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Chroniques
Avec la CNAM, la maladie est garantie !!
17/03/2008 | 1
min
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Par Nizar BAHLOUL

On ne parle que de la CNAM ces jours-ci. Depuis le temps qu’on l’attend, il était … temps qu’on parle enfin « sérieusement » de cette Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
Comme prévu, son accouchement n’allait pas se dérouler sans douleur. Le passage à la deuxième étape et tous les changements qui l’accompagnent sont tellement complexes qu’ils donnent le tournis, même aux personnes avisées et immunisées contre les complications bureaucratiques de tous genres. Les difficultés de compréhension sont multiples.
Le nom même de cette CNAM pose problème aussi bien en français qu’en arabe. Cherchez à comprendre pourquoi veut-elle assurer la maladie, alors qu’elle devrait assurer la santé ! En théorie, ce n’est pas la maladie qu’on veut garder, mais la santé. La CNAM ne devrait pas nous assurer CONTRE les maladies plutôt que d’assurer la maladie elle-même ? En clair, et selon son intitulé, avec la CNAM, la maladie est garantie. Passons.
Le dead line fixé aux communs des salariés a été fixé à la fin de ce mois. Du coup, tout le monde panique et cherche à comprendre ce qu’on lui demande. Il y a les soins dans les centres publics, les soins chez les privés conventionnés chez qui on peut aller, payer puis se voir rembourser et les soins chez un médecin de famille qui se fera payer tout seul auprès de la CNAM. En gros, c’est ça. Nous y reviendrons avec tous les détails très bientôt.
S’il n’y a quasiment rien à dire pour la première piste, il n’en est pas de même pour la deuxième et la troisième. Se faire rembourser d’accord, mais en combien de temps et à quel pourcentage ? Sur ces deux points, les réponses sont vagues, varient entre une personne et une autre et enregistrent des différences entre la théorie et la pratique. Alors que les responsables de la Caisse déclarent que les remboursements sont effectués entre 15 et 30 jours au grand maximum, on enregistre de nombreux témoignages déclarant qu’il n’en est rien et qu’on peut attendre des mois.
Qu’en est-il pour ce qui est du taux de remboursement entre le réel payé au médecin et ce qu’on va recevoir au final ? Ici aussi, c’est kif-kif, les réponses sont vagues et jamais précises.
Qu’en est-il des médecins conventionnés ? Certains parlent de 40%, d’autres de 50%. Allez savoir !
Qu’en sera-t-il quand on choisit un médecin de famille généraliste et qu’on se retrouve en cas d’urgence, la nuit ou un jour férié dans l’impossibilité de le contacter ? On peut être en vacances loin de chez soi, le médecin peut être en congé, il y a 1001 possibilités qui pourraient empêcher le citoyen de contacter son praticien. Qu’en est-il enfin si le médecin auquel on est habitués depuis des années n’est pas conventionné ?
A vrai dire, même si l’on fait face à un médecin conventionné, les risques de ne pas être remboursé demeurent. Tel ce monsieur appelé à une intervention chirurgicale d’urgence qu’il a effectuée (coup de bol) chez un médecin conventionné dans une clinique conventionnée et à qui on a refusé le remboursement, sous prétexte qu’ils ne l’étaient pas ! Il y avait un problème informatique de code que le citoyen retraité a dû découvrir après de longs mois de va et vient entre le médecin, la clinique et les responsables régionaux de la CNAM. Il en était malade le pauvre quand il nous en parlait ! ce n’est pas fini, ce citoyen en question n’est toujours pas remboursé pour son opération chirurgicale effectuée au mois de ramadan ! 30 jours, disent-ils….
Quand on veut comprendre, on propose aux citoyens de venir aux guichets, d’appeler un numéro vert, de consulter le dépliant ou d’aller voir le site internet (www.cnam.nat.tn). Pour les guichets, il faut une patience extrême pour faire face aux files d’attente. Idem pour le numéro vert qui ne répond jamais. Reste le site internet pour ceux qui savent lire, et qui savent lire en arabe SVP. Car en dépit de nos spécificités culturelles, le site en question est destiné uniquement aux arabophones ! Les francophones n’ont qu’à se débrouiller. Idem pour les dépliants.
Je n’aborde pas là les grèves et menaces de grèves brandies par les différents corps sectoriels médicaux et paramédicaux qui, eux aussi, ont bien compris les couleuvres qu’on veut leur faire avaler au mieux et qui n’ont rien compris au pire.
Avec tout cela, j’ai une seule et unique question à poser : Pourquoi voulez-vous que je signe des documents, que je choisisse une filière et que je m’engage pour une année, alors qu’il y 10.000 choses encore vagues ? On n’a aucune idée sur les plafonds, les délais, les taux, les noms des médecins et ils veulent que je signe tout de suite et pour un an ! Franchement….
Dans son modèle initial, la nouvelle caisse devait nous assurer contre les maladies. En attendant, elle nous assure le tournis, voire même la maladie sans jeu de mots comme l’indique pourtant son nom !

17/03/2008 | 1
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