
L’UGTT a réitéré, mercredi 26 janvier 2022, son appel à décréter le 26 janvier « journée nationale des revendications sociales ».
« A l’occasion de la commémoration du 44ème anniversaire de la grève générale de 1978, le président de la République, Kaïs Saïed, s’est entretenu au téléphone avec le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi et lui a exprimé sa considération et sa reconnaissance à l’Union, aux martyrs et au mouvement de lutte ouvrière évoquant « la légitimité de la cause à l’époque » » peut-on lire dans le communiqué de la centrale syndicale.
Le président de la République, cité par un communiqué de Carthage, a souligné, de son côté, que la Tunisie « n'oublie pas ses martyrs », et que « le peuple tunisien a le droit de connaître tous les faits, même des décennies plus tard, même si certains sont encore animés par la nostalgie de ces jours sombres malgré la mort de centaines de martyrs, malgré la censure et la déformation des faits et de l'histoire ».
Le 26 janvier 1978, l’UGTT a lancé un appel à la grève générale, une première depuis l’indépendance, pour protester contre la hausse du chômage et la détérioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie. Des heurts ont éclaté et les tirs de la police et de l’armée ont fait des centaines de morts et de blessés parmi les manifestants. Une journée qu’on qualifie depuis de « jeudi noir ».
M.B.Z

-Monsieur le premier Ministre,on a tiré sur le foule ce jour-là;qui en a donné l'ordre?
-Non,on a tiré sur les émeutiers,l'ordre a été donné par le pouvoir légal.
Maintenant que prescription est acquise, il serait bon que les autorités, le ministère de l'intérieur et celui de la défense en particulier, donnent accès à leurs archives aux historiens-chercheurs pour, à la fois déterminer le nombre de victimes et fixer les responsabilités.
En ces jours là, La place Mohamed Ali ne désemplissait pas. L' UGTT était la seule force de résistance/opposition organisée clairement identifiée, drainant dans son sillage nombre de mécontents.
Ceux qui, quelque trente ans après ont "dégagé" Ben Ali ne sont autres que les survivants de cette époque et leurs enfants.
La suite est une autre histoire.
Si je n'ai pas vu des personnes mourir, il est en revanche incontestable que l'armée a tiré à balles réelles sur les manirestants.
Un de mes amis reçut une balle qui lui perfora l'abdomen. Par chance, elle ne toucha aucun organe vital.
Ce fut un miracle qu'il ait pu échapper à la mort. Il en fut quitte pour un séjour au sonatorium de l'Ariana. D'autres, beaucoup d'autres n'ont pas eu cette chance.
Tunis grouillait de militaires. Il y en avait partout. Bab Alioua, un troufion grisé par son arme et son pouvoir d'un jour, voulut sans raison aucune se faire un étudiant. Devant la foule médusée, il le saisit par les cheveux qu'il avait longs et le fit mettre à genoux pour le seul plaisir sadique du sombre anonyme devenu soudain important, craint mais in petto méprisé.
Le climat était sombre. Le pays avait des allures de république bananière.
Le président Bourguiba a beaucoup fait et donné à la Tunisie. Pas ces jours là.
C'est méconnaître ce que sont les luttes, les mouvements sociaux que de chercher à mettre au compte du syndicat les morts par les balles du pouvoir ou du patronat.
Sans doute, lorsqu'on a en tête une certaine conception des rapports sociaux, cela autorise des raccourcis ou encore les interprétations volontairement faussées des faits, et cela peut aller jusqu'au complotisme.
C'est navrant, politiquement orienté et une insulte aux combats ouvriers.
Le syndicalisme est divers, et il en est des syndicats prônant la cogestion, d'autres la collaboration de classe et puis, ceux qui servent ouvertement les intérêts des capitalistes ce qui peut les conduire à sacrifier les militants à leur projet traître.
Il faudrait pour classer L'UGTT dans cette dernière catégorie, en rapporter les preuves.
Son crédit auprès des travailleurs en témoigne, preuve que les islamistes ne sont pas parvenus à la supplanter par un syndicat jaune.
Falsifier l'Histoire, on se demande comment et qui.
Comme il n'y avait pas ces infrastructures de l'ONAS, femmes, enfants et hommes ont perdu leur vie, parce qu'ils sortaient comme à leur habitude, verser l'eau de cuisine ou de linges, dans la rue devant leurs portes.
Seul le peuple tunisien et sa jeunesse, ont payé le 26 janvier 1978, les événements de Gafsa en 1980, les émeutes sanglantes du pain entre le 27 décembre 1983 et le 6 janvier 1984 et la Révolution tunisienne qui a ébranlé le monde entier, entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011. Tous ceux qui ont profité de ces évènements, ont trahi le sang de nos Martyrs.
Où était l'UGTT lors de la Révolution du 14 janvier 2011?
Qui a profité de cette Révolution plus que l'UGTT?
Qui a trahi et qui a saboté cette même Révolution, plus que l'UGTT?
Allah yèhlik As-shab el-charr.