Il n’y a pas de visibilité pour la destination Tunisie en 2009. La crise économique qui sévit dans les marchés traditionnels, en particulier les marchés européens, impose un écran opaque sur les prévisions que ce soit pour les tours opérateurs, les voyagistes, les compagnies aériennes ou encore les offices en charge du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi que pour le ministère de tutelle. Mais, il semble qu’un retard des enregistrements en "early booking" a été remarqué.
La conférence de presse tenue mardi 17 février 2009, par Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme a porté sur ce point et sur les principales mesures décidées lors du conseil ministériel, réuni le 13 février 2009, en vue de renforcer la compétitivité du secteur.

Les retombées de la crise économique mondiale étaient percevables à partir du second semestre 2008, à l’échelle internationale. De 5%, la croissance du secteur a enregistré une forte baisse, de l’ordre de 4%, pour se réduire à un seul point. En Tunisie, le taux de croissance a été de 4,2%, a indiqué M. Laâjimi.
Pour l’année en cours, personne n’est en mesure de se prononcer sur les possibilités qu’offre le secteur, en fonction de la crise qui secoue l’Europe entre autres. On en est à conjecturer. Selon M. Laâjimi, le touriste européen qui constitue l’essentiel de la clientèle de la destination Tunisie, subit la crise de plein fouet. Son pouvoir d’achat est plus ou moins entamé. Il réduit au maximum ses vacances. Il est acculé à penser à l’épargne. Il redoute de perdre son emploi... Il peut néanmoins envisager divers scénarios pour ne pas se priver de voyages. Il choisira sa destination selon la distance. Il optera pour des destinations où le rapport qualité/prix sera le plus avantageux. C’est ce qui expliquerait le retard enregistré dans les réservations.
Un indice qui suscite de l’optimisme, a indiqué le ministre, c’est l’afflux des Européens, Français principalement, vers les sports d’hiver, pendant les dernières vacances.
Quant aux marchés algérien et libyen, ils se portent bien et enregistrent même des augmentations.
Parmi les mesures décidées en conseil ministériel pour la promotion du secteur touristique, le marketing et les campagnes publicitaires ont occupé une importante place dans l’entretien de presse. Aux 40 MD alloués à cette activité, une rallonge de 12 MD a été ajoutée et ce malgré les contraintes qui pèsent sur les dépenses publiques.
Les compagnies aériennes apportent leur contribution en nature à cet effort. "Il est souhaitable cependant que tous les opérateurs économiques qui bénéficient de la manne touristique mettent la main à la pâte et soutiennent la promotion du secteur", a indiqué le ministre. Une invitation qui en dit long...