir de ce processus.

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12/09/2011 | 1
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