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Absence de la Tunisie du Mondial : coup dur au business
21/06/2010 | 1
min
Absence de la Tunisie du Mondial : coup dur au business
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En circulant dans les artères de la capitale, même aux heures de pointe (entre midi et 15 heures) ou le soir après 18 heures, les automobilistes ont, sûrement, dû remarquer la fluidité du trafic. Un phénomène inhabituel.
Les commerces sont quasiment vides. La raison est le déroulement de la phase finale de la Coupe du monde qui a lieu, cette année, pour la première fois de l’histoire sur le sol africain.
Seuls commerces à avoir profité de l’aubaine, les salons de thé et les cafés, d’un côté, et les revendeurs du récepteur magique « Dream Box » et des cartes des bouquets sport de la chaîne satellitaire d’El Jazeera, de l’autre.
Il faut dire que depuis l’élimination des « Aigles de Carthage », on s’attendait à une phase finale pas comme les autres, une phase finale où l’équipe nationale était régulièrement présente lors des 5 dernières éditions. Ceci a des retombées multiples sur le plan de l’ambiance et de l’engouement, sur le plan médiatique et, bien évidemment, sur celui financier direct et indirect.

Certes, les Tunisiens suivent les péripéties de tous les matches de cette phase, mais on est loin de la frénésie, voire de l’hystérie, qui s’emparait de tous les Tunisiens, plus particulièrement lors du premier tour des poules où notre sélection entretenait l’espoir de réaliser l’exploit de passer au second tour.
La disqualification de la Tunisie a entraîné de fait une perte sèche de près de cinq millions de dinars pour la Fédération tunisienne de football (FTF). Mais les pertes les plus importantes sont ressenties par les médias aussi bien audiovisuels que ceux écrits et électroniques sans oublier les diverses agences de communication où les annonceurs et autres sponsors n’hésitent pas à mettre le paquet et le magot en de pareilles circonstances.

Du coup, même s’il est difficile de donner des chiffres précis à ce propos, le manque à gagner par les différents médias s’élèverait à plusieurs millions de dinars. Les supports médiatiques se sont contentés, à leur grand dam, de diffuser les spots de quelques entreprises, notamment les trois opérateurs téléphoniques, qui organisent des jeux par SMS et offrent des prix et autres lots plus ou moins consistants en bons d’achat ou en cash flow.
Si la Tunisie était présente en Afrique du Sud, on imagine ce que nos trois opérateurs téléphoniques (et plus gros annonceurs) auraient investi pour occuper la meilleure place et s’offrir une excellente visibilité.

Deux secteurs ont cependant réussi à limiter la casse, sans pour autant tirer vraiment leur épingle du jeu.
On citera, d’abord, celui des cafés et salons de thé dans tous les quartiers aussi bien huppés que populaires. Les tenanciers de ces lieux réalisent des chiffres d’affaires quotidiens qui atteignent, selon le standing et l’emplacement, entre mille et cinq mille dinars. Qui dit mieux ? Ils auraient certainement fait mieux si la Tunisie était présente à la Coupe du Monde, mais c’est toujours ça de gagné.
Ainsi, l’abonnement annuel au bouquet d’El Jazeera Sports est amorti grâce à l’affluence au cours d’un seul match, car les Tunisiens, jeunes et moins jeunes, préfèrent, de loin, l’ambiance de groupe dans le café avec une boisson et une chicha.

Ensuite, et surtout, il faut mentionner les grosses affaires réalisées par certains débrouillards pour faire écouler le fameux récepteur « Dream Box ».
En effet, l’appareil, l’abonnement annuel, les accessoires et l’installation à domicile, coûtent, aux environs de 350 dinars. Et si l’on sait que des milliers d’opérations de ce type ont été réalisées, cela fait monter les chiffres à centaines de milliers de dinars en l’espace de quelques jours !
Sans oublier la frénésie constatée, en de pareils événements, sur las appareils de télévision de haute définition.
C’est dire que chez certains secteurs, la dynamique a bien eu lieu et nombreux sont ceux qui ont profité de l’aubaine.
Mais force est de reconnaître que les affaires et autres gains enregistrés par certains demeurent bien inférieurs aux pertes causées à d’autres secteurs suite à l’absence de notre équipe nationale à cette phase de la compétition mondiale.

Comme quoi, toute défaillance, de quelque ordre que ce soit et dans n’importe quel domaine, entraîne des répercussions négatives en matière de finances et de business. Il a suffi qu’un staff de la FTF gère mal la phase éliminatoire pour que toute une série de retombées se déclenche.
En ces temps où l’économique prime, toute opération constitue une sorte de chaîne impliquant de nombreux acteurs.
Il suffit qu’un maillon craque pour que tout s’écroule. Avec des conséquences dramatiques, parfois. Et c’est le cas de le dire pour le football tunisien et pour les secteurs qui tournent autour.
Autrement dit, il est nécessaire de penser, dès maintenant, à la qualification pour la phase finale du Mondial 2014 qui aura lieu au pays de la Samba. Une raison supplémentaire pour ne pas rater de rendez-vous footballistique exceptionnel et causer des pertes ou des manque à gagner extraordinaires à tout un pays.
21/06/2010 | 1
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