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Ahmed El Karm rassure quant à la résilience et la solidité financière de l’Amen Bank
30/04/2021 | 22:57
9 min
Ahmed El Karm rassure quant à la résilience et la solidité financière de l’Amen Bank

 

Amen Bank a été fortement impactée en 2020 par les effets de la crise sanitaire, comme l’ensemble du secteur. Toutefois, la banque a démontré une grande capacité de résilience qui lui a permis de sauvegarder ses acquis et de renforcer sa solidité financière. 2021 sera une année de renouveau avec une stratégie et un nouveau directoire.

 

C’est ce qui ressort des assemblées générales ordinaire et extraordinaire de l’Amen Bank pour l’exercice 2019, tenues mardi 27 avril 2021 à distance par visio-conférence, sous l’égide du président de son conseil de surveillance, Rached Fourati, et du président du directoire, Ahmed El Karm.

 

 

« Permettez-moi de vous rassurer, de vous dire que l’Amen Bank s’installe d’une manière pérenne comme étant une institution financière majeure dans la place financière de la Tunisie », a d’emblée déclaré Ahmed El Karm s’adressant aux actionnaires.

En effet, la banque a clôturé l’année 2020 avec un résultat net en baisse de 31,35%, passant de 145,16 millions de dinars (MD) fin 2019 à 99,66 MD fin 2020, malgré 18,23 MD d’impôt et 3,1 MD de contribution sociale de solidarité et la contribution conjoncturelle (taxe 2% art 10 décret-loi du chef du gouvernement n°2020-30 du 10 juin 2020). Le Produit net bancaire (PNB) a atteint 400,47 MD (-1,05%).

L’Amen Bank a décidé de distribuer 56,93 MD, soit 2,150 dinars par action (43% du nominal). La date mise en paiement n’a pas été spécifiée.

 

 

 

Les dépôts et avoirs de la clientèle ont augmenté de 5,42%, situés à 5.861 MD et des créances sur la clientèle en baisse de 4,80%, atteignant les 6.003,06 MD. Le coefficient d’exploitation a atteint 41,5%.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, l’Amen Bank termine son exercice 2020 avec un ratio de solvabilité 16,39%, un ratio Tier 1 de 11,65%, un taux de créances classées de 14,69% et un taux de couverture des créances classées de 67,07%. Le ratio de liquidité à court terme (LCR) a atteint 138,35%. Idem pour le ratio crédit/dépôts "LTD" qui se situe à 104,1%.

 

« Dans un monde qui évolue d’une manière rapide, qui est sujet à des crises répétitives et permanentes, ne peuvent accomplir convenablement la collecte de ressources, le financement de l’économie, la satisfaction des actionnaires que les banques qui sont résilientes, qui ont des assises solides, qui une organisation de bonnes gouvernances, qui ont des cadres convenablement formés, qui ont un système de gestion collégiale efficace. Ce qui est déjà le cas de l’Amen Bank », a affirmé M. El Karm.

Et d’ajouter : « Le stress test qui a été fait dernièrement par la Banque centrale, sous des hypothèses très restrictives et contraignantes prouve que l’Amen Bank est en mesure de supporter toutes les mutations, perturbations et malaises éventuelles, d’une manière qui ne la fragilise pas et qui ne nécessite pas de revoir sa structure financière, étant suffisamment solide et elle sera consolidée davantage. C’est d’ailleurs cette résilience qui va nous permettre de mieux rémunérer nos actionnaires, de mieux les intéresser à l’évolution de leurs banques et de mieux les fidéliser ».

 

 

Le président du directoire a souligné que les banques sont au cœur des sociétés et qu'elles ne peuvent plus agir en faisant fi des préoccupations des différentes couches de la société. Elles ont un rôle sociétal à jouer. C’est dans ce cadre que l’Amen Bank a autorisé 353 MD comme soutien aux entreprises, représentant à peu près 92% des demandes reçues par la clientèle de la banque.

« A l’inverse de ce qui se dit sur la place, nous avons décaissé 87% de ce montant autorisé et il nous reste qu’à peu près 50 MD, qui seront décaissés prochainement, si jamais ça tarde c’est parfois la faute d’un système qui ne fonctionne pas convenablement, d’un appareil administratif et autre qui est bloqué par des grèves et autres types d’incidents. Cet engagement a fait de l’Amen une des premières banques, pour ne pas dire la première, qui a apporté son soutien aux entreprises affectées par le Covid-19 », a-t-il assuré.

 

Au cours de cette assemblée, un focus a été fait sur l’avancement du programme de transformation Next, dont l’exécution s’est poursuivie en 2020 dans le respect de la feuille de route stratégique convenue en 2019 avec le cabinet international Oliver Wymann et dont la mise la œuvre a été cadrée par le cabinet international Capgemini Invent.

En effet, l’Amen Bank avait défini une stratégie pour rééquilibrer l’activité commerciale entre le corporate et le retail et diversifier les revenus à travers l’élargissement de l’offre de la banque digitale, l’enrichissement des produits de la bancassurance, le développement des activités banque d’affaires et banque de détail et le lancement d’une branche de finance islamique et d’une branche de private banking, tout en suivant des pratiques de gestion saine et prudente et ce, par le renforcement du système de maîtrise des risques.

Au cours de l’exercice 2020, six chantiers structurants ont atterri, dont les plus marquants sont le nouvel organigramme et les chantiers de la segmentation de niveau 1 et 2. Neuf autres chantiers ont quasiment atterri. Il s’agit des chantiers de la structuration de la distribution, de la refonte du maillage, de formalisation de la politique risque, du développement de la culture risque, de la revue du processus d’octroi et de suivi des crédits, du renforcement du pilotage, de la mise en place d’indicateurs de qualité de service, de l’identification et du transfert des activités Back office agence vers le centre des services partagés, et du recrutement et de la formation. Dans le cadre de ces deux derniers chantiers, « Identification et transfert des activités BO », « Recrutement et formation », deux nouvelles structures ont été créées.

2020 a été également marquée par la création d’une Académie qui abrite les formations dédiées à l’embarquement des collaborateurs dans le programme de transformation et au développement du capital humain de manière générale.

Le programme se poursuivra durant 2021 jusqu’à achèvement des chantiers, accomplissement des mises en œuvres et achèvement du déploiement de tout le réseau de la banque.

 

 

Cette année l’assemblée s’étant tenue à distance, les actionnaires se sont préalablement inscrits à une plateforme en ligne et ont pu ainsi participer aux travaux, interagir avec les présents et voter par correspondance.

Interrogé sur la stratégie de l’Amen Bank afin de mieux sécuriser son système d’information et sur son coût, le directeur général Néji Ghandri a précisé que suite à la cyberattaque qui a touché une banque de la place, « l’Amen Bank a procédé à un diagnostic complet de son système d’information et a élaboré un plan d’action, de renforcement de tout le dispositif de sécurité. Elle a aussi entamé des séances de sensibilisation des utilisateurs, parce qu'une des failles est la mauvaise utilisation des ressources informatique et notamment les mails qui peuvent contenir des malware ou des ransomware qui peuvent nuire au système d’information et aux bases de données de la banque ».

Il a également précisé que la banque dispose d’un système de monitoring des attaques, qui s’appelle un système soc permettant de détecter à temps ces attaques.

Et d’expliquer : « Le risque zéro n’existe pas mais il faut développer davantage la sécurité vu que les banques tunisiennes digitalisent davantage leurs offres clients, leur système d’information. C’est pour cette raison que nous sommes appelés à élever sensiblement les budgets pour faire face à ces attaques, qui deviennent récurrentes et plus sophistiquées ».

 

S’agissant de l’exposition de la banque aux risques des secteurs de l’immobilier et du tourisme et si ces risques ont fait l’objet d’une approche de provisionnement spécifique autre que celle prévue par les normes comptables, le DG a soutenu que l’Amen Bank a identifié les secteurs à risque élevé pour réduire les expositions notamment sur les secteurs de l’immobilier et du tourisme, mais elle continue à financer les bonnes affaires et les bons risques.

« Par rapport à la couverture, en se référant à la circulaire de la Banque centrale, s’il y a des garanties et si le risque est totalement couvert, on ne peut pas provisionner au-delà de la réglementation. Toutefois, il y a une provision collective instaurée par la BCT qui donne le moyen aux banques de choisir les paramètres d’augmenter dans certaines mesures la provision collective. Cette approche a été adoptée par la banque depuis plusieurs années, vu les risques par rapport au secteur du tourisme qui passe par une période critique. En ce qui concerne la promotion immobilière, la banque a une politique de réduction d’engagements, en devenant très sélectif en termes du choix du promoteur, de l’emplacement et du modèle de financement. Un trend baissier a été constaté depuis 2018, on avait un engagement de 1.023 MD qui est descendu à 842 MD fin 2020.

Avec une rigueur de la classification, la couverture sera renforcée à travers les provisions individuelles et les provisions additionnelles pour les calsses 4 qui dépassent les trois ans et plus », a-t-il indiqué.

 

En ce qui concerne la demande d’avoir des administrateurs représentants les petits porteurs, le membre du directoire a rappelé que c’est la réglementation et précisément la loi 2016-48 qui régit cette affaire, qui n’est donc pas de leur ressort.

 

 

S’agissant de l’impact financier de la pandémie, Néji Ghandri a estimé que celui-ci est visible au niveau des états financiers.

Et de recenser : « Il y a eu un don de 11,4 MD, une gratuité pour les cartes monétiques, des frais d’inter change qui ont été offerts gratuitement. Il y a eu également un ralentissement économique qui a indirectement impacté aussi bien les commissions que la production de crédits et les autres emplois. Il y a eu aussi décalage de remboursement qui a créé un gap de liquidité pour la banque.

Mais, c’est difficile de déterminer exactement les impacts directs et indirects sur les états financiers de la banque et je pense que l'un des points les plus importants est la préservation de la qualité du portefeuille pour les années 2021/2022, d’où l’intérêt d’une gestion proactive des risques ».

 

L’AGO de l’exercice 2020 a été la dernière à la quelle participait Ahmed El Karm en tant que président du directoire. La banque a, en effet, annoncé à l’issue de l’assemblée la nomination d’un nouveau directoire composé de Néji Ghandri président du directoire, Karim Ben Yedder directeur général et Mehrez Riahi DGA.

 

2020 a été une année compliquée pour l’Amen Bank qui a permis de démonter sa grande capacité de résilience. 2021 apportera son lot de changements.

 

Imen NOUIRA

30/04/2021 | 22:57
9 min
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Commentaires
DIEHK
Au début il y a .......Et il y a l'Inculture......
a posté le 01-05-2021 à 14:47
Au début, il y a résilience, résiliance ou Résilience ? Pour y voir plus clair et montrer aux parots Tunisiens du Business que parler en Français et utiliser un qualificatif qui n'était pas à sa place!
C zaama zaama ? Pauvre cloche!
J'ai préféré commencer par cette "résillience" là !
1) La résilience peut se définir comme la capacité d'un système à récupérer après une forte perturbation.
La résilience urbaine, c'est donc l'étude des réactions des villes face aux catastrophes. L'étude de la gestion des risques.
2)Le mot de « résilience » est largement utilisé aujourd'hui dans tous les domaines. En psychologie, il désigne la capacité de surmonter un traumatisme et/ou de continuer à se construire dans un environnement défavorable. Mais ce large usage ne recouvre aucune définition consensuelle car de nombreuses questions surgissent : le mot « traumatisme » doit il être réservé à des événements particulièrement dramatiques ou s'applique t il aussi à des faits que certains peuvent juger anodins, mais qui en bouleversent d'autres, comme de perdre ses clés de voiture ? Et que veut dire « surmonter » ? A partir de quand peut on dire qu'un environnement est « défavorable » ? Etc. (Et , j'arrête le massacre......)
Vous avez écrit résilience, résilience ou Résilience ? Pour ne plus y voir plus clair avec un mot aux multiples significations que seuls les islamistes et leurs têtes d'oeufs de la 5ème colonne plus inculte que jamais vous prennent pour des "cruches...
Moi
Bravo Amen Bank, mais...
a posté le 01-05-2021 à 09:54
Comme toujours, nos entreprises oligarques préfèrent privilégier les actionnaires au détriment des salariés...

Les entreprises et les institutions bancaires allemandes versent un pourcentage du résultat net à leurs salariés (c'est même mentionné dans le contrat de travail)--> Et on se demande en Tunisie, pourquoi les Allemands sont plus assidus que les Tunisiens...

Fazit: Pourquoi Amen Bank ne consacre pas 0,1% de son Résultat net pour ses salariés?



Goliadkine
Madoff
a posté le 01-05-2021 à 09:40
Une année compliquée avec un résultat net de près de 100MD, il n'y a que les banquiers pour pleurnicher de la sorte!
Comment peut-on tolérer que dans un pays en banqueroute, avec des entreprises en faillite n'ayant qu'un accès très difficile au financement bancaire, des secteurs de rente et d'extorsion légale fassent autant de bénéfices?
Et dire qu'un voleur à la sauvette passe des années en taule à se faire sodomiser !