Le président de la Chambre professionnelle des minoteries, Wadii Ghabri a indiqué que 202 tonnes de produits moulus étaient un chiffre négligeable et ne représentait que deux, trois ou quatre heures de production d’une seule minoterie. La présidence de la République avait annoncé la saisie réelle de la même quantité lors d’opérations de contrôle organisées le 15 août 2023 dans le cadre la lutte contre la spéculation.

Intervenant le 16 août 2023 durant « Houna Tounes » de Moez Ben Gharbia sur Diwan Fm, Wadii Ghabri a assuré que cette quantité représentait près de la moitié d’une journée de travail d’une seule minoterie. Il a estimé qu’on ne pouvait pas parler de spéculation d’une quantité pareille.

La présidence de la République avait, aussi, annoncé la saisie fictive de 6.325,9 tonnes de marchandises. Commentant la chose, Wadii Ghabri a expliqué qu’il s’agissait d’une saisie appliquée à des produits n’existant pas dans la réalité et non stockés dans les minoteries. La quantité est calculée théoriquement en fonction des factures et non de ce qui est stocké dans les entrepôts.

« Il s’agit de quantités saisies sur papier… Elles n’existent pas, mais il y a des décalages entre les factures ou les registres… Par la suite, la personne accusée d’avoir commis l’infraction devra soit payer une amende soit bénéficier d’une mainlevée. Les personnes concernées ont été convoquées pour se présenter auprès des autorités aujourd’hui », a-t-il dit.

Wadii Ghabri a indiqué ne pas comprendre les raisons ayant conduit à la saisie des 202,9 tonnes de marchandises. Selon lui, théoriquement, une minoterie produisant 6.000 tonnes de marchandises moulues par mois devait avoir 1.500 tonnes stockées dans son entrepôt. Il a précisé que la minoterie n’avait plus la possibilité de stocker de telles quantités depuis les mois de janvier de l’année 2023 en raison de la baisse de l’approvisionnement.

« Il y a un manque d’approvisionnement en blé… En janvier, il y a eu une réduction de 10% du blé dur. En février 10%, il y a eu une baisse de 10% du blé tendre. En mars, il y a eu une baisse de 30% de blé dur. En avril, il y a eu une baisse de 30% et en mai, il y a eu une baisse de 25% », a-t-il révélé.

Wadii Ghabri a expliqué que ces quantités cumulées correspondaient à la consommation d’un mois. Les minoteries ont utilisé leurs stocks durant les mois de janvier, février et mars afin de couvrir les besoins du marché. Néanmoins, le stock n’a pas été remplacé et ces établissements n’ont plus la possibilité de répondre à la demande. Les minoteries produisent désormais en fonction de la quantité de matière première fournie par l’Office des céréales.

Le président de la Chambre professionnelle des minoteries a indiqué que le blé dur servait à la production de semoule, de couscous et de pâtes. Il a expliqué que les autorités tunisiennes avaient fourni, durant le mois de juillet, des quantités supplémentaires permettant d’assurer la production. En cas de baisse de l’approvisionnement durant le mois d’août ou de septembre, un manque flagrant de ces produits se produira.

S.G