BN Check à la conférence "Embracing Transformation" : pour une IA au service de l’information vérifiée

Dans le cadre de la conférence « Embracing transformation: Building the media of tomorrow », organisée par DW Akademie et le programme PAMT2, financée par l'Union européenne, BN Check s’est illustrée par une intervention de sa directrice, Rabeb Aloui, dans un panel sur l’avenir du fact-checking aux côtés de Taha Beraam de Annir et Joyce Hanna de l'AFP. Durant deux jours, le Startup Village s’est transformé en un véritable carrefour de réflexions sur les nouveaux horizons des médias, portés par l’intelligence artificielle (IA), la data et l’engagement citoyen.
Lors de sa prise de parole, Rabeb Aloui a présenté l’expérience de BN Check en mettant en lumière le travail de fond mené sur les élections tunisiennes et algériennes, dans le cadre d’un partenariat régional assuré par le Réseau arabe de vérification des faits (Arab Factcheckers Network – AFCN) et Africa Check.
Elle a souligné un paradoxe au cœur des mutations numériques ; l’IA, si elle est un vecteur puissant de désinformation sur les réseaux sociaux, peut également devenir un outil précieux pour déjouer les manipulations. « Nous sommes confrontés à des contenus de plus en plus sophistiqués : deepfakes, images générées par IA, textes manipulés… Mais il existe aussi des outils à la hauteur de ces défis », a-t-elle affirmé.
BN Check s’appuie sur une méthodologie de vérification structurée, combinant investigation journalistique et technologies avancées. Rabeb Aloui a notamment cité l’usage de Full Fact, Hugging Face ou encore InVID, pour identifier les manipulations d’images, vérifier l’origine des vidéos virales ou encore détecter les incohérences dans les discours publics.
« Le fact-checking ne peut pas reposer uniquement sur l’intuition journalistique. Il nécessite des protocoles de vérification précis, transparents et reproductibles. C’est cette approche que nous avons adoptée, notamment durant les processus électoraux récents », a-t-elle expliqué.
La conférence a réuni de nombreux professionnels des médias, journalistes, chercheurs et acteurs de la société civile. Les débats ont abordé des thématiques clés telles que les agents conversationnels, les médias inclusifs ou encore l’usage de la data dans le journalisme digital.
Rabeb Aloui a insisté sur la nécessité de former les journalistes et les créateurs de contenu à l’usage de ces outils, soulignant que « la maîtrise de l’IA ne doit pas être le privilège des grandes plateformes, mais un savoir partagé dans l’écosystème médiatique local ».
En clôture de ces deux journées intenses, une synthèse a été présentée par Malek El Khadraoui, Mohamed Ali Souissi (Mosaïque FM) et Émna Mizouni (Digital Citizenship), soulignant les opportunités mais aussi les risques liés à l’accélération technologique dans les médias.
R.B.H
Votre commentaire