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Demande d'intervention de grâce spéciale pour Ridha Grira, auprès de Moncef Marzouki

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Violette Daguerre, présidente de la Commission Arabe des Droits de l’Homme, a adressé en date du 18 juin 2013, une lettre à l'attention du président de la République, Moncef Marzouki, lui demandant d’intervenir pour une grâce spéciale au profit de l'ancien ministre Ridha Grira.
"Monsieur Le Président,
En vous écrivant ce courrier, Monsieur le Président, j’ai été motivée par votre sensibilité connue aux sujets qui touchent aux droits de l’homme, vous qui faites partie de ceux qui ont consacré leur vie à la promotion des droits de l’homme, dans le monde arabe en général, et particulièrement en Tunisie. Et la révolution en Tunisie, qui vous a porté à la présidence, a provoqué un changement dans la nature de la gouvernance et a consacré la voie de la démocratisation et les valeurs des droits de l'homme.
Comme vous le savez, parmi les répercussions de l'ère post-révolution, l’arrestation de personnalités qui ont servi l'Etat pendant la période précédant la révolution. Parmi ces personnalités figure M. Ridha Grira qui a été emprisonné dans l'attente de son procès sur la base d’accusations qui lui ont été attribuées. Cependant, ce qui s'est passé et n'était pas prévu, est le fait qu’il soit atteint d’une maladie incurable. Disons que sa maladie s'est aggravée au point de le mettre dans une situation très difficile, que j’ai eu l’occasion moi-même de constater lorsque je lui ai rendu visite à la prison de la Mornaguia.
Monsieur le Président,
Il est clair que la loi de l'organisation provisoire des pouvoirs vous donne le droit d'exercer une grâce lorsque la situation l’exige. Et le cas de M. Grira, qui souffre d'une aggravation de sa maladie dans des conditions de détention, fait partie des cas qui permettent au chef de l'Etat d’intervenir avec tout son poids. Ceci est dans le cadre de la consécration des principes humanitaires, qui prônent la miséricorde lorsqu’un détenu est atteint d’une maladie grave lui faisant perdre ses sens ou sa personnalité pénale. L'homme, quelles que soient ses crimes, ne peut plus être considéré comme responsable lorsqu’il devient dans un état faisant craindre le désespoir.
Monsieur le Président,
Alors qu’on vous présente cette demande en tant qu’association dont vous étiez un cadre très actif, nous sollicitons auprès de votre excellence un geste généreux de la part d’un militant des droits de l’Homme, au dessus de tout, afin de venir en aide à un homme dont la maladie l’a pratiquement anéanti. Et vous savez plus que quiconque que les droits de l'homme dans leur concept global et complet veulent que nul être humain ne doit supporter l’insupportable. Et que la première et la dernière obsession de l’homme est sa dignité quelque soit sa situation, qu’il soit en liberté ou en prison, ou de manière plus générale pendant sa vie ou après sa mort. Car la peine, quel que soit son origine, sa cause et ses raisons, n'est pas un remède, mais ne doit servir qu’à la réforme, la justice et l'équité.
Ainsi, nous vous prions, Monsieur le Président, 1 – d’activer la loi d'amnistie spéciale, 2 - de prendre connaissance de tous les faits concernant l’état de santé de M. Ridha Grira, 3 - et de délivrer une amnistie spéciale à M. Grira en raison de son état de santé. Ceci serait considéré comme une attitude noble de votre part et une réelle consécration de la globalité des droits de l'homme et de leur universalité.
Je vous remercie infiniment, Monsieur le Président, pour votre attention à ma lettre. J’ai grand espoir que ma demande aura un accueil favorable dans les meilleurs délais possibles, avec mes vœux de succès dans vos fonctions au service de votre pays".
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