« Où est l’ordre des avocats ? », voici la question que les internautes et les observateurs sont nombreux à se poser.
Alors que le pays vit au rythme d’évènements politico-juridiques inédits, l’Ordre des avocats choisit de se murer dans le silence. La décision de l’Isie d’ignorer les jugements rendus par l’Assemblée plénière juridictionnelle du tribunal administratif en faveur de trois candidats écartés de la course à la présidentielle a soulevé l’indignation au sein même d’un pan de l’appareil judiciaire.
Des magistrats, des avocats et des spécialistes et experts en droit se sont exprimés dans les médias et à travers les réseaux sociaux pour dénoncer la décision de l’Isie et pointer un précédent inquiétant qui menace d’entacher l’échéance électorale du 6 octobre.
Face à cela, l’Ordre des avocats, prix Nobel de la paix en 2015 pour avoir justement participé, au sein du quartet, à la mission qui a abouti à la tenue des élections présidentielle et législatives ainsi qu'à la ratification de la nouvelle Constitution en 2014, brille cette fois par son absence.
L’Onat semble décider de ne pas se prononcer sur un sujet qui le touche pourtant directement et cette attitude n’est pas nouvelle. L’organisme a déjà été critiqué pour ses prises de position tardives et frileuses quand il s’est agi notamment de mesures touchant ses propres adhérents.
On rappellera que l’Association des magistrats tunisiens (AMT) s’est exprimée sur le sujet, critiquant sévèrement le choix et les arguments de l’Isie, les experts aussi ont été unanimes et estimé que l’instance balaye les fondements de l’État de droit, tout cela devant le silence assourdissant de l’Ordre des avocats.
M.B.Z