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La Tunisie, triste et en colère, fait ses adieux à Mohamed Brahmi

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Cent soixante-dix jours après le meurtre de Chokri Belaïd, la Tunisie et les Tunisiens ont vécu, aujourd’hui, samedi 27 juillet 2013 une journée tristement historique avec les funérailles nationales du martyr Mohamed Brahmi, lâchement assassiné de 14 balles, le jeudi 25 juillet, jour de la célébration de la Fête de la République, devant son domicile sis à la Cité El Ghazela à l’Ariana.
Très tôt le matin, une grande foule était massée devant l’hôpital Charles Nicolle d’où le corps du défunt devait être transféré à son domicile avant le départ du cortège funèbre. Et après une attente rallongée, l’ambulance transportant le corps du martyr sort, enfin, vers 6 heures du matin de l’hôpital. Cap sur El Ghazela où une foule immense se trouvait déjà sur les lieux. Et ce n’est que vers 9h30 que le cercueil du défunt a été sorti du domicile porté sur les épaules de ses proches et amis et, bien entendu par les soldats de l’Armée nationale qui a veillé à l’organisation de ces funérailles gigantesques.
Juché sur un camion de l’Armée, couvert de drapeaux et de bouquets de fleurs, le corps du martyr était accompagné par les membres de sa famille, notamment son épouse et son fils aîné qui brandissaient fièrement le V de la victoire sous les ovations et les youyous des présents. Plusieurs hommes politiques et de la société civile ainsi que des hommes de la scène culturelle et médiatique étaient présents.
En effet, la famille des démocrates était au rendez-vous pour exprimer sa tristesse face à ce deuxième assassinat politique qui déstabilise la Tunisie. On citera, notamment, les dirigeants des différents partis démocrates et plusieurs élus de l’Assemblée nationale constituante ainsi que de nombreuses personnalités des composantes de la société civile. Et comme l’on s’y attendait, aucun membre de la Troïka au pouvoir n’était présent. Il faut dire qu’ils étaient exclus, de fait et à l’avance, par les membres de la famille du défunt.

C’est donc au milieu d’une foule immense, estimée à plus de 30 mille personnes selon les services du ministère de l’Intérieur, une foule émue et imprégnée, à la fois d’un sentiment de tristesse et de colère que le corps du martyr Mohamed Brahmi a été conduit à sa dernière demeure et la prière du Mort a été conduite par l’Imam Ferid El Beji.
Aujourd’hui, des dizaines de milliers de Tunisiens ont bravé la chaleur étouffante de plus de 40 degrés et le jeûne pour faire leurs adieux au fils de la Nation, Mohamed Brahmi. Des dizaines de milliers de Tunisiens ont entonné en chœur l’hymne national, unissant ainsi leurs voix, en dernier hommage à leur concitoyen, assassiné pour ses idées et ses positions politiques.

Aujourd’hui ils étaient, également, des millions de Tunisiens devant le petit écran pour suivre, la mort dans l’âme, la transmission des obsèques sur les chaînes tunisiennes
Un sentiment mitigé de colère, de rage, de tristesse et de détermination a régné, en ce 27 juillet 2013, dans la capitale et dans toute la Tunisie.
La Tunisie a vécu, certes, un jour de deuil national, mais qui peut être porteur de nouveaux espoirs grâce à une solidarité retrouvée entre les différentes composantes démocratiques du pays. Après Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi est parti en défendant ses idées pour une Tunisie meilleure et pour une Tunisie libre.
Ces funérailles ont été une occasion pour démontrer que d’autres Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sont bien là et sont déterminés à relever le flambeau pour mener la Tunisie à bon port.
Noureddine HLAOUI
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