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Lettre ouverte à « Si » Rached Ghannouchi

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« Égorgez-le » ! Scandaient, à l’attention de Youssef Seddik, des jeunes rassemblés en masse devant le tribunal de première instance à Tunis, à l’occasion du procès de Nessma Tv.
Tout en s’amusant à déformer son nom de famille, ces groupes de jeunes sermonnaient celui qu’ils nomment « Youssef Zindik » (En arabe, hypocrite ou perfide exposant sa mécréance mais faisant mine de vouloir protéger et défendre la religion) et l’appelaient à se repentir auprès d’Allah. Un repentir auquel il pourrait accéder en rendant visite au Cheikh Rached Gahannouchi, auprès duquel il trouvera « le chèque de la repentance ».
Youssef Seddik adresse dans la version en ligne du quotidien « Le Temps », une lettre ouverte à « Si » Rached Ghannouchi lui rapportant le récit d’une scène « comme s’en reproduisent depuis des mois partout dans les quartiers et les villes de notre pays ».
Dans cette lettre ouverte, Youssef Seddik regrette le silence de Rached Ghannouchi et des « collaborateurs et élites de son mouvement » qui ont rarement pris l’initiative de dénoncer « fermement, clairement, pédagogiquement et abondamment de tels agissements, pseudo-pensées et fausses dévotions ». Un « grave péril » lié à « ceux qui se croient ou se disent à tort ou à raison vos adeptes et les adeptes du mouvement que vous avez fondé ».
L’anthropologue tunisien dénonce le flou, entretenu par le parti islamiste bien avant les élections du 23 octobre, qu’il met sur le compte d’une « tactique électorale qui ne pouvait se permettre de perdre des voix même quand elles sont « pourries » ».
Des tergiversations, silences et relations ambigües avec des parties de différentes appartenances auraient conféré à Ennahdha « une part prépondérante du pouvoir, et pratiquement la totalité du pouvoir exécutif ».
A travers ces relations sur lesquelles elle ne se déclare pas avec des parties « qui ne connaissent de l’Islam que la vocifération et la haine », Ennahdha tient aujourd’hui « la barre d’un bateau ivre ».
A travers cette lettre, Youssef Seddik prie Rached Ghannouchi de faire preuve de patriotisme et de se débarrasser de « ce cancer qui risque non seulement de « métastaser » la nation, ses institutions et la paix civile mais aussi l’Islam dont vous dites être le rénovateur en ces temps de confusion, de violence et d’irrationalité entretenue ».
Cliquer ici pour lire les propos ouverts de Youssef Seddik
Synda TAJINE
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