En ouverture d’une soirée musicale animée par Lazhar Dhaoui et Hédi Donia (la programmation déclencha les sarcasmes sur les réseaux sociaux), Jounaidi Abdeljawad a présenté, en six points, la constitution que défendra le PDM. Samedi 21 août 2011, dans le palais des sports d'El Menzah rempli à moitié, le Pôle Démocratique Moderniste a présenté les arguments qui légitiment sa tendance démocratique et progressiste.

Le porte-parole du PDM a dressé un bilan de la situation politique actuelle s’en prenant à la pusillanimité du gouvernement transitoire et aux pesanteurs de la justice. Quelques piques lancées aux anciens pontes du RCD qui se constituent dans de nouveaux partis, aux partis qui n’hésitent pas à recourir au financement occulte (comprenez PDP et Ennahdha) et dénonçant la récupération de l’Islam et la confusion entre le sacré et le politique. Une attaque en règle, également, contre « l’ennemi sioniste » et un rappel du soutien indéfectible du PDM à la cause palestinienne. Nayef Hawatmeh, Secrétaire général du FDLP (Front Démocratique pour la Libération de la Palestine) est intervenu au cours de la soirée pour célébrer « la révolution populaire tunisienne » et « la gloire de Bouazizi et d’autres martyrs » qui « ont embrasé le deuxième mouvement de lutte pour l’indépendance du monde arabe », une lutte contre « la tyrannie et la corruption ».

Les deux militantes du PDM qui ont ouvert la soirée l’ont exprimé clairement : leur coalition "ne récupère pas des valeurs étrangères à notre société. Nous disposons d’acquis, expliquent-t-elles, qui ont fait de la Tunisie un pays progressiste notamment concernant la condition de la femme. Ces acquis devront être défendus âprement pour être consolidés et les faire progresser encore."

La nouvelle constitution telle que la voit M. Abdeljawad devra jeter les jalons d’une deuxième République et garantir une rupture définitive avec le passé. Le PDM défendra l’identité arabo-musulmane telle qu’inscrite dans le premier paragraphe de la constitution de 1959, mais pas uniquement. Car la Tunisie n’est pas que cela et devra prétendre à l’universalité à travers ses identités maghrébine, méditerranéenne, africaine…
Troisième point, la nouvelle constitution sera celle du droit et des libertés individuelles. Les «droits de la dignité » (travail, logement, vie digne…) seront clairement inscrits dans la constitution.
Le quatrième point concerne le renforcement de la démocratie participative. Les gouverneurs et les délégués devront être aussi élus au suffrage universel, explique Jounaidi Abdeljawad. Sixième axe de cette nouvelle constitution, l’indépendance de la justice et la promulgation de la presse en tant que quatrième pouvoir. La défense du citoyen contre tous les tabous est la dernière articulation de cette constitution. Une loi pour la police, l’armée et les services généraux permettra de renforcer l’Etat civil, précise-t-on ensuite.

A rappeler que le PDM regroupe les partis et initiatives citoyennes suivants : Mouvement Ettajdid ; Le Parti Socialiste de Gauche ; Alwifak Al Joumhouri ; La Voie du Centre ; Mouvement de la Citoyenneté et de la Justice ; Appel pour un pôle démocratique culturel ; Assez de divisions, Allons de l’avant ; L’Initiative Citoyenne ; Le Collectif National des Indépendants du PDM ; et La Ligue des indépendants progressistes. Ils présenteront, ensuite, des listes communes aux élections du 23 octobre prochain.