Chafik Sarsar : notre démission est un appel à une prise de conscience !
Le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, et les deux membres démissionnaires ont été auditionnés, aujourd’hui, mercredi 10 mai 2017, par la commission du règlement intérieur, de l'immunité et des lois parlementaires et électorales de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour donner les motifs justifiant leurs démissions.
Chafik Sarsar a indiqué qu’il se présente, aujourd’hui, pour mettre fin aux rumeurs, assurant que le problème qui se pose n'est pas un problème de divergence d'opinions, ni une question de majorité ou de minorité, qui ne sont pas une raison légitime pour démissionner. «Cependant, je tiens à préciser que le nouveau membre de l’instance Nabil Azizi m'a envoyé un mail le 7 mai 2017, pour demander la démission du président de l'ISIE », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter que certains membres de l'ISIE ne veulent plus que cette instance fonctionne de manière démocratique, soulignant « qu’il y a même eu des tentatives d'investigation contre des fonctionnaires de l'ISIE et qui nous rappellent un certain Etat policier ». Il dit : « Nous en sommes arrivés à faire passer des fonctionnaires devant le conseil de discipline pour un "j'aime" sur Facebook ! »
Par ailleurs, Chafik Sarsar a affirmé son refus des décisions prises par le conseil de l'ISIE qu'il dit contraires aux conventions internationales et aux droits et libertés.
Il a, également, indiqué que la boite mail de Lamia Zargouni a été complètement vidée, outre le cas d’une experte internationale en formation dont la réputation a été salie pour une complicité présumée avec des forces externes. « Comment une instance utilisant des méthodes policières et ne respectant pas les droits et libertés fondamentales peut-elle garantir des élections démocratiques ? » s’est-il interrogé.
Pour sa part, Mourad Ben Moula a assuré que les fonctionnaires de l'ISIE ont perdu confiance en l'institution du fait que leurs données personnelles ne sont plus protégées. « En tant que juge, je ne peux continuer de travailler pour une instance qui prend des décisions anticonstitutionnelles ».
Quant à Lamia Zargouni, elle a indiqué que certaines personnes veulent faire passer des décisions illégales et illégitimes au nom de la majorité au sein de l’instance : « il m’est impossible d'accepter des décisions illégales au nom d'une quelconque majorité ».
Suite aux questions posées par les députés, M. Sarsar a indiqué que les problèmes internes de l'ISIE ont pris des proportions qui mettent en péril le processus démocratique. « Les cadres de l'ISIE ne peuvent simplement plus travailler dans des conditions pareilles ».
Concernant le manque de communication avec l’assemblée, il a estimé que l’instance ne peut pas venir se plaindre dès qu'il y a un problème interne. « Cependant, notre démission est un appel à une prise de conscience. Il est néanmoins possible de sauver le processus démocratique », a-t-il conclu.