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Mustapha Ben Ahmed : il n'y a pas de processus du 25-Juillet
10/08/2023 | 10:27
6 min
Mustapha Ben Ahmed : il n'y a pas de processus du 25-Juillet


Le syndicaliste, militant et ancien député, Mustapha Ben Ahmed a indiqué avoir été convoqué dans le cadre de l’affaire de complot contre la sûreté de l’État. Il a été auditionné le 8 août 2023 par la brigade antiterroriste de Bouchoucha. Il a expliqué avoir assisté à des réunions en présence de Khayam Turki. Ce dernier est l’un des principaux accusés dans cette affaire.

Invité le 10 août 2023 à « La Matinale » de Wissal Kassrawi Gharbi sur Shems Fm, Mustapha Ben Ahmed a affirmé avoir subi plusieurs interrogatoires plus difficiles en temps de Bourguiba. Celui du 8 août, selon lui, s’est déroulé dans le cadre du respect. Le syndicaliste a assuré ne pas avoir été interrogé au sujet de ses écrits sur son compte Facebook et ceux publiés au journal Le Maghreb. Il a, également, considéré avoir vécu plusieurs expériences durant son parcours politique. « Je ne pense pas qu’on doit regarder en arrière et regretter. Il faut analyser et tirer des conclusions », a-t-il dit.



Pour ce qui est de la situation actuelle du pays, Mustapha Ben Ahmed a considéré qu’il n’y avait pas de "processus du 25-Juillet". Il a noté l’absence d’une théorie ou d’un livre ou d’une idée expliquant ce processus. Selon lui, il n'y a que le président de la République qui monopolise les pouvoirs.

« Mesurer l’opinion publique est possible à travers les urnes… Sur Facebook et dans les médias, chacun se dit représentant de la majorité… Nous avons eu deux expériences depuis le 25 juillet 2021 jusqu’à aujourd’hui… Il y a le taux de participation de 25% au référendum malgré la grande propagande ayant eu lieu et le taux de participation de 8% aux élections… J’attends la tenue d’élections transparentes afin de comprendre les orientations de l’opinion publique… De plus, nous ne devons pas nous aligner à la majorité », a-t-il ajouté.

L’ancien élu a estimé que la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) était un élément de décor et ne jouait aucun rôle. Le parlement ne s’est prononcé qu’au sujet de prêts et d’accords de financement. Il n’y a pas eu de débat autour du Mémorandum d’entente conclu entre la Tunisie et l’Union européenne ou de la crise actuelle de pain.

Revenant sur l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, Mustapha Ben Ahmed a expliqué avoir participé à plusieurs réunions en présence de Khayam Turki. Une partie de ces réunions a eu lieu dans les locaux du journal Al Mawkif. Celles-ci avaient pour but d’évaluer la situation et d’initier des débats politiques afin de trouver des issues à la crise que traverse la Tunisie. Il a assuré que les participants à ces réunions n’étaient pas parvenus à une entente finale. Il y avait un refus d’intégrer le Front de salut national.

« Il s’agit d’une position… Nous n’avions jamais été convaincus de l’idée d’adhérer au Front de salut national… Il y a une divergence au niveau des idées… Je pense que tout doit être renouvelé…. Le mouvement Ennahdha est fini… Nous devons élaborer une nouvelle approche… Nous devons parvenir à un nouveau contrat social… reposant sur des principes généraux… et l’analyse des raisons derrière l’échec… Ceux ayant gouverné doivent en assumer la responsabilité… Je suis en liberté provisoire… et pourrais être convoqué dans le cadre d’une autre affaire, elle aussi, à caractère politique », a-t-il poursuivi.

Mustapha Ben Ahmed a exprimé sa solidarité avec l’intégralité des détenus faisant l’objet d’une injustice ou interpellés pour des raisons politiques. Il a critiqué le refus de réintégrer les magistrats limogés par décret présidentiel. Ces derniers ont été révoqués par le président de la République, Kaïs Saïed. Ils ont, par la suite, obtenu gain de cause auprès de la justice tunisienne. Le tribunal a prononcé un sursis d’exécution de la décision de révocation. Néanmoins, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, refuse d’appliquer la décision de la cour. Mustapha Ben Ahmed a affirmé avoir pris la même position lors de la révocation de 80 magistrats en temps de la Troïka.

« La justice ne doit pas être servie à la carte… Le doyen Jacques Vergés a défendu Klaus Barbie (criminel de guerre allemand et officier SS) Je ne défends pas Ghannouchi Je défends un principe et non une personne », a-t-il déclaré.

Concernant le limogeage de la cheffe du gouvernement Najla Bouden, Mustapha Ben Ahmed a considéré que cette décision pourrait être le résultat d’une démission présentée par cette dernière au chef de l’État, Kaïs Saïed. Son successeur Ahmed Hachani est, selon l’ancien élu, un Premier ministre et non un chef du gouvernement. M. Ben Ahmed a, aussi, expliqué que les ministres ont été appelés à se limiter à exécuter les ordres. Najla Bouden a joué son rôle de fonctionnaire et a gardé le silence. Mustapha Ben Ahmed a considéré qu’Ahmed Hachani opérera sûrement selon le même mode opératoire et n’aura pas son mot à dire au sujet d’un remaniement ministériel.


S.G

10/08/2023 | 10:27
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