Invité sur le plateau d’Express Fm aujourd’hui jeudi 5 juillet 2012, Abderraouf Ayadi ex membre du CPR et fondateur du mouvement «Wafa» a présenté son analyse des données et enjeux politiques actuels et sa position par rapport à certaines personnalités politiques.

M. Ayadi a affirmé que le rendement du gouvernement est médiocre, mais que celui de l’opposition n’est pas meilleur. Il a critiqué l’opposition pour sa passivité, à titre d’exemple, face aux poursuites judiciaires des personnes qui ont clamé «Dégage» aux symboles de l’ancien régime. A ce propos il a affirmé que «les anciennes habitudes et les politiques de Ben Ali sont toujours en vigueur, et l’opposition ne réagit pas».

Par ailleurs et évaluant le rendement du chef de la diplomatie tunisienne Rafik Abdessalem, M. Ayadi a déclaré qu’il y a beaucoup d’erreurs, de tâtonnements et d’improvisations, notamment dans la décision d’ouverture des frontières.
Il faut rappeler, à ce sujet, que M. Abdessalem avait déclaré la veille sur la même radio que l’annonce de l’ouverture sur le Maghreb était une initiative personnelle entreprise à tort par son secrétaire d’Etat Abdallah Triki, alors que lui était en voyage au Japon. M. Ayadi a commenté ces déclarations contradictoires comme étant des signes de faiblesse du gouvernement.
Autre signe de faiblesse de l’Etat, selon M. Ayadi, est illustré par l’absence totale d’actions faites par le ministère de l’Intérieur, au point qu’il s’est demandé : « Qu’est ce que M. Laârayedh et son ministère ont accompli jusque là ? Rien!».

En ce qui concerne le refus de M. Ayadi à rencontrer le président de la République Moncef Marzouki, il a répondu que cette visite n’aurait eu aucune utilité. Il a affirmé reprocher au Président ses choix et notamment celui de s’allier à Ennahdha. « Le président doit assumer ses responsabilités, c’est tout. Je n’ai rien d’autre à lui dire », a-t-il ajouté avant de conclure que «M. Marzouki a sacrifié le CPR et l’a fracassé».

Enfin, M. Ayadi a déploré la faiblesse de l’Etat et la division des citoyens, laquelle division est alimentée, selon lui, par des parties de l’extérieur. Il a, à ce titre, prévenu que ces forces extérieures vont profiter de cette « faiblesse » pour imposer une nouvelle forme de colonisation indirecte et une emprise masquée sur le pays «par des voisins et des puissances occidentales».