
Suite aux déclarations du chef de l’Etat, dans la soirée du 25 juillet 2022 à l’avenu Habib Bourguiba sur « le non-sens d’un Etat civil » et sur le fait que « le caractère civil de l’Etat est venu suite à des manœuvres », l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat a vivement critiqué ces propos dans un communiqué daté de mercredi 27 juillet 2022 et signé par son président Mounir Charfi.
Pour lui, cette suppression constitue une menace pour l'Etat tunisien car conduisant à un recul dans les droits et libertés.
L’organisation appelle sur cette base à lutter par toutes les voies pacifiques garanties par la loi pour l’intégration de ce principe dans la constitution et pour sa mise en œuvre effective.
En effet, l’observatoire a tenu à rappeler que l’Etat civil est fondé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit, comme cela a été défini clairement dans l’article 2 de la Constitution de 2014. Et de marteler que cette définition n’est pas le fruit de manœuvres comme a laissé entendre Kaïs Saïed mais après un militantisme acharné des forces progressistes et modernistes du pays lors du "sit-in du départ", l’été 2013, contre l’islam politique mettant en place les bases de lEtat religieux.
L’organisation a spécifié également que la stipulation de l’Etat civil signifie, au niveau politique, de considérer la volonté du peuple comme seul fondement de la gouvernance, c'est-à-dire la volonté de tous les citoyens sans discrimination et sans distinction de sexe, de religion ou d'appartenance idéologique. Elle signifie, sur le plan juridique, que la loi de l'Etat est une loi positive loin des objectifs de la chariâa ou de toute référence religieuse. Elle estime que la suppression de la référence de "l'Etat civil" dans la constitution de Saïed aurait eu une justification s’il avait lancé les bases d’un Etat laïc qui considère la religion comme étant une affaire privée donc l’Etat ne peut pas y interférer.
Or, avec une Tunisie qui fait à présent partie de la "Umma Islamique" et l’orientation vers la mise en place d’un Etat religieux, via l’article 5, qui dicte aux citoyens une religion et donne à l’Etat les pleins pouvoirs pour organiser tous les secteurs, outre l’article 88 qui spécifie que le chef de l’Etat doit être de confession musulmane, il ne fait nul doute, selon l'Observatoire, qu’il y a une profonde volonté de bâtir un Etat sur la base de l’appartenance religieuse.
I.N

Si c'était claire comme l'eau de roche, pourquoi il supprime cet article qui insiste sur le caractère civil de l'Etat? en quoi le gène-t-il?
Admettons qu'un militaire fait le putsch contre le putschiste, qu'est que on va faire en ce moment? Il peut commander en tenue de parachiste ,aucune loi ne lui barre la route. Ca doit être la consigne des patrons du putschiste..
Pour finir ,pourquoi je me casse la tête vu cette constitution est hors la loi, je vous dit tout simplement c'est mal barré pour la Tunisie avec ces ignorants qui votent sans savoir pourquoi.
Mise à part l'appartenance à la Umma, rien qui justifie cet appel au grand danger.
L'Etat est dit garant pour le croyant et garantit la liberté de conscience.
Le texte ne laisse pas de place à des groupes et intérêts particuliers ou associations pour utiliser la religion à leur profit.
On voit qui est visé et contre quoi on établit une frontière.
Les libertés de penser, critiquer, ainsi que la quête du savoir et la recherche sont précisément nommés.
Nulle part, je ne trouve énoncée l'idée d'un '?tat religieux, où une religion précise s'imposant à tous.
Oui, la Tunisie est réputée un pays arabe et musulman.
Ela ne heurte point mon esprit laïc, ni l'indifferent aux religions en général et en particulier l'islam, que je suis.
La religion est une culture à mes yeux. Son vecteur étant la langue, cet en cela elle a fondé une civilisation bariolée, voire multiforme et plurielle.
De Marrakech à Tachkent, ou de l'Indonésie à l'Arabie, on observe des semblables et du divers.
'? force de voir dans ce texte ce qui n'y figure pas, nos exégètes sont clercs.
Mais une question me taraude:
Il y a une mouvance qui a fait de la religion un impératif catégorique. Elle a traité le citoyen en sujet, l'a maltraité en référence, et même fait tuer ou soutenu des tueurs toujours au nom de l'impératif.
Les mosquées ont fleuri dans les recoins les plus reculés, et la langue elle-même a subi des mutations sous la pression de nos sires cheiks, imams et j'en oublie.
Le must était de s'afficher imam ou cheikh comme l'ont fait de petits malfrats mal éduqués, vulgaires et incultes, tel Affès, et d'autres le têtes et flagorneurs comme Bhiri, Ghannouchi, Harouni, Dilou, Laqrayedh.
Face à ce précipité de noms innommables, sur qui pèsent de lourds soupçons de crimes, je trouve excessif, injuste et même malhonnête de nous jouer la partition de défendre nos droits, protéger nos consciences.
On a acté la fin d'une ignominie.
Ne nous inventez pas une autre juste en épouvantail.
Merci de nous confier la responsabilité de délibérer librement.
Nous savons lire, et grâce à Bourguiba et d'autres, pas Rguiba, des générations ont eu accès à l'école.
Avec les islamistes et leurs supporters, l'analphabétisme a progressé.
L'illettrisme aussi.
Et la haine, le mensonge et l'envie ont gagné du terrain.
On tourne la page.
Merci.
Il ne nous reste qu'a attendre et voir comment il va se casser la gueule quand la Tunisie rentrera dans un mur et que le peuple, par l'energie du désespoir se soulevera de nouveau. C'est juste une question de temps.