alexametrics
mardi 06 mai 2025
Heure de Tunis : 11:39
Dernières news
Adnene Ben Halima : La 5G ne doit pas devenir un substitut au broadband classique
09/12/2020 | 20:14
5 min
Adnene Ben Halima : La 5G ne doit pas devenir un substitut au broadband classique


L’Institute for Prospective and Advanced Strategic and Security Studies (IPASSS) a organisé, mercredi 9 décembre 2020, un forum en ligne en collaboration avec l’Agence nationale de la sécurité informatique (Ansi) et Huawei sur la 5G, les défis, les opportunités, les menaces et exigences sécuritaires inhérentes à cette technologie. Ont participé à ce webinaire, le CEO de l’IPASSS, Kamel Akrout, le directeur général de l’Ansi, Naoufel Frikha, le ministre des Technologies de la communication et de la Transformation digitale, Mohamed Fadhel Kraiem, l’ancien ministre des Tic, de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk, l’ancien directeur général de l’Instance nationale des télécommunications et professeur à Sup’Com, Hichem Besbes, et le vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Afrique du Nord, Adnane Ben Halima. 

 

Dans son mot de bienvenue, le ministre des Tic, Fadhel Kraiem, a salué l’esprit d’anticipation, notant que discuter des défis de sécurité en lien avec le déploiement de la 5G était un signe de maturité dans une Tunisie qui n’a pas encore lancé le déploiement de cette technologie. 

Il a fait savoir, dans ce sens, que le ministère avait donné le feu vert aux trois opérateurs – Tunisie Telecom, Ooredoo Tunisie et Orange Tunisie – pour lancer des pilotes et développer des systèmes, des variétés d’usages et tester les vulnérabilités potentielles en faisant participer les startups et les universités. 

Notant que la 5G apportera des changements dans le traitement de l’information de par l’augmentation exponentielle de la quantité de données qui va accompagner le déploiement de cette technologie, il a affirmé que cela permettrait de développer tout un système autour du Big Data, notamment l’analyse des données, le Data Mining, les techniques de Deep Learning et l’intelligence artificielle, et créer de, ce fait, de nouveaux usages. 

« Pour ce faire, il faut de l’énergie numérique et des solutions Cloud et de stockage de grandes capacités. D’ailleurs, la 5G, l’IoT (Internet of Things), le Cloud et le Big Data sont les axes qui vont façonner l’usage des technologies de l’information dans les années à venir. Cependant, plus on donne accès à de nouveaux services, plus le système devient vulnérable », a avancé Fadhel Kraiem.  

 

Rappelant les attaques et tentatives d’attaques ayant visé de grandes entreprises tunisiennes au début de la pandémie Covid-19, il a soutenu que la cybersécurité était un sujet de souveraineté nationale qui devrait être adressé dans sa globalité. 

« Parler de souveraineté nationale implique des solutions nationales. D’ailleurs je saisis l’occasion pour lancer un appel aux startups qui souhaitent contribuer à se préparer à la vulnérabilité qui va accompagner l’arrivée de la 5G. Il est important de se mettre en mode anticipatif et préparer l’avènement de cette technologie », a-t-il ajouté.

Fadhel Kraiem a évoqué, lors de son intervention, la stratégie nationale de cybersécurité notant qu’il avait donné le coup d’envoi, la semaine dernière, à des workshops pour dessiner une roadmap et décliner cette stratégie sur le terrain. 

 

Le vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Afrique du Nord, Adnane Ben Halima, est, lui, revenu sur l’évolution de la 5G dans le monde et ses usages. 

Rappelant que les avantages de la 5G – rapidité de connexion, une latence quasi-nulle, un nombre illimité de connexions en simultané dans une même zone géographique –, il a fait savoir que 118 réseaux commerciaux 5G – parmi lesquels Huawei a déployé plus que la moitié – étaient actuellement opérationnels dans le monde avec 240 millions d’abonnés.  

Il a avancé, toutefois, que Huawei estimait que cette technologie ne devrait pas devenir le seul moyen de connectivité. « Depuis 2010, le mobile a été utilisé, dans certains cas, comme substitut au fixe (connexion filaire, ndlr) en Tunisie, ce qui a laissé le pays loin derrière (sur ce segment) et nous n’avons rien fait pour être plus compétitifs, notamment pour les investisseurs étrangers », a-t-il signalé. « Pour garantir la pérennité de ses infrastructures, un pays doit aussi miser sur les broadbands classiques comme la fibre optique et la connectivité fixe de façon générale. La 5G sera donc une opportunité pour rattraper ce retard mais il ne faut pas oublier qu’elle ne sera pas le seul levier pour assurer une connectivité broadband dans notre pays ».  

 

Indiquant que selon les prévisions, le monde compterait d’ici à 2025, près de 1,2 milliards de connexions 5G, Adnene Ben Halima a affirmé que le système évoluait rapidement car tiré par les besoins BtoB et la disponibilité des devices compatibles 5G. Il a ajouté, dans ce sens, que la 5G présentait plusieurs opportunités (de par son utilité pour les applications en temps réel) et que la Tunisie devrait travailler pour préparer des scénarii d’utilisation BtoB pour que la 5G ne devienne pas un simple moyen de divertissement faisant ainsi référence aux usages nés avec l’arrivée de la 4G, la consommation massive de contenus vidéo, entre autres. 

« Ce serait regrettable que la Tunisie reste à ce niveau-là, car ce qu’il va se passer dans les années à venir en termes d’introduction du digital dans l’économie va définir l’avenir de certains pays durant le prochain siècle. Surtout que dans les Tic, on peut rattraper les retards et être au même pied d’égalité que d’autres pays, si on se donne les moyens », a-t-il relevé. 

 

Revenant sur les cas d’usages et les opportunités que pourrait offrir la 5G, Adnene Ben Halima a évoqué le secteur du gaming. Il a appelé les startups qui souhaitent s’aventurer dans ce domaine à se lancer notant que le gaming a de larges perspectives. 

Il a assuré, dans ce même contexte, que fluidifier le transit des marchandises dans les ports à travers une automatisation de la gestion des conteneurs basée sur la 5G pourrait avoir un impact direct sur l’économie du pays. « En chine, l’efficacité a été augmentée considérablement grâce à l’usage de ces technologies minimisant l’intervention humaine dans les ports ».

 

Exposant les cas d’usage de la 5G dans le domaine de la santé – améliorer le diagnostic et faciliter le travail des médecins, entre autres, grâce à l’intelligence artificielle – il a avancé que cela pourrait être une opportunité pour la Tunisie de par la disponibilité de compétences humaines confirmées et sa position géographique sur un continent où certains pays souffrent d’un désert médical. 

 

 

N.J. 

09/12/2020 | 20:14
5 min
Suivez-nous