
Dans une allocution sur les ondes d’express FM datant d’aujourd’hui, 31 mars 2016, le président de la fédération Tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), Taïeb Zahar, a fait part de son inquiétude quant à la situation de la presse écrite en Tunisie.
« Le secteur vit une grave crise depuis quatre ans. Sous la Troika, il y a eu une politique pour soumettre la presse écrite, qu’elle soit papier ou électronique, et ce à travers le désengagement de toute subvention et financement de cette presse. La publicité publique a été cédée à certains journaux de manière non transparente et injuste, ce qui a eu pour effet de faire croitre les difficultés financières de nombreux journaux. Cela était prémédité » a-t-il déclaré.
M. Zahar a ensuite fait allusion au sit-in devant la tété nationale pendant la gouvernance de la Troika, une campagne bien pensée pour mettre la pression sur les journalistes a déploré M. Zahar, qui a continué en disant que rien n’était fait aujourd’hui pour aider les journaux qui risquent la faillite.
« On a donc décidé avec le syndicat des journalistes et également le syndicat général de l’UGTT de tirer la sonnette d’alarme pour informer l’opinion publique de ce qui se passe au sein du quatrième pouvoir qui représente évidement un des piliers de toute démocratie. Nous avons aujourd’hui près de 4500 familles qui vivent de la presse écrite, on demande à l’Etat de jouer sans rôle en garantissant l’indépendance de la presse. Ceci n’est pas un choix mais bien une obligation car c’est tout le secteur qui est à risque aujourd’hui » a continué Taieb Zahar.
Parlant des revendications de cette journée de colère, le président de la FTDJ a expliqué en disant :
« Nos revendications sont légitimes : garantir la transparence dans la distribution de la publicité sur les différents journaux. Réhabiliter les abonnements entre l’administration et la presse écrite que la Troika a supprimé et rétablir l’ATCE qui est l’organe de distribution de la publicité publique sur les différents journaux. Aujourd’hui, la publicité publique est distribuée selon la ligne éditoriale des journaux, ce qui n’est pas acceptable. Avec les syndicats, on demande à l’état de créer une caisse de compensation pour aider les journaux à risque de faillite, et ce pour sauver la presse écrite de qualité. Nos demandes ne sont pas impossibles, ce sont des revendications nécessaires et c’est notre plein droit car nous sommes les garants de l’indépendance du quatrième pouvoir. Est-il possible aujourd’hui qu’on applique la loi contre le terrorisme sur les journalistes pour leur mettre la pression ? » a-t-il conclu.
S.A
Commentaires (3)
Commenteron récolte se qu'on sème
Bravo si Taieb
À ma grande surprise ici à Paris je decouvre ce que l'Etat français dans le cadre de la loi de finances consacre comme aide directe et indirecte à la Presse ecrite française ... Soit 12 % du chiffre d'affaires du secteur ....
La question qu'on doit poser c'est : Quel est le rôle de l'Ètat dans l'economie de la presse ?
Rabbee m3aakom ...
Étonnante constatation
La presse est en crise depuis 4 ans.
Et du temps de Ben Ali, comment était elle alors? A l'agonie ?
Je me souviens que tout ce qui touché la politique était filtré,et qu'aucune liberté n'était accordée.
Les articles que nous lisons aujourd'hui dans les quotidiens ,magazines,journaux électroniques, les débats que nous voyons sur les plateaux de TV et radios laissent penser qu'il y a eu quand même un grand saut dans la liberté de la presse écrite et parlée , pour peu que celle-ci soit utilisée à bon escient et surtout dans l'intérêt du pays.