
La Société Nationale de Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) alerte sur la dégradation de son activité appelant l’Etat à intervenir d’urgence. « Depuis 2011, la situation financière de la société subissait un coup fatal (…) La SNCFT ne pourra pas, à ce rythme, continuer à travailler plus d'un ou deux ans ». Ce constat alarmant est celui fait par Chiheb Ben Ahmed, le PDG de la SNCFT.
Lors d’une conférence de presse tenue le 12 août 2020, la SNCFT a fait un état des lieux de ses activités économiques, présentant les grandes lignes de son plan de sauvetage et de restructuration. Entre endettement excessif, ralentissement des revenus et perspectives moroses, les chiffres rendus publics par la SNCFT sur son activité révèlent l’ampleur de la crise financière.
La SNCFT est un établissement public à caractère non administratif chargé de la gestion, de l’exploitation et de l’entretien du réseau ferroviaire tunisien. Il est également responsable du développement de ce réseau à travers l'extension des lignes existantes ou la création de nouvelles lignes. Cette société, qui est dotée de la personnalité civile et de l’autonomie financière, est placée sous la tutelle du ministère du Transport.
L'activité du transport de passagers et de marchandises de tout genre couvre presque la totalité du territoire tunisien sur un réseau d'une longueur totale de 2.165 km répartis sur 23 lignes dont 1.777 km seulement est exploitée actuellement.
Le nombre de passagers transportés par la SNCFT (transport entre les villes) a baissé de 38 % et le volume du matériel transporté a régressé de 62 %. L'activité de la société en matière de transport des phosphates a aussi régressé de 72 %, passant de 7,3 millions de tonnes annuellement en 2010, à 2 millions de tonnes en 2019, en raison du recours aux transporteurs privés.
Concernant l’effectif, le nombre d’employés de la société a atteint 4.664 en 2019, soit une baisse de 2% par rapport à 2010 (4764). Malgré la diminution du nombre d’employés en 2019 par rapport à 2010, les frais du personnel ont atteint 148 millions de dinars, avec un taux d’évolution moyen estimé à 5 %.
Quant au résultat net, il est passé de -9,330 millions de dinars en 2010 à -120,079 en 2019 et ce, suite à l’augmentation des charges financières pour atteindre la barre des 17,8 millions de dinars en 2019. Selon les estimations de 2020, le résultat net devrait être déficitaire de -120,864 millions de dinars.
Les pertes cumulées pourraient atteindre 890 millions de dinars en 2020. Quant à l’endettement, il s’établissait à 304 millions de dinars en 2019.
La situation financière de la société est calamiteuse, conclut son PDG. Ce qui entraine principalement la dégradation de la qualité du service et de l’infrastructure (l’absence des moyens pour assurer la maintenance) et l’incapacité de la société à honorer ses engagements vis-à-vis des caisses sociales, des fournisseurs, des bailleurs de fonds, des salariés et de l’administration fiscale.
Chiheb Ben Ahmed a, par ailleurs, fustigé la baisse de la part du marché ferroviaire au profit de celui de la route : « la part de marché du rail pour le transport de marchandises est de 3 %, contre 40% en Europe et de 60% aux Etats-Unis ».
Les origines de la dégradation de la situation financière de la société
Selon les chiffres avancés par la SNCFT, la dégradation de ses équilibres financiers est due à plusieurs facteurs tels que le gel des tarifs de transport pour les passagers, l'exacerbation du phénomène du refus des passagers de payer leurs tickets et la hausse du nombre de bénéficiaires du transport gratuit.
Le recours au transport du phosphate par la route au détriment du rail est aussi pointé du doigt. La quantité de phosphate transportée par voie ferroviaire est passée de 7,3 millions de tonnes en 2010 à seulement 2 millions de tonnes en 2019, indique le document.
La suspension depuis 2017 de la ligne 15 pour le transport du phosphate a engendré des pertes estimées à plus de 18 millions de dinars. Cette ligne sera mise en exploitation à partir de janvier 2021.
Ainsi, le déclenchement répétitif des mouvements et des remous sociaux depuis 2011 et jusqu’à 2020 a causé un manque à gagner énorme. « 74 sit-in ont été observés sur les voies ferroviaires, depuis 2011 jusqu'à fin juillet 2020 », a déclaré le PDG de la SNCFT.
L’activité du transport de phosphate a, en effet, connu une baisse considérable depuis 2011 suite aux mouvements sociaux dans le bassin minier et sur les lignes ferroviaires. Cette situation n’a pas permis à la SNCFT de réaliser des projets de trains programmés, enregistrant un manque à gagner de l'ordre de 600 millions de dinars.
Le document note que le déficit subi par la société se creuse à cause de l'accroissement du service de la dette (de six millions de dinars en 2010 vers près de 17,8 millions de dinars en 2019) et ce, suite à l’achat d'équipements d’une valeur de 300 millions de dinars sans atteindre le rendement attendu.
L’accroissement du coût de l’énergie a également engendré une augmentation continuelle des charges financières. Ces dernières ont grimpé de 6 millions de dinars en 2010 à plus de 17,8 millions de dinars en 2019.
« La société est prise dans un cercle vicieux où les mêmes causes produisent les mêmes effets : baisse des recettes, augmentation des charges financières, baisse de la part de marché, dégradation de la qualité des services fournis et augmentation des dépenses de maintenance et de réhabilitation », a souligné M. Ben Ahmed.
Le PDG de la société a incombé une grande partie de la responsabilité de la crise à l’Etat qui n’a pas encore fait la distinction entre l’approche de « l’Etat gestionnaire » et de « l’Etat actionnaire ». Il a souligné l'absence d'investissements au sein de la SNCFT, depuis l'indépendance du pays, à cause de ce qu’il a qualifié de « manque de volonté politique ».
Dans ce sens, M. Ben Ahmed a appelé l’Etat à préciser sa position quant au transport public notamment ferroviaire et mettre fin aux contraintes liées à la gouvernance.
Les principaux axes du plan de sauvetage
Le plan de restructuration s’articule autour de six axes : la restructuration financière, la mise en œuvre des programmes d’investissement continus et à rentabilité directe, la révision des tarifs du transport, la révision des conventions conclues par la société, la multiplication des activités commerciales et l’assouplissement des réglementations liées à la structure organisationnelle et à la gouvernance.
Parmi les grands axes du plan de sauvetage de la société, on cite :
-La réhabilitation de l'infrastructure de base à travers le renouvellement du réseau ferroviaire et des équipements.
-Le parachèvement des projets liés au renforcement du système de sécurité et de management (Safety Management System).
-La mise en œuvre des programmes annuels de maintenance.
-Le remboursement de l’Etat de la diminution des revenus causée par la pandémie de Covid-19 estimés à 9,418 millions de dinars.
-Le remboursement des frais de transport des corps actifs et des blessés de la révolution estimés à 60,5 millions de dinars.
-La maintenance des trains de la banlieue sud pour un montant de 20 millions de dinars.
-Le remboursement de l’Etat de la prime de maintenance du réseau ferroviaire estimée à 15 millions de dinars.
-L'exonération de la TVA pour l’achat des équipements.
-La digitalisation du système de gestion de la société.
Le transport ferroviaire, dit le PDG de la SNCFT, est un vecteur de croissance économique. Il entraine « un effet multiplicateur » dans plusieurs secteurs à l’instar du transport maritime et aérien et ce, grâce à sa capacité d’interconnecter les villes, les ports et les zones logistiques et à diversifier les centres de profits supplémentaires. Même si mieux vaut tard que jamais, pourquoi la société a-t-elle attendu si longtemps avant de sonner le tocsin alors que sa situation financière était en nette dégradation depuis au moins neuf ans ?
Imen Mehrzi
L UGTT fait la pluie et le bon temps sans ces entreprises publiques importantes et qui sont entrain de coulées.
Et à chaque fois qu il y a un responsable ou un ministre qui veut changer quelque chose l'empêche d'une manière ou d'une autre.
Mekki a bien une vision pour améliorer la santé publique mais ils l'ont empêché sous la Troïka avec le gouvernement Jomaa et aujourdhui sous le gouvernement Fakhfakh.
Parcqui ?
La gouvernance d'un Etat, ne ressemble en aucun cas à la gérance d'un magasin ou d'une société.
Réveillez-vous s'il vous plaît et cessez de prendre la Tunisie, pour une société SARL.
Cette société n'a jamais bénéficié d'un plan à long terme pour son développement.
C'est plutôt le contraire!combien de lignes ont été fermées et de gares délaissées.
Un documentaire projeté à la cité de la culture montrait un peintre européen sillonnant la Tunisie en train bien avant l'indépendance en passant par Kairouan et d'autres villes.
L'ancien système probablement sous la coupe de lobbies a développé le transport individuel et de façon anarchique, occasionnant des retards dans le développement du pays.
Constat amer
En juillet dernier, il y a eu une réunion entre le président de la république Taboubi et Fakhfakh.
Dans la foulée, Fakhfakh demissionnaire ( le comble et le mépris de l article 98 de la constitution ) déclare qu'il va procéder à un remaniement ministériel.
Il démet de leurs fonctions Mekki ( en pleine corona, je laisse les lecteurs le soin d'apprécier le sens de l intérêt du pays du présidente du cdg ) Maarouf et tous les ministres nahthaoui déjà démissionnaires du fait de la démission du gouvernemental. .
Or tout le monde sait que ces ministres ont bien travaillé et surtout qu ils ont commencé à s'attaquer aux nids de corruption relevant de leurs ministères. On voit bien le rôle de ugtistes dans la corruption qui y règne.
Avec le timing, tout se passe comme si cette décision a été prise lors de cette réunion tripartite .
Taboubi auraiþ réclamé à la présidence de la république les têtes de ces ministres en contre partie un appui sans faille de la makina.
Depuis l'UGTT ne gesticule plus. Elle s'est bien calmée. La corruption pourrait continuer à Tunisair à la Steg à la santé comme auparavant c'est d'ailleurs ce qui se passe maintenant.
Le concept du gouvernement des indépendants est la suite logique de cette alliance. Les mêmes soutiennent ce gouvernement avec le seul PDl et d'autres partis fantoches.
Donc on voit clairement que cette alliance ne cherche pas l'intérêt du pays
elle en a cure des souffrances des tunisiens si non Fakhfakh n aurait jamais demi un Mekki par exemple.
Un Monsieur compétent et dévoué pour son pays.
De même Maarouf , on a essayé de le salir en insistant sur cette histoire d'accident de voiture.
Je suis pour que la justice aille à son terme concernant cet accident.
Mais de là à essayer de salir Mr Maarouf qui a fait un travail remarquable parce qu il a osé s'attaquer à ces corrompus qui ont mis en faillite nos entreprises publiques dont beaucoup de syndicalistes sont impliqués.
Voir le président de la république interpeller le ministre des biens publiques sur le cours judiciaire de cet accident de voiture et ignorer les milliards détournés à Tunisair ( les faits sont établis par l audit que Maarouf a commandé) et dans les autres compagnie.
Ou en est il des 12 milliards que le président devrait récupérer aux riches corrompus pour qu'ils soient investis dans les régions déshéritées.?
Que vaut un Q5 comparé à tous ces milliards pillés par la mafia de ce pays.
Donc on voit bien l'arrière-pensée politique concernant cette histoire de voiture.
Comment voulez vous qu on croît à leur histoire de gouvernement des indépendants ?
Ce sera le gouvernement de l UGTT et des forces corrompues et antidémocratiques.
C'est un hold-up sur la volonté du peuple.
Quand il y a un problème dans l'enseignement on privatise
Quand il y a un problème dans dans la santé on privatise
Quand il y a un problème dans dans le transport on privatise
Quand il y a un problème dans un secteur public on privatise
Quand il y a un problème dans dans l'Etat on privatise l'Etat et ses institutions.
Mais on ne dit jamais que le responsable n'était pas à la hauteur.
De pluviométrie est bon .500 kilomètres de chemin de fer ,au milieux une autoroute ,longée par des parcelles boisées ,pour un trafic de cyclisme qui assure commodité et sport ,un projet collosal ,qui assure le boulot pour des milliers de chômeurs ,un projet peut être bien coûteux ,mais à coup sûre très ,très efficace ,toute une chaîne de commerce et de loisir facilite les chemins du tourisme ,du nord au sud même en vélo ,les jeunes peuvent voyager en groupes en bonnes compagnie ,dans l'ombre d'arbres géants ,et d'arbre fruitiers ,des caroubiers ,des figue de barbarie ,de Za3rour ,de 3ounnab ,de figuiers qui offrent gratuitement de petits boulots
Quoi de plus normal qu'une entreprise publique en faillite ?
Mais rien de grave, la solution est là: on augmentera encore les taxes et les impôts du secteur privé pour renflouer les caisses des entreprises publiques qui continueront à payer des improductifs pour ne rien produire !!!
Sauf bien sûr nos braves travailleurs des sociétés environnementales, qui aux dernières nouvelles, nous ont transformé les régions arides en forêts amazoniennes. Bientôt nous allons exporter du bois à partir d'El Kamour ...
Les frais de personnel ont augmenté malgré une petite diminution du nombre d'employés. La SNCFT transporte moins de marchandises et surtout de phosphate depuis 2010.
Enfin, 60 MD sont un manque à gagner du fait du transport offert aux " corps actifs et aux blessés de la révolution " (sic). Pour arriver à cette somme, il faut que ces "corps" et ces "blessés" soient particulièrement nombreux vu la modicité du prix des billets de train en Tunisie. Le régime
de Ben Ali a dû être ultra répressif vu le nombre "d'handicapés" qui jouissent de cet avantage. Encore des privilèges de pur clientélisme électoral.
Ceci dit le PDG fait une bonne analyse de la situation mais comment trouver les moyens de la redresser avec un Etat en faillite?
Pour l'anecdote, j'ai voyagé en train l'an dernier de Hammamet à Monastir. Il manquait une portière dans mon wagon. Nous étions à l'air libre! Au risque de chuter sur la voie. Par contre le tarif était d'environ 5 DNT pour 100km ce qui est dérisoire.
On assiste à la chute économique, une entreprise derrière l'autre. Salutations.
'?a risque de réveiller le PARQUET pour instruire des affaires de mauvaises gestion...
Cette entreprise est sous la tutelle du ministère de transport mais aussi sous l'autorité du POUVOIR JUDICIAIRE...
As-tu oublié que le ABBOU avait modifié l'article 96 du code pénal ?
Les salaires constituent 85% des charges de l'entreprise, en 2014, elle a procédé à la titularisation de plus que 1000 employés dans le cadre de la confirmations des recrutés (Diplomés chômeurs) et voilà le résultat.
A qui incombe tout cela ?
Tout d'abord, assainir les composantes politiques de la scène, écarter ceux qui n'ont rien à voir avec la politique, ceux qui vendent le pays au plus offrants, et ceux qui guettent l'opportunité pour s'enrichir, mettre de côté tout ce monde dans tous les secteur, puis ouvrir les chantiers de restructuration en simultané, sous l'oeil d'un gouvernement très restreint et qui travaille pour sauver ce qui reste à sauver de l'économie du pays.
Il manque l'esprit analytique à ce cri de dingding...
Pour dire combien revient le prix du Kilomètre-linéaire ?