
La rentrée s’annonce chaude sur tous les plans. Plusieurs dossiers épineux sont sur la table du pouvoir exécutif. Le flou entoure la situation politique alors que les prochaines échéances électorales approchent à grands pas. La crise économique et une hausse sans précédent de l’inflation battent leur plein, en l’absence de tout accord viable avec les instances financières internationales, et les tensions sociales sont palpables face à l'échec des négociations sociales. En contrepartie, on apprend l’arrestation des députés et imams Mohamed Affes et Ridha Jaouadi.
L’information de l’arrestation des deux imams a rapidement été très commentée. Les Tunisiens n’avaient appris que la brève information concernant leur arrestation, pourtant nombreux ceux qui s’en sont réjouis. Le président de la République lutte contre l’islam politique. Aucune partie officielle n’a communiqué à propos de ces deux arrestations, encore moins des motifs et des accusations pesant sur les deux prédicateurs.
Le fond de l’affaire est désormais révélé par les médias. L’avocat et dirigeant d’Al Karama, Seif Eddine Makhlouf, est intervenu sur radio Diwan FM, précisant que Mohamed Affes avait été transféré à Bouchoucha où il devrait être entendu par le pôle antiterroriste. Il a avancé que les accusations portées à l’encontre du député extrémiste d’Al Karama étaient banales et sans intérêt. Il s’agit, en effet, de l’affaire d'embrigadement de jeunes Tunisiens pour le djihad dans les rangs de Daech, impliquant l’ancien ministre des Affaires religieuses et dirigeant nahdhaoui, Noureddine Khadmi. Rien de plus banal ! Ce serait une non-affaire, selon Seif Eddine Makhlouf. Le député va encore plus loin en avançant qu’aucune partie politique n’était derrière l’affaire de l’enrôlement djihadiste accusant des services de renseignements étrangers.
Il a ajouté que le dossier n’avait rien de sérieux précisant qu’il ait été longtemps délaissé et n’a été retiré des tiroirs que récemment dans le cadre d’un règlement de comptes entre le pouvoir en place et ses ennemis politiques. L’avocat s’est rétracté, quelques minutes plus tard, signalant que la juge – actuellement en charge de ces dossiers – est « respectable » mais « n’a point l’étoffe pour des dossiers aussi importants ».
L’affaire remonte aux années 2012 et 2013, alors que le mouvement Ennahdha tenait les commandes du pouvoir. Aujourd’hui, c’est une plainte déposée par l’ancienne députée Fatma Mseddi qui refait surface, pour remettre le dossier de l’embrigadement des jeunes et leur expédition vers les foyers de tension à l’ordre du jour. A l’époque, une commission parlementaire avait été créée pour enquêter sur l’affaire. Le dossier a fait couler beaucoup d’encre en se plaçant au centre de l’actualité nationale. Toutefois, et comme ça a été toujours le cas pour la plupart des commissions parlementaires, le dossier a été enterré et personne n’en parle !
Les réseaux d’embrigadement et l’expédition des jeunes aux foyers de la mort sont une affaire de la plus haute gravité. Toutefois, le timing choisi pour ressortir cette affaire des tiroirs de la justice laisse poser plusieurs interrogations quant à la réalité des intentions qui se cachent derrière. Alors que tous les regards sont braqués sur la prochaine loi électorale qui devrait être mise en place par les soins du président de la République, les Tunisiens suivent la nouvelle de l’arrestation des deux prédicateurs. Plusieurs observateurs s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’une enième diversion, loin d'être une première du genre.
Il convient de rappeler que le dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri a été arrêté et assigné à résidence au moment où la polémique de l’annonce du calendrier des échéances politiques faite par le président de la République était à son comble. Quelques mois plus tard, Noureddine Bhiri est libéré et plus personne n’entend parler des suites juridiques données à son affaire.
La dissolution du CSM annoncée par le président de la République, tard dans la soirée depuis le ministère de l’Intérieur, a eu lieu le même jour où le comité de défense des martyrs Belaid et Brahmi avait donné une conférence de presse diffusée en direct sur la chaîne nationale.
Rached Ghannouchi a été auditionné par la brigade criminelle et le juge d’instruction alors le pays vivait en pleine campagne référendaire. Plusieurs voix ont applaudi la comparution de Ghannouchi devant la Justice, mais ce dernier était, finalement, rentré sereinement chez lui.
La dernière décennie a été marquée par les multiples dépassements des islamistes. Il serait malheureux cependant que les causes justes soient détournées et exploitées à des fins politiques afin de servir des intérêts conjoncturels étroits. Finir par blanchir les faucons d’Ennahdha et les présenter en tant que victimes des droits de l’homme dans le but d’instaurer une nouvelle dictature rampante, serait une grande déception pour la plupart des citoyens suivant de près et en toute objectivité les développements de la scène nationale.
Sarra HLAOUI

La vraie mission d'un avocat et de faire exploser la vérité et non pas de la dissimuler'?'après tout ce petit malkouf est un musulman et un islamiste nobelisé dans la dissimulation des crimes des criminels islamistes de tout bords .
De quelles religion et de droiture parlent ces malfrats ?
C'est des mafieux sans scrupules.

