
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a souligné, dans un communiqué publié le jeudi 3 avril 2025, que le rapatriement forcé et massif des migrants tunisiens constitue une grave violation de leur dignité humaine. Selon l'organisation, les témoignages des migrants expulsés de force d'Italie, de France et d'Allemagne ont brisé le silence sur des pratiques persistantes depuis plusieurs années, qui bafouent les droits fondamentaux des migrants tunisiens.
L'organisation précise que ces violations se produisent « avec la collaboration des autorités tunisiennes, sur la base d'accords injustes et de négociations ne respectant ni les lois nationales ni les conventions internationales et régionales ».
Le FTDES met en lumière le système mis en place par l'Union européenne depuis les années 1990 pour gérer la migration en externalisant cette responsabilité vers les pays voisins de l'Europe et ceux de transit. C'est dans ce cadre qu'ont été signés les accords dits de « réadmission », qui permettent à l'Europe d'expulser les migrants en situation irrégulière vers leurs pays d'origine ou de transit.
« Dans ce contexte, la Tunisie, en ligne avec la politique sécuritaire de l'Italie en matière de migration, a signé son premier accord avec ce pays le 6 août 1998. Cet accord incluait des clauses sur la réadmission et a servi de base pour d'autres ententes et procès-verbaux de coopération, facilitant le rapatriement forcé des migrants tunisiens.
Le 27 janvier 2009, un nouvel accord entre les ministères de l'Intérieur tunisien et italien a permis l'expulsion progressive des migrants tunisiens en situation irrégulière. Ce processus a inclus des groupes de migrants ainsi que la réadmission de ceux ayant transité par la Tunisie.
Par la suite, un autre procès-verbal a été signé en avril 2011, et ces accords ont souvent été tenus secrets, comme ce fut le cas en 2017 et 2021. Le nombre de migrants expulsés chaque semaine a augmenté, passant de quarante à 160, avant d'atteindre des chiffres non communiqués », précise l'organisation.
Le FTDES a tiré la sonnette d'alarme concernant les violations subies par les migrants dans les centres de détention en Italie. Des témoignages recueillis dans le cadre du documentaire Deportato et d'une étude sur les migrants en situation irrégulière ont révélé la dureté de ces pratiques.
En collaboration avec ses partenaires en Italie, le Forum a porté une affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme en 2018 concernant un groupe de migrants tunisiens. Le 30 mars 2023, la Cour a ordonné une indemnisation pour quatre d'entre eux, se basant sur leurs témoignages relatifs aux conditions inhumaines vécues à Lampedusa et dans les centres de détention. Elle a également condamné le gouvernement italien pour violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'Homme, en particulier ceux interdisant les traitements inhumains et dégradants, garantissant le droit à la liberté et à la sécurité et condamnant le rapatriement forcé massif.
Le Forum appelle, en définitive, à la divulgation urgente de toutes les informations et accords secrets liés aux opérations de rapatriement forcé des migrants tunisiens en provenance d'Italie, de France et d'Allemagne. Il exige également l'arrêt immédiat de ces pratiques ainsi que la mise en place d'un soutien juridique, psychologique et social pour les victimes de ces expulsions.
M.B.Z

Et comme je le dis souvent...
Ils veulent tout de chez eux chez les autres.... mais ne veulent pas des autres chez eux !....
Le problème est évident: beaucoup de pays ne différencient plus entre réfugiés politiques et migrants économiques, alors que les réfugiés risquent la persécution et même la mort dans leurs pays d'origine...
Le poison traverse les océans, n'a pas de frontières, et pas davantage de patrie......
Les italiens, jadis victimes des mêmes maltraitances quand ils devaient émigrer en France, n'ont rien compris, ou alors le mal est plus profond, puisque l'on tuait l'italien à Aiguës-mortes pour ce qu'il était, il.e. italien.
A Villeurbanne, le ghetto était italien, les gens vivaient dans la saleté et la promiscuité.
On faisait venir des filles de toute l'Itslie, sous contrat, un véritable dol, car aussitôt arrivées, toute garantie leur était refusée, et elle devait travailler et vivre à la filature sans droit de sortie....Beaucoup ne revirent jamais l'Itale.
C'était à Voiron, et ailleurs.
Comme quoi....
Les ritals, les espingouons, les portos, etc...ont oublié.

