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Le directeur-rédacteur en chef de La Presse désavoué par la majorité de ses collègues
28/12/2016 | 09:58
4 min
Le directeur-rédacteur en chef de La Presse désavoué par la majorité de ses collègues

Une pétition signée par plus de la moitié des journalistes du quotidien public La Presse vient d’être déposée à la direction générale. Elle demande au PDG de la société éditrice de revenir sur la nomination, en tant que directeur-rédacteur en chef, de Saïd Ben Kraiem.

Cette pétition, dont Business News a obtenu une copie, retire donc la confiance au directeur-rédacteur en chef dudit journal élu par ces mêmes journalistes il y a très peu.

Sur un total de 37 journalistes, 19 ont signé cette pétition dont 9 rédacteurs en chef parmi lesquels on cite Lotfi Ben Sassi, Jawhar Chatti, Foued Allani, Lassaad Ben Ahmed, Salem Trabelsi, Asma Drissi, Olfa Belhassine…

 

Dans leur pétition, les journalistes dénoncent ce qu’ils appellent échec de leur directeur « à instaurer des rapports professionnels basés sur l’échange, la concertation et la participation de tous dans les affaires de la rédaction, objectifs fixés par l’ensemble de l’équipe aux dernières élections du rédacteur en chef en 2014. »

Les journalistes dénoncent aussi un comportement qualifié de dictatorial, humiliant et arrogant dans la gestion des affaires de la rédaction et dans le traitement des divergences, y compris de points de vue, avec ses collègues  journalistes qui l’ont élu. 

 

Ils estiment que Saïd Ben Kraïem n’avait pas de projet ni de volonté pour améliorer la situation, encore moins de vision pour l’avenir du journal.  « Les réunions mensuelles, promises, de l’évaluation du quotidien et des différents supports de l’entreprise, n’ont pas été tenues. Il s’est, de surcroît, servi du nouveau poste de directeur de la rédaction, qui lui a été attribué en plus de sa fonction de rédacteur en chef principal, pour abuser de son pouvoir en prenant des décisions,  sans aucune concertation et d’une manière unilatérale, et en  faisant avorter tout projet qui pouvait prendre la forme de contre-pouvoir ou de structure de régulation, telles que le comité de rédaction ou le projet du conseil de la rédaction proposé à maintes fois par ses collègues. »

 

Les journalistes pointent aussi du doigt le dispatching, qu’ils estiment inéquitable et irrationnel des missions à l’étranger, ses propres voyages, la négligence du site électronique de La Presse qui devait être un support-locomotive pour un meilleur essor du journal.  

 

Contacté par Business News , Saïd Ben Kraiem a fait part de son étonnement face au fait que cette pétition ait été rendue publique et transmise aux médias. Il y voit une sorte de pression médiatique à propos d’une affaire interne qui n’aurait jamais dû quitter les murs du journal. « J’ai été surpris et content de voir, hier mardi, Lotfi Ben Sassi débarquer au journal, lui qui n’y a pas mis les pieds depuis un an, nous a déclaré M. Ben Kraiem. Mais j’ai été étonné de le voir faire circuler une pétition et récolter des signatures contre moi, deux jours avant la tenue d’un conseil ministériel en rapport avec les médias publics ».

 

A propos du contenu de la pétition et de la suite qu’il entend donner, Saïd Ben Kraïem répond qu’il n’est pas au dessus de la loi et que ses collègues qui l’ont élu ont le droit de revenir sur leur décision. « Nous sommes en démocratie et j’accepte totalement le jeu démocratique. Mais que les choses se fassent d’une manière démocratique et en toute légalité, sans passer par ces moyens de pression ! », conclut le directeur-rédacteur en chef. Il relève entre temps, un problème de forme en indiquant que la rédaction compte 54 journalistes et non 37 et que le retrait de confiance ne peut s'appliquer qu'après le vote des 2/3 et non de la moitié seulement.

 

Depuis la révolution de 2011, les journalistes de la SNIPE (maison d’édition de La Presse et d’Assahafa) ont mis en place un système quasi-unique dans le monde consistant à faire élire le rédacteur en chef par ses pairs journalistes. Il était question qu’une fois élu, le rédacteur en chef prenne la majorité de ses décisions après avoir consulté les journalistes dans une sorte de conseil de rédaction qui n’a pas vraiment vu le jour. Il est vrai aussi qu’une partie des journalistes de l’institution publique ne viennent pas souvent au siège du journal et exercent d’autres boulots dans d’autres institutions (parfois médiatiques) ce qui rend difficile la tenue de ce type de réunions.

 

Il est attendu par ailleurs qu’un conseil ministériel se tienne cette semaine pour plancher sur les différents problèmes du secteur des médias écrits (imprimés et électroniques) en Tunisie. Plusieurs décisions sont attendues à l’issue de ce conseil dont le remplacement de certains patrons d’entreprises médiatiques ou liées aux médias.

 

R.B.H

28/12/2016 | 09:58
4 min
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Commentaires (5)

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Napoleon
| 29-12-2016 08:20
Privatiser le journal La Presse ! Oui pourquoi pas ? Puisque Bourguiba le « traitre » l'a nationalisé donc il faut aujourd'hui le privatiser et pourquoi pas le céder aux étrangers ? De nature je n'aime pas qu'on accuse les gens à tort. Les rubriques de Lotfi Ben Sassi reflète la pensée de la majorité silencieuse des tunisiens et ceci depuis l'ère Ben Ali Et en ce temps je me suis posé plusieurs fois la question comment se fait-il qu'il ne soit pas emprisonné ou du moins limogé ? Et je cherchais la réponse entre deux assertions : ou bien Ben Ali est démocrate ou bien il ne comprend pas les caricatures et les commentaires de Lotfi Ben Sassi. Signé : Belkhiria Mourad Lotfi (Napoléon sur BN)

Forza
| 28-12-2016 17:24
Vous n'êtes pas objectif et vous ne respectez pas la neutralité d'un journal publique. Vos caricatures vous les utilisez pour le profit de certains partis (Nidaa, Massar) et contre d'autres, on dirait vous faites des caricatures pour un journal d'un parti.
C'est un avis personnel et je n'ai rien a avoir avec le journal la Presse que je trouve d'ailleurs assez vide, que de la publicité et guerre d'analyses ou articles d'opinions sauf le dimanche et dans ce cas que d'articles qui représentent tous la même pensée. Le journal a un chemin à faire pour représenter la diversité en Tunisie et comme journal publique il doit le faire ou alors on le privatise que vous vous faites ce que vous voulez mais pas avec l'argent du contribuable.

Mansour Lahyani
| 28-12-2016 12:13
Pourtant, il porte magnifiquement bien le frac ! Oui, bien sûr, ça ne fait pas de lui un bon journaliste, mais ça le pose bien là...

lotfi ben sassi
| 28-12-2016 12:06
Toujours aussi ***, said ben kraiem
Je te mets au défi si tu me sors la liste des 54 journalistes de La Presse dont tu parles. Ça m'étonnes fort que tu sois capable de la sortir cette liste.
Merci aussi de répondre sur le fonds et cesse de gesticuler sur la forme : absence de vision, humiliations, excès de voyages à l'étranger aux frais de la princesse. Et un site internet rachitique , en panne depuis des mois . Tout celà est prouvé.
C'est celà qui t'est reproché.
Je te fais savoir également, toi qui ne m'as pa vu depuis une année au siège du journal, que je suis à La Presse tous les jours, à la une et à la page détente 7 jours sur 7 et toutes les semaines dans le magazine.
Un petit mot enfin à propos du Conseil des ministres : je ne vois pas le rapport et je suis vraiment loin de penser que le gouvernement va se réunir autour de ta personne !
Je crois que tes ambitions sont herculéennes par rapport à ton gabarit.
Et dis à tes copains qui te soutiennent sous pseudonyme genre "kiko", qu'ils aient au moins le courage de signer leur pensée de leur vrai nom.

Kiko
| 28-12-2016 10:56
C'est une règlement de compte entre le PDG et le directeur-rédacteur en chef suite à des basses man'uvres dont les origines remontent à la Kasbah. Cependant il n'est pas logique que des gens qui ne mettent pas les pieds dans les locaux du journal comme ce Lotfi Ben sassi alimentent cette polémique