L’équipementier chinois Huawei a organisé, lundi 8 mai 2023, la première édition de son ICT Summit en présence du ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Néji, l’ambassadeur chinois, Li Wan, les représentants des trois opérateurs téléphoniques en Tunisie – Tunisie Telecom, Ooredoo Tunisie et Orange Tunisie – ainsi que d’autres acteurs du secteur des télécommunications. L’équipementier a présenté ses dernières solutions technologiques ainsi que les derniers cas d’usages de la technologie 5G.
Revenant sur le déploiement de la 5G en Tunisie, le ministre des Technologies de la communication a précisé que son département travaillait en étroite collaboration avec les opérateurs et l’Agence nationale des fréquences (ANF) sur l’élaboration d’un plan de déploiement de la 5e génération des réseaux mobiles. Celui-ci devrait être dévoilé bientôt, selon le ministre.
Nizar Ben Néji a indiqué que le lancement de la 5G faisait partie d’une stratégie nationale globale pour l’amélioration de l’infrastructure des télécommunications et de l’Internet en Tunisie. Il a rappelé, dans ce sens, que son département travaillait, actuellement, sur la deuxième phase du projet de couverture des zones blanches.
Il a évoqué, également, le projet Edunet10 pour relier les écoles au réseau fibre optique. Au total 3.300 établissements sont concernés. Les maisons des jeunes et d’autres établissements seront aussi reliés à ce réseau, en seconde phase. La dernière phase du projet concerne les établissements et campus universitaires. L’idée étant de garantir aux étudiants un accès au très haut débit et au Wi-Fi out-door.
Interpellé au sujet des retards accusés dans le lancement de la 5G, le vice-président en charge des relations publiques chez Huawei Northen Africa, Adnane Ben Halima, a estimé que le pays n’était pas en retard car le déploiement de cette technologie dépend de plusieurs paramètres indisponibles il y a quelques années ; les téléphones compatibles 5G en premier. L’utilisation d’un réseau 5G ne peut être optimale sur un marché où le taux de pénétration des téléphones 5G est inférieur à 15%, selon ses dires.
Il faut, cependant, selon Adnane Ben Halima, accélérer le processus. Les réseaux 4G sont congestionnés et la Tunisie ne sera plus en mesure, dans les années à venir, à maintenir une bonne qualité de service sur l’Internet mobile.
« Il y a une maturation de l’écosystème qui nous permet aujourd’hui de dire que nous sommes prêts mais il faut lancer la phase planification du lancement car il y a beaucoup à faire notamment en termes d’attribution des fréquences. Si nous voulons avoir la 5G pour l’année prochaine, il faut que chaque opérateur sache où investir », a-t-il indiqué.
Déployée dans certains pays depuis 2019, la 5G est la toute dernière technologie de réseaux mobiles. Elle se distingue des générations antérieures (4G et 3G) par sa capacité à offrir une connectivité plus fiable grâce à des vitesses de transmission et de téléchargement des données plus rapides et un temps de réponse (latence) plus faible. Cette technologie est considérée comme étant le socle du tout digital. Ses particularités permettront d’amorcer la transformation numérique de plusieurs secteurs tels que l’industrie, la santé, le transport etc…
Le cas d’utilisation le plus célèbre, pour le moment, est notamment la connectivité des foyers. La 5G permet, rappelons-le, une évolution au-delà de la connectivité vers l’Internet des objets. Selon Ibrahim Arfaoui, Solution Manager chez Huawei Tunisie, près de deux cent millions de foyers seraient reliés à la 5G d’ici à 2026.
L’automatisation qu’offre cette technologie permet, par ailleurs, de nombreux cas d’usage « business ». M. Arfaoui a souligné, dans ce sens, que l’État chinois avait lancé, en coopération avec les opérateurs et les équipementiers, quinze mille projets depuis 2019. Au total une trentaine d’industries en Chine est, actuellement, digitalisée. « Les revenus de la 5G to B sont eu hausse depuis 2022. Nous avons constaté une augmentation de 30% du côté des opérateurs.
Interrogé sur les applications de la 5G qui pourraient être adoptées et déployées en Tunisie, M. Arfaoui est revenu sur l’exemple de la Thaïlande, un pays dont les caractéristiques sont proches de la Tunisie. Il a évoqué, dans ce sens, le modèle de digitalisation des hôpitaux ou encore les différents cas d’usages Smart City déployés dans la ville de Pataya.
La 5G devrait être disponible en Tunisie en 2024. Les premiers tests ont, d’ailleurs, été réalisés par les opérateurs en décembre 2020.
N.J.
