
Le président de l'École politique de Tunis, Ahmed Driss, a considéré que les Tunisiens ressentaient une frustration générale. Ils attendent, selon lui, un changement depuis longtemps au niveau de la situation du pays et des politiciens. Il a pointé du doigt la longue crise politique qui sévit dans le pays depuis plusieurs années. Par la suite, l’annonce par le président de la République, Kaïs Saïed, des mesures du 25 juillet 2021 a donné lieu à une stabilité non-productive.
Invité le 4 janvier 2023 à l’émission Expresso animée par Wassim Ben Larbi et diffusée sur les ondes de la radio Express FM, Ahmed Driss a indiqué que la stabilité politique conduisait normalement à une productivité et à des résultats positifs aux niveaux social et économique. Ceci n’a pas eu lieu malgré la monopolisation des pouvoirs et l’harmonie entre les composantes du pouvoir politique en raison de l'absence de solutions et de visions. Il a estimé que le pouvoir en place était dans l’incapacité d’impacter le quotidien des Tunisiens.
Ahmed Driss a estimé que le changement de mode de scrutin pouvait être la cause du faible taux de participation aux législatives du 17 décembre 2022. Il a expliqué que les partis politiques encadraient les électeurs et mobilisaient les citoyens. Le changement du mode de scrutin a éradiqué ce rôle. Il a, également, indiqué qu’une partie des électeurs avait refusé de participer à ce processus en raison de l’absence de prérogatives du prochain parlement. Il s’agira d’une assemblée chargée seulement d’accepter ou de refuser des propositions de loi.
Le président de l'École politique de Tunis a rappelé que le pouvoir législatif était partagé entre le parlement et le Conseil national des régions et des districts. Cette seconde assemblée n’a pas encore été créée. Il a indiqué que la loi de Finances 2023 ne comportait pas un budget dédié à cette assemblée. Ceci l’a poussé à s'interroger sur la date de création de cette assemblée. L’absence de ce conseil conduit à un blocage au niveau du parlement. Il a expliqué que le président de la République pourrait choisir de continuer à légiférer par la promulgation de décret et à ne pas créer le Conseil national des régions et des districts. Les députés profiteront, donc, des avantages qui leur sont accordés sans devoir exercer leur fonction. M. Driss a estimé que le chef de l’État pourrait se rendre compte de la nécessité de promulguer les décrets relatifs à la création des régions et des districts en mars 2023.
Ahmed Driss a déploré l’absence d’une alternative politique, optant pour la négociation et le dialogue, permettant de sortir de la crise politique actuelle. Le président de la République, selon lui, n’a pas l’intention de mener un dialogue. Il doit, selon lui, présenter une proposition. Il a mis en garde contre un conflit encore plus intense en raison de la dégradation continue de la situation économique du pays, de l’inflation, de la dévaluation du dinar et de la pression exercée par l’UGTT. Il a considéré que l’UGTT, l’Ordre national des avocats de Tunisie et la LTDH devaient communiquer au chef de l’État leur vision et leur proposition pour sortir de la crise. Ceci permettra d’ici fin 2023 de débloquer la situation.
Concernant l’année 2023, Ahmed Driss a affirmé que la loi de Finances n’apportait pas de solutions ni de changements. Il a évoqué la question de la soumission de la Tunisie à la volonté des forces étrangères. Il a expliqué que la Tunisie avait été écartée de l’agenda du Fonds monétaire international en raison de la détérioration des relations diplomatiques avec les États-Unis d’Amérique. La classe économique éprouve une grande inquiétude quant à l’évolution de la situation. Ceci les pousse à ne plus investir ou à s'engager dans de nouveaux projets. Il a appelé le chef de l’État à appeler à la tenue d'un dialogue national, voire à l'organiser.
S.G
Il dormait ce type ou quoi ?
La loi de finances contient des mesures nécessaires pour sortit de la crise comme la réduction des compensations. Un pays ou la consommation est de 74% de l'économie, les dépenses du gouvernement 33%, le déficit commercial de 9% doit emprunter pour survivre et n'a pas les moyens pour investir et est incapable de résoudre ses problèmes ou créer des postes d'emplois.
L'une des rares solutions pour sortir la Tunisie de sa stagnation économique est le domaine des énergies renouvelables, la Tunisie pourra ainsi réduire son déficit énergétique qui représente 40% du déficit commercial et exporter l'énergie vers l'Europe sous forme d'hydrogène vert ou d'électricité. Ces solutions prendront du temps, en attendant il faut de la patience.

