Nader Khadhraoui, imam de la grande mosquée de Kasserine, a déclaré, ce dimanche 6 juillet 2014 dans une interview à Mosaïque Fm, avoir été victime d’agression physique, le 30 juin 2014, par un groupe de salafistes.

M. Khadraoui a indiqué, qu’alors qu'il a été désigné par le ministère des Affaires religieuses pour faire la prière des « tarawih », un groupe composé d’environ 40 individus l’a empêché d’accéder à la mosquée. « Ils ont commencé par me présenter au reste des fidèles comme l’envoyé des autorités et puis ils se sont mis à me tabasser en me traitant d’apostat , jusqu’à ce que j’aie perdu conscience. Ce qui a nécessité de me transporter à l’hôpital pour me secourir» a-t-il décrit.
L’imam a ajouté que les agressions se sont poursuivies même à l’hôpital « Ils m’ont menacé devant tout le monde, y compris les policiers qui n’ont pas bougé d’un centimètre » a-t-il précisé.


Mise à jour, lundi 7 juillet 2014 :

Suite à la publication de cet article, notre correspondant à Kasserine a été contacté par un certain nombre d’habitués de la Grande Mosquée de Kasserine qui ont voulu présenter leur version sur ce qui s’y est réellement passé ce jour là. 

L’un d’eux nous a déclaré que Nader Khadhraoui, n’est pas l’imam de la mosquée comme ce dernier le prétend et qu’il n’a pas été nommé par les services du ministère des Affaires religieuses. En effet, toujours selon la même source,  le 30 juin après la prière des Tarawih, Dhaw Guermazi a annoncé aux prieurs avoir été désigné comme imam de Grande  Mosquée durant le mois de Ramadan, qu’il comptait prendre ses fonctions dès le lendemain et qu’il prenait pour assistant le nommé Nader Khadhraoui.
Décision à laquelle un grand nombre de prieurs se sont opposés clamant que M. Khadhraoui  n’est pas habilité à occuper ce poste et qu’il est, de plus membre d’Ennahdha, ce qui est contraire au principe de la neutralité des mosquées.
Ceci a provoqué une certaine tension au sein de la mosquée et un proche de Khadhraoui a agressé l’un des prieurs, ce qui nécessité l’intervention des forces de l’ordre pour arrêter les violences.

Par ailleurs, plusieurs personnes présentes sur les lieux et contactées par Business News  ont catégoriquement nié la version de Nader Khadhraoui selon laquelle il aurait été agressé et ont affirmé que ses accusations étaient totalement infondées.