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Tunisie - La STEG est déficitaire, mais elle se soigne
06/08/2009 | 1
min
Tunisie - La STEG est déficitaire, mais elle se soigne
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La Société Tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) s’efforce de maintenir un rythme croissant malgré les retombées de la crise économique et financière mondiale. L'année 2008 a été une année difficile pour la compagnie nationale. Déjà, le bilan annuel affiche un déficit de 17,99 millions de dinars pour l’année 2008. Cependant, la STEG n'est pas du genre à perdre le moral pour un plongeon dans le rouge. En tant qu’institution prestataire de services et dont le but n’est pas de réaliser des bénéfices, la compagnie a largement contribué à la réalisation des objectifs énergétiques tracés par les pouvoirs publics.

Le rapport annuel de la STEG vient brosser un tableau succinct des multiples activités réalisées au cours de l'année 2008. Une année certes difficile pour la compagnie. Pourtant les réalisations ne manquent pas. Durant l’année 2008, la STEG a évolué dans un environnement énergétique et économique international extrêmement difficile.
Les retombées de la conjoncture internationale et nationale ont été bien amorties mais pas sans conséquences. La société a affiché un résultat déficitaire pour l’année 2008. Malgré une croissance de son chiffre d'affaires de 24 %, à près de 1,88 milliard de dinars contre 1,43 milliard de dinars, la compagnie n’a pu éviter une chute abyssale de son résultat net.
En 2007, la STEG a affiché un résultat nettement positif de 11,633 millions de dinars. En 2008, la compagnie affiche un résultat négatif de 17,99 millions de dinars, soit une chute de l’ordre de 30 millions de dinars.

Comment la STEG explique-t-elle ce résultat négatif ? Hormis les investissements qui ont augmenté de 1.5% avec une hausse de 5 MDT, les coûts d’achat ont été importants passant de 1,978 milliard de dinars en 2007 à 2,994 milliards de dinars en 2008.
Sur le plan international, la conjoncture a été marquée par la hausse sans précédent du prix du pétrole qui a atteint le niveau record de 147 dollars le baril alourdissant, ainsi, la facture énergétique de la compagnie. La facture combustible de la STEG est passée de 1,441 milliard de Dinars en 2007 à 2,315 milliards de Dinars en 2008, soit un accroissement de 61%. A cela s’ajoute, le doublement, en l’espace d’un an, des prix des matières premières, entrainant l’augmentation des prix d’acquisition des équipements électriques et des investissements de la compagnie.

Sur le plan national, la demande d’électricité et de gaz a maintenu un rythme d’évolution élevé. Un rythme généré par la dynamique économique du pays et notamment les grands projets nationaux engagés ou envisagés. Ce qui a induit un volume d’investissement important afin de satisfaire cette demande additionnelle.
Ce résultat peut être considéré a priori comme cohérent par rapport aux volumes d’investissements réalisés par la STEG, aux enjeux associés à l’intégration poussé du réseau national au réseau méditerranéen, au renforcement de l’interconnexion avec l’Algérie et la Libye et aux différents enjeux afférents à l’ouverture du marché de l’électricité de l’Union européenne au secteur de l’électricité des pays du Maghreb. Le projet d’électrification d’une région rurale de 4000 ménages au Rwanda concrétise, en fait, la vocation internationale de la STEG.

Le rapport fait ressortir également quelques faits marquants. Les ventes d’électricité par secteur d’activité se sont caractérisées par une baisse de la consommation des industries du papier et de l’édition (-15,3%), du textile et de l’habillement (-4,8%) ainsi que des industries chimiques et du pétrole (-1%). La baisse des ventes destinées au secteur du papier, explique le rapport, est due à la diminution de 91,1% de la consommation du principal client du secteur, SOTUPAPIER qui est devenu cogénérateur.
Cette baisse a été compensée par l’augmentation de la consommation du pompage agricole (14,1%), des industries extractives (13%), du pompage des eaux et services sanitaires (10,3%) et des industries du transport et communication (7,6%). La croissance des ventes destinées au secteur pompage agricole et services sanitaires s’explique par le recours à l’irrigation par le pompage électrique, l’évolution des consommations des barrages Barbara et Sidi Barraq et de la société des eaux du Nord. Pour les industries extractives, cet accroissement est dû essentiellement aux augmentations de consommations des consommateurs, principaux clients, à savoir STIR, COFAP II et la société du Métal de Centre.

Cela étant, la demande d’électricité du pays continue à connaitre une évolution importante, avec un taux avoisinant les 5%. Selon le rapport, le taux retenu pour l’année 2009 sera inférieur, compte tenu de l’impact de la crise financière. Cependant, la STEG s’attend à une évolution assez soutenue de la demande d’électricité durant les prochaines années.
En dépit de ces aléas, le rapport a brossé également le tableau des avancées et réalisations qui ont eu lieu dans les différents secteurs d’activité. La satisfaction de la demande d’électricité a été accompagnée d’une amélioration sensible de la continuité de la fourniture, suite à une baisse de 6% de la fréquence de coupure. Outre l’amélioration de la qualité du service technique et commercial, l’année 2008 a été marquée par la réalisation de la seconde extension de la centrale éolienne de Sidi Daoud, la deuxième extension de la centrale de turbine à gaz de Thyna et l’extension de la centrale de turbine à gaz à Fériana. D’autres projets sont également en cours de réalisation.

La compagnie mise par ailleurs sur la refonte totale de son système d’information. Pour 2009, il est prévu d’élaborer un nouveau schéma directeur informatique. Il est également prévu de poursuivre l’opération de développement du système d’information clientèle.
Une autre préoccupation pour la STEG, c’est le développement de la gestion des ressources humaines. Malgré la conjoncture difficile, elle a introduit un système de flexibilité du temps de travail au siège de l’entreprise tout en maintenant les acquis du personnel.

Au vu de toutes ces réalisations, les responsables de la compagnie nationales affichent leur optimisme. Selon le programme d’actions de 2009, le déficit de l’année 2008 devrait être résorbé. Les équipes de la STEG se mobilisent plus pour atteindre les objectifs annuels et relever les différents défis que la compagnie aura à relever.
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