
La Banque centrale de Tunisie (BCT) est revenue, dans son rapport annuel de 2021 sur les perspectives du pays pour 2022.
L’autorité financière s’attend, en 2022, à ce que l’activité économique se redresse graduellement, sans pour autant retrouver le niveau d’activité d’avant la pandémie.
Cependant, elle estime que « les risques sur les perspectives de la demande étrangère et les difficultés à mobiliser les ressources financières nécessaires pour le budget de l’Etat au titre de l’année 2022, pèseront significativement sur la trajectoire de la croissance économique nationale ».
Et de préciser que « sur l’ensemble de l’année 2022, le rythme de la croissance économique serait inférieur à celui de l’année 2021 ».
La BCT explique que « globalement, le scénario central de prévision laisse entrevoir un rythme modéré de la croissance du PIB, en perspectives. Ce rythme traduit la forte détérioration passée et récente des capacités de production, à cause notamment d’une longue période de désinvestissement, qui s’est accentuée durant la crise sanitaire. L’écart de production (output gap) devrait se réduire progressivement, passant de -2,7% en 2021 à -1,3% en 2022 ».
En ce qui concerne l’inflation totale, l’institution financière considère qu’elle devrait se maintenir sur une tendance haussière pour passer de 7% au 1er trimestre 2022 à 7,8% au dernier trimestre, donnant lieu à une moyenne annuelle de 7,3% sur l’ensemble de l’année 2022, soit près de 2 points de pourcentage de plus comparativement à 2021. Pour sa part, et toujours selon son rapport, l’inflation sous-jacente tendrait à se renforcer, pour atteindre 7,1% en 2022 après 5,4% l’année précédente, ce qui serait de nature à exercer davantage de pressions sur l’inflation globale.
Et de spécifier : « Les pressions sur l’inflation demeureraient actives tout au long de l’année 2022, et proviendraient des principaux déterminants des prix. En particulier, l’envolée des prix internationaux des produits de base devrait continuer à alimenter les pressions sur les prix domestiques. En effet, la hausse sensible des prix des produits énergétiques et ceux alimentaires, et la persistance des goulots d’étranglement au niveau de l’offre de certains produits, constitueraient la principale source de tension sur les prix à la consommation, en 2022, surtout en l’absence d’espace budgétaire permettant d’atténuer les pressions provenant notamment des prix de l’énergie (plusieurs ajustements des prix à la pompe étant programmés au cours de l’année 2022 compte tenu de la forte hausse des prix du pétrole). Egalement, l’accélération de l’inflation chez nos principaux partenaires commerciaux, devrait transiter à travers les importations des produits de consommation vers les prix locaux. Par ailleurs, le stress hydrique prolongé devrait continuer à réduire les perspectives de la production agricole, notamment maraîchère (durcissement des restrictions sur l’irrigation) et maintenir les tensions sur les prix notamment des produits frais. En outre, les effets (directs et indirects) des augmentations attendues des prix de l’énergie (carburants, électricité et gaz naturel), devraient contribuer à la hausse quasi généralisée des prix des autres composantes du panier à la consommation ».
D’après rapport
