
L'avocate et membre du comité de défense dans l'affaire de complot, Dalila Ben Mbarek Msaddek, a révélé que la diffusion de l'émission de Zied El Héni, "Rouâa Horra" (visions libres), diffusée sur la chaîne télévisée "Carthage +", a été perturbée, hier 30 janvier 2025, dans les prisons tunisiennes.
Dalila Ben Mbarek Msaddek y était présente en tant qu'invitée et a évoqué les détails de l'affaire de complot contre la sûreté de l'État. L'avocate a pointé les absurdités du dossier de l'enquête et l'absence de preuve concrète.
Dans une publication sur Facebook du 31 janvier 2025, Dalila Ben Mbarek a assuré que la transmission de la chaîne télévisée "Carthage +" avait été suspendue trente minutes avant la diffusion de l'émission, et ce, dans toutes les prisons tunisiennes.
« La diffusion a été coupée dans les prisons tunisiennes hier pour empêcher les détenus de l'affaire du complot de suivre l'émission. On leur a enlevé ce moment de joie et de répit, car leur voix allait enfin parvenir à l'opinion publique ! Pourquoi avez-vous peur de la vérité si vous êtes vraiment sincères ? », a-t-elle critiqué.
De son côté, Elyes Chaouachi, fils du détenu politique Ghazi Chaouachi, a évoqué la même situation. Dans une vidéo publiée le 31 janvier 2025, il a affirmé que les agents pénitentiaires de toutes les prisons tunisiennes avaient reçu des instructions pour suspendre la transmission de la chaîne télévisée "Carthage +" 30 minutes avant la diffusion de l'émission.
« Nous avons atteint le sommet de l'inhumanité et de la peur... Vous vous obstinez à nous traîner dans ce fossé boueux... Quelle image voulez-vous renvoyer ? Cela prouve que ces individus font l'objet d'une injustice... Si vous étiez convaincus de l'affaire, vous n'auriez pas interdit aux médias d'en parler ! Vous n'auriez pas laissé en liberté Chayma Issa et Lazhar Akremi, que je salue ! Vous n'auriez pas détenu des individus pendant deux ans sans qu'ils ne comparaissent devant un juge ! Et maintenant, vous suspendez la diffusion, dans les prisons tunisiennes, d'une émission où deux personnes ne font que parler ! », a-t-il déclaré.
Elyes Chaouachi a assuré que la ministre de la Justice, Laila Jaffel, et ses collaborateurs devront rendre des comptes un jour ou l'autre.
La liste des personnes accusées de complot, incarcérées à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend de très nombreux noms, dont ceux de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de la même affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.
La période de détention provisoire aurait dû se terminer entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n’a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d'instruction ont alimenté critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur détention, mais sans succès. À ce jour, après plus de 600 jours de détention, ils restent emprisonnés.
S.G


La vérité finira par triompher quoiqu'ils feront pour l'étouffer