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Tunisie - Réforme des retraites : lâEUR(TM)administration soumet lâEUR(TM)étude du BIT à lâEUR(TM)UGTT
09/08/2010 | 1
min
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On vient d’apprendre que l’étude portant sur la réforme des retraites, commandée par le ministère des Affaires sociales auprès du Bureau International du Travail (BIT), a été soumise à la centrale syndicale. De prime abord, il est à signaler que les deux parties, l’administration et l’UGTT en l’occurrence, entretiennent encore un « black-out » total sur les résultats de cette étude. Et il semble que, pour ne pas secouer les syndicaux et l’opinion publique, l’administration s’oriente vers une réforme « à petits pas » qui ne modifiera pas brusquement le régime actuel de retraites.

Nous avons appris, toutefois, d'une source bien informée que les pistes avancées par l’étude pour réformer les retraites n’apporteront pas du nouveau par rapport à ce qui a été annoncé officieusement il y a quelques mois. Trois scénarios sont envisagés : augmenter l’âge de la retraite jusqu’à 62 ans à partir de 2012, puis à 65 ans dans une deuxième étape ; réviser à la hausse les cotisations des employés et des employeurs ou encore la révision du système de calcul des pensions.
Seulement, on le sait depuis belle lurette, la centrale syndicale rejette systématiquement ces trois scénarios qui risquent de semer le trouble au sein des syndicaux. Bien que ces solutions puissent colmater le « trou de la sécu » en Tunisie, il n’en demeure pas moins qu’ils renferment leurs propres inconvénients à ne pas occulter.

Pour le premier scénario, soit l’augmentation de l’âge de retraite à 62 ans, qualifiée par la centrale syndicale comme une potion magique à caractère explosif, il n’entraînera pas inéluctablement une augmentation du nombre des années de cotisation et la diminution de celles de la jouissance de la pension, ce qui ne peut être sans conséquences sociales, matérielles, psychologiques pour une large frange des assurés sociaux et notamment de ceux exerçant des métiers pénibles et dangereux. De même, cette augmentation, ajoute notre source, aurait un impact sur l’emploi étant donné que les retards des départs à la retraite amoindriraient les chances de remplacement des postes. Et avec un taux de chômage frôlant 14%, et de 25% chez les diplômés du supérieur, ce scénario ne ferait qu’envenimer la situation actuelle.
Le deuxième scénario, soit la révision à la hausse les cotisations, aurait lui aussi un impact négatif et sur les employés (diminution du pouvoir d’achat) et sur les employeurs (enchérissement du coût de la main d’œuvre).
In fine, la révision du système de calcul des pensions, ne pourrait que sanctionner les retraités puisqu’il y va de leur bourse. La réduction des pensions toucherait au pouvoir d’achat des retraités, des pères de familles pour la plupart.

Avec ces trois scénarios, on ne sortirait pas de l’auberge. Bon à rappeler, la situation alarmante des caisses sociales, dont le déficit est non seulement devenu chronique mais tend à s’aggraver, est loin d’être un sujet consensuel entre l’UGTT et l’administration. Selon notre source, les négociations qui seront entamées à la fin de l’année en cours, prendront beaucoup plus de temps à l’instar de la réforme du régime de l’assurance maladie, qui s’est étalée sur une dizaine d’années avant d’en arriver à un consensus.

Les négociations s’annoncent, donc, longues et difficiles autour du projet de réforme des caisses sociales. Seulement la question qui se pose est la suivante : Après avoir crié sur les toits que seules les solutions novatrices seront retenues, est-il raisonnable qu’on balance, à chaque fois, les mêmes scénarios et les mêmes recettes préparées à l’extérieur?
09/08/2010 | 1
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