
L’obtention d’un certificat de naissance en ligne devait, rappelons-le, se faire depuis 2016. L’ancien chef de gouvernement, Youssef Chahed, l’avait d’ailleurs annoncé en grande pompe mais il a fallu attendre six ans pour que nos politiques réussissent à avoir raison de la résistance. La technologie et les compétences, pourtant, disponibles, l’opposition au changement – souvent, dans ces cas, motivée par la crainte de la perte d’emplois potentiels – a longtemps freiné le lancement de ce service et plusieurs autres dans le cadre de projets de transformation digitale à l’échelle nationale.
La mise en œuvre du Mobile ID est une victoire de par les efforts conjugués à cet effet. Le projet risque, toutefois, de se heurter, à nouveau à cette résistance à la digitalisation. Selon le ministre des Technologies de la communication, cette pierre angulaire de la numérisation des services administratifs qu’est le Mobile ID, permettrait, en plus, de déployer la signature électronique pour ainsi signer et obtenir des documents officiels sans avoir à se déplacer dans les municipalités pour subir l’une des plus grandes aberrations de l’administration tunisienne ; la fameuse signature légalisée ou encore la copie conforme. M. Ben Néji souhaiterait se débarrasser de lourdeurs bureaucratiques bien ancrées et qui ne risquent pas de disparaître de sitôt pour des raisons toutes bêtes mais compréhensibles : d’abord la résistance au changement – avec tous ses facteurs qu’il s’agisse des valeurs de la personnes et ses croyances, de la nature du changement, de l’identité de son porteur, ou encore la stratégie employée pour le déployer – , et, surtout, le manque de culture technologique.
Pour plusieurs, la signature légalisée et la copie conforme sont les mécanismes les plus sûrs pour s’assurer de l’authenticité de certains documents officiels tels que les diplômes et minimiser ainsi la fraude documentaire et la falsification, surtout que les fraudeurs innovent de plus en plus en termes de moyens utilisés. Les porteurs de cette croyance – par ignorance ou par paresse intellectuelle – affirment aussi que la technologie ne pourrait se substituer à l’intelligence humaine oubliant que les avancées technologiques ont permis aujourd’hui de mettre en place des outils exceptionnels pour sécuriser des documents.
La Tunisie et plusieurs autres pays ont en fait l’expérience il y a de cela quelques mois avec la mise en place des pass sanitaires et des certificats de vaccination contre le Covid-19, entre autres. Ces documents et plusieurs autres portent un graphique carré appelé QR Code. Ce support d’informations auquel on peut intégrer plusieurs données chiffrées – l’équivalent d’une demi-page de texte A4, environ – permet, non seulement de disposer rapidement de ces données mais aussi de les sécuriser et attester de l’authenticité des documents auxquels ils sont apposés, car, sachez-le, infalsifiable. Appelé aussi tampon numérique, le QR Code est généré suivant un processus cryptographique à deux clés – une privée et une publique – ce qui le rend fiable.
Ces réfractaires à la digitalisation et au changement de façon générale sont largement présents dans nos municipalités et nos administrations et risquent de mettre les bâtons dans les roues en usant d’un outil efficace; nos lois, archaïques.
Le Mobile ID est, notons-le, encore en phase de test. Il est, cependant, disponible et pour en disposer, il suffit de remplir le formulaire sur le portail mobile-id.tn et se rendre ensuite dans l’une des agences commerciales de votre opérateur pour l’étape de vérification. L'application mobile dédié à ce service sera, elle, lancée la semaine prochaine.
Nadya Jennene

Est ce que nous, les sous citoyens de double nationalités auront une version disponible en français ou anglais
vos changez d'identité, de date ... tous les 3 mois ?
parce qu'en France, c'est comme çà !!