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Avec Khelil Laâjimi dans son offensive de charme milanaise

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Dans le tourisme, c’est la crise. L’espoir des derniers optimistes du secteur devrait s’être envolé à l’occasion de la 29ème Bourse Internationale du Tourisme de Milan (B.I.T) qui s’est déroulée du 19 au 22 février. Une Bourse marquée par l’absence des stands des grands tours opérateurs italiens et par le nombre de visiteurs bien en deçà de celui observé durant les précédentes sessions. La situation est morose, les professionnels et hommes politiques des pays récepteurs sont inquiets et l’on déploie de grands moyens pour limiter la casse.
La Tunisie n’est pas en reste et a été représentée à la B.I.T. par Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme, Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Tahar Saïhi, président de la Fédération tunisienne des Agences de voyage, Nébil Chettaoui, PDG de Tunisair, Raouf Gadhoumi, directeur central chargé de la Promotion à l’ONTT et, naturellement, un grand nombre de professionnels tels Nouvelair-Karthago, Yadis, El Mouradi, etc.
« De ma vie, je n’ai pas vu un salon de tourisme avec autant de tours opérateurs absents et si peu de stands ! C’est la crise et on la voit clairement là ! » Alarmisme ? Exagération ?
Celui qui parle ainsi est un vieux de la vieille en matière de tourisme en Tunisie. Il est le président des hôteliers tunisiens puisqu’il s’agit de Mohamed Belajouza dont on ne peut mettre en doute l’expérience. Et au vu des TO absents du salon, il y a de quoi tirer la sonnette d’alarme. Pire, non seulement certains TO n’ont pas aménagé de stand à la Bourse Internationale du Tourisme, mais ils ont été jusqu’à ne pas prendre de chambre d’hôtel à Milan par souci d’économie, privilégiant un ou deux aller-retour par train depuis leur base !
Comment expliquer cet état de fait ? Interrogé par Business News, un TO nous répond que la période à venir est semée de turbulences et bien que certaines destinations vont pouvoir échapper au marasme, il faut faire preuve de beaucoup de prudence et d’économie.
Les raisons de leur alarmisme ? La crise financière et économique dont on ne peut prédire la fin. Mais pas seulement. C’est que les premiers indicateurs sont là et certaines destinations commencent à souffrir en pleine haute saison. « C’est le cas par exemple de l’Egypte, nous indique ce TO, qui connait actuellement des chutes sévères dans ses plus grands marchés, à savoir les Russes et Britanniques. »
Et la Tunisie ? « Vous n’êtes pas vraiment touchés grâce à votre proximité et vos prix fort attractifs. Mais, il est impératif que vos hôteliers et votre gouvernement nous aident et mettent la main à la poche à l’instar des Marocains ou des Egyptiens, qu’il y ait plus de communication
et que les compagnies aériennes fassent preuve de plus de souplesse et de flexibilité en matière tarifaire. »
Wissem Ben Ameur (photo ci-contre), directeur marketing et commercial du groupe hôtelier tunisien Yadis Hôtels relativise : « Les Italiens ne voient pas vraiment très clair, d’après ce que nous constatons chez nos les grands TO. Il est possible qu’il n’y ait pas vraiment de baisse, mais il y a de plus en plus de concentration sur leurs propres marques et réservent un nombre relativement infime de clients aux autres ».
Face à cette situation, Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme, n’est pas allé par quatre chemins et a multiplié les rencontres durant son séjour milanais à l’occasion du BIT.
Sur le plan de la communication, il a accordé plusieurs interviews à des chaînes de télévision italiennes, généralistes et spécialisées. Idem avec la presse papier et électronique. Mi
eux encore, à l’occasion d’une réception organisée par TUNISAIR pour le soixantième anniversaire de sa présence en Italie, le ministre a discuté longuement avec les journalistes et professionnels italiens du tourisme. Au cours de ces rencontres, le message est clair : Khelil Laâjimi vante une destination de mer et de soleil, certes, mais aussi un pays trois fois millénaire, une économie prospère, grâce à une politique présidentielle clairvoyante et prévoyante. En Tunisie, les Italiens trouveront modernité et ouverture, accueil et service (concept en perte de vitesse en Italie).
Ceci sur le fond. Quant à la forme, et c’est important, c’est un ministre toujours souriant qui sait écouter les propositions et critiques des confrères italiens. Le ministre répond en langue italienne et crée une sorte de complicité avec ses interlocuteurs qui facilite énormément les entretiens.
Cette complicité, et ce sens de la communication, on les verra encore et surtout avec les TO, fort sensibles à ce point. En Méditerranée, les affaires se concluent plus rapidement et plus facilement lorsqu’elles se font entre des … amis.
Partant, les nombreuses réunions avec les TO italiens se sont déroulées dans un climat a
mical et joyeux et en présence de tous les intéressés : les présidents de la Fédération tunisienne des Agences de voyage, de la fédération tunisienne de l’Hôtellerie et de TUNISAIR. Pour le ministre, la présence à ces réunions de MM. Saïhi, Belajouza, Chettaoui (ainsi que de leurs principaux collaborateurs) était impérative, tout comme, naturellement, des directeurs et cadres de l’ONTT de Tunis et de Milan. Nul ne pourra donc dire qu’il n’y a pas eu de concertation entre l’administration et la profession.
A écouter les grands TO, et Khelil Laâjimi nous le confirmera par la suite, la Tunisie ne devrait vraisemblablement pas connaitre de chute dans le nombre de touristes italiens en 2009. Sachant que plusieurs autres destinations ont vu ou verront des baisses drastiques, il semblerait que, pour la Tunisie, les ingrédients pour limiter la casse sont là et qu’il y a de fortes chances que nous aurons 450.000 visiteurs italiens, cette année encore, sans pour autant distribuer des millions de dollars d’intéressements aux TO, comme le font certains de nos concurrents.
« Le marché italien ne m’inquiète pas, nous déclare M. Laâjimi. L’impact de la crise n’a pas touché l’économie ou les banques du pays. Cela dit, nous nous devons d’être prudents. La spécificité de ce marché est que 50% des touristes italiens viennent en été. On se doit donc de développer d’autres niches pour pouvoir allonger la saison : tourisme saharien, thalasso, etc.
Les grands TO ont demandé plus de flexibilité de la part de TUNISAIR et TUNISAIR a répondu positivement à leurs doléances, indique le ministre, en mettant en place d’ores et déjà la ligne Milan-Tozeur. »
Les TO ont également demandé au ministre et au PDG de TUNISAIR que la compagnie aérienne fasse preuve de plus de souplesse et de flexibilité dans les réservations, la surcharge carburant... « A ce titre, TUNISAIR s’est montrée fort compréhensive », indique encore le ministre.
A vrai dire, ce travail main dans la main entre Khelil Laâjimi et Nébil Chettaoui a beaucoup facilité les échanges entre le ministre et les TO qui ont, du coup, confirmé leur engagement à vendre encore davantage la destination. Un seul objectif pour le duo Laâjimi-Chettaoui : l’économie de la Tunisie.
Mais il n’y a pas que les grands TO, car même avec les petits, et notamment les régionaux ou les spécialisés, Khelil Laâjimi a continué avec cette même souplesse et la même stratégie de "séduction", d’esprit amical et gagnant-gagnant.
A un TO spécialisé dans le tourisme religieux, le ministre parle des églises et cathédrales en Tunisie, de l’ouverture du pays dont la constitution énonce clairement le respect de la multiplicité religieuse.
On lui parle des voyages de noces des Italiens (250.000 par an qui se font essentiellement en Méditerranée, notamment en Egypte), le ministre répond qu’il est impératif (et il fera tout pour cela) de spécialiser les réceptifs. Idem pour le tourisme d’affaires. Une réunion de travail a ainsi été organisée par les équipes fort dynamiques de l’ONTT Milan, entre le ministre et le président de l’une des plus grandes fédérations italiennes de comités d’entreprise. Sa capacité est assez impressionnante : un million d’Italiens par an passent par cette niche qui comprend les incentives et les voyages destinés aux personnels d’entreprises.
On notera également les rencontres que le ministre a eues avec quelques uns de ses homologues présents à
Milan comme l’Egypte ou la Libye (photo ci-contre) où l’on a débattu de la crise, de son impact sur les différents marchés et de la stratégie à suivre.
Au vu de ce salon de Milan, nous dépassons aujourd’hui la crise financière et nous arrivons à un problème de crise de confiance. L’ensemble des intervenants directs et indirects du secteur touristique se doivent donc de rassurer leurs clients pour que cette mauvaise période ait le minimum d’impact négatif possible.
Et ce n’est nullement un hasard que Khelil Laâjimi s’est entouré de tous ces intervenants à Milan avec un message bien clair aux Italiens : « Les professionnels tunisiens sont vos partenaires et amis. Renforcés par le soutien de leur gouvernement, ils sont prêts à dépasser avec vous cette mauvaise période. »
La Tunisie n’est pas en reste et a été représentée à la B.I.T. par Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme, Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Tahar Saïhi, président de la Fédération tunisienne des Agences de voyage, Nébil Chettaoui, PDG de Tunisair, Raouf Gadhoumi, directeur central chargé de la Promotion à l’ONTT et, naturellement, un grand nombre de professionnels tels Nouvelair-Karthago, Yadis, El Mouradi, etc.
« De ma vie, je n’ai pas vu un salon de tourisme avec autant de tours opérateurs absents et si peu de stands ! C’est la crise et on la voit clairement là ! » Alarmisme ? Exagération ?
Celui qui parle ainsi est un vieux de la vieille en matière de tourisme en Tunisie. Il est le président des hôteliers tunisiens puisqu’il s’agit de Mohamed Belajouza dont on ne peut mettre en doute l’expérience. Et au vu des TO absents du salon, il y a de quoi tirer la sonnette d’alarme. Pire, non seulement certains TO n’ont pas aménagé de stand à la Bourse Internationale du Tourisme, mais ils ont été jusqu’à ne pas prendre de chambre d’hôtel à Milan par souci d’économie, privilégiant un ou deux aller-retour par train depuis leur base !
Comment expliquer cet état de fait ? Interrogé par Business News, un TO nous répond que la période à venir est semée de turbulences et bien que certaines destinations vont pouvoir échapper au marasme, il faut faire preuve de beaucoup de prudence et d’économie.
Les raisons de leur alarmisme ? La crise financière et économique dont on ne peut prédire la fin. Mais pas seulement. C’est que les premiers indicateurs sont là et certaines destinations commencent à souffrir en pleine haute saison. « C’est le cas par exemple de l’Egypte, nous indique ce TO, qui connait actuellement des chutes sévères dans ses plus grands marchés, à savoir les Russes et Britanniques. »
Et la Tunisie ? « Vous n’êtes pas vraiment touchés grâce à votre proximité et vos prix fort attractifs. Mais, il est impératif que vos hôteliers et votre gouvernement nous aident et mettent la main à la poche à l’instar des Marocains ou des Egyptiens, qu’il y ait plus de communication

Wissem Ben Ameur (photo ci-contre), directeur marketing et commercial du groupe hôtelier tunisien Yadis Hôtels relativise : « Les Italiens ne voient pas vraiment très clair, d’après ce que nous constatons chez nos les grands TO. Il est possible qu’il n’y ait pas vraiment de baisse, mais il y a de plus en plus de concentration sur leurs propres marques et réservent un nombre relativement infime de clients aux autres ».
Face à cette situation, Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme, n’est pas allé par quatre chemins et a multiplié les rencontres durant son séjour milanais à l’occasion du BIT.
Sur le plan de la communication, il a accordé plusieurs interviews à des chaînes de télévision italiennes, généralistes et spécialisées. Idem avec la presse papier et électronique. Mi

Ceci sur le fond. Quant à la forme, et c’est important, c’est un ministre toujours souriant qui sait écouter les propositions et critiques des confrères italiens. Le ministre répond en langue italienne et crée une sorte de complicité avec ses interlocuteurs qui facilite énormément les entretiens.
Cette complicité, et ce sens de la communication, on les verra encore et surtout avec les TO, fort sensibles à ce point. En Méditerranée, les affaires se concluent plus rapidement et plus facilement lorsqu’elles se font entre des … amis.
Partant, les nombreuses réunions avec les TO italiens se sont déroulées dans un climat a

A écouter les grands TO, et Khelil Laâjimi nous le confirmera par la suite, la Tunisie ne devrait vraisemblablement pas connaitre de chute dans le nombre de touristes italiens en 2009. Sachant que plusieurs autres destinations ont vu ou verront des baisses drastiques, il semblerait que, pour la Tunisie, les ingrédients pour limiter la casse sont là et qu’il y a de fortes chances que nous aurons 450.000 visiteurs italiens, cette année encore, sans pour autant distribuer des millions de dollars d’intéressements aux TO, comme le font certains de nos concurrents.
« Le marché italien ne m’inquiète pas, nous déclare M. Laâjimi. L’impact de la crise n’a pas touché l’économie ou les banques du pays. Cela dit, nous nous devons d’être prudents. La spécificité de ce marché est que 50% des touristes italiens viennent en été. On se doit donc de développer d’autres niches pour pouvoir allonger la saison : tourisme saharien, thalasso, etc.
Les grands TO ont demandé plus de flexibilité de la part de TUNISAIR et TUNISAIR a répondu positivement à leurs doléances, indique le ministre, en mettant en place d’ores et déjà la ligne Milan-Tozeur. »
Les TO ont également demandé au ministre et au PDG de TUNISAIR que la compagnie aérienne fasse preuve de plus de souplesse et de flexibilité dans les réservations, la surcharge carburant... « A ce titre, TUNISAIR s’est montrée fort compréhensive », indique encore le ministre.
A vrai dire, ce travail main dans la main entre Khelil Laâjimi et Nébil Chettaoui a beaucoup facilité les échanges entre le ministre et les TO qui ont, du coup, confirmé leur engagement à vendre encore davantage la destination. Un seul objectif pour le duo Laâjimi-Chettaoui : l’économie de la Tunisie.
Mais il n’y a pas que les grands TO, car même avec les petits, et notamment les régionaux ou les spécialisés, Khelil Laâjimi a continué avec cette même souplesse et la même stratégie de "séduction", d’esprit amical et gagnant-gagnant.
A un TO spécialisé dans le tourisme religieux, le ministre parle des églises et cathédrales en Tunisie, de l’ouverture du pays dont la constitution énonce clairement le respect de la multiplicité religieuse.
On lui parle des voyages de noces des Italiens (250.000 par an qui se font essentiellement en Méditerranée, notamment en Egypte), le ministre répond qu’il est impératif (et il fera tout pour cela) de spécialiser les réceptifs. Idem pour le tourisme d’affaires. Une réunion de travail a ainsi été organisée par les équipes fort dynamiques de l’ONTT Milan, entre le ministre et le président de l’une des plus grandes fédérations italiennes de comités d’entreprise. Sa capacité est assez impressionnante : un million d’Italiens par an passent par cette niche qui comprend les incentives et les voyages destinés aux personnels d’entreprises.
On notera également les rencontres que le ministre a eues avec quelques uns de ses homologues présents à

Au vu de ce salon de Milan, nous dépassons aujourd’hui la crise financière et nous arrivons à un problème de crise de confiance. L’ensemble des intervenants directs et indirects du secteur touristique se doivent donc de rassurer leurs clients pour que cette mauvaise période ait le minimum d’impact négatif possible.
Et ce n’est nullement un hasard que Khelil Laâjimi s’est entouré de tous ces intervenants à Milan avec un message bien clair aux Italiens : « Les professionnels tunisiens sont vos partenaires et amis. Renforcés par le soutien de leur gouvernement, ils sont prêts à dépasser avec vous cette mauvaise période. »
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