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Abdallah Rebhi : le plus grand barrage de la Tunisie est rempli à seulement 15%
13/01/2023 | 10:20
4 min
Abdallah Rebhi : le plus grand barrage de la Tunisie est rempli à seulement 15%


L'expert et ancien secrétaire d'État chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rebhi a indiqué que la baisse de 30% des précipitations signifiait l’entame d’une période de sécheresse. En Tunisie, et depuis le mois de septembre, les précipitations ne représentent que 34% de la moyenne habituelle. La Tunisie enregistre un manque conséquent et le taux de remplissage des barrages n’a pas dépassé les 28%.


Invité le 13 janvier 2023 de Hatem Ben Amara à « Ahla Sbeh » sur Jawhara FM, Abdallah Rebhi a indiqué que la situation était considérablement difficile. Plus d’averses auraient pu conduire au remplissage de 50 à 60% des barrages. « Le plus grand barrage de Tunisie est celui de Sidi Salem. Il est rempli à seulement 15%... Ce barrage pourrait à lui seul répondre aux besoins de huit millions tunisiens… Heureusement que nous pouvons actuellement compter sur le barrage de Sidi Barrak Il est rempli à 50% et nous nous approvisionnons auprès de cette installation », a-t-il ajouté.




Abdallah Rebhi a, par la suite, précisé que le manque de précipitations impactait les ressources hydrauliques souterraines. Les puits, selon lui, se sont asséchés au niveau de plusieurs régions, telles qu’à Zaghouan et à El Fahs. « Au Sahel, c’est un tout autre problème… L’eau de mer a contaminé la nappe souterraine… À Kasserine, là où la nappe phréatique est abondante, on trouve des zones desséchées… Le manque de précipitations dure depuis quatre ans », a-t-il déclaré.

L’ancien secrétaire d'État a estimé que le secteur hydraulique était négligé. Il a, également, assuré que les ressources hydrauliques tunisiennes n'étaient pas abondantes. Il a estimé que le rythme de réalisation de projets visant à lutter contre le déficit hydraulique n’était pas satisfaisant. Il a appelé à fournir plus d’efforts afin de finaliser certains projets, notamment ceux des stations de dessalement d’eau de mer de Sousse et de Zarat. Il a, aussi, évoqué la finalisation de nouveaux barrages tels que celui de Kalâa Kebira.




Abdallah Rebhi a souligné l’importance d’élaborer une stratégie applicable sur le long terme. Il a rappelé que le secteur agricole utilisait 80% des ressources hydrauliques tunisiennes. 13% sont utilisés comme eau potable. Les secteurs de l’industrie et du tourisme en utilisent entre 3% et 4%. Il a considéré que l’amélioration de la qualité de l’eau du robinet permettra de lutter contre l’usage excessif de l’eau en bouteille. Il a, également, déploré l'exportation de produits consommant une importante quantité d’eau tels que les tomates ou les pastèques. Il a indiqué que le mètre cube coûtait à l’État 1,7 dinar lorsqu’il est stocké dans un barrage. L’acheminement vers les ménages coûte près de quatre dinars. Il a assuré que les exportations de Harissa rapportaient plus que celles des pastèques.

« Nous ne nous rappelons de la disponibilité de l’eau qu’en temps de sécheresse… Nous devons rationaliser l’utilisation… Le citoyen doit contribuer à la chose… Je garde espoir. Les précipitations peuvent évoluer durant les mois de janvier et de février… Il nous faut un suivi quotidien de la situation… En l’absence de précipitations, nous ne pourrons pas tenir jusqu’à l’été prochain… Nous devons procéder immédiatement à la rationalisation de l’utilisation des ressources hydrauliques... Nous devons sacrifier certaines cultures », a-t-il dit.

 

 

S.G

13/01/2023 | 10:20
4 min
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Commentaires
DHEJ
Le secteur hydraulique était ou est négligé...
a posté le 13-01-2023 à 12:22
Car il appartient à un ministère de complaisance...


Ah si Mr. Li était encore là...


Gg
Il a raison!
a posté le 13-01-2023 à 11:58
Cet homme a raison, le déficit en eau est autrement plus grave pour le pays que les chamailleries de dame Moussi, les colères du sieur Taboubi ou les grèves de la faim de Bhiri!
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Il ne faudrait pas perdre une seule goutte d'eau de nos pluies torrentielles!
a posté le 13-01-2023 à 11:56
Introduction:
- Il ne faudrait pas perdre une seule goutte d'eau de nos pluies torrentielles, et non pas de les canaliser vers la mer
- je vous propose de bien regarder la photo sur le lien suivant:
https://www.businessnews.com.tn/la-circulation-automobile-entravee-par-les-pluies,534,92272,3

Ce n'est pas l'argent (devises étrangères) qui nous manque afin de faire sortir la Tunisie de l'impasse socio-économique, non c'est plutôt l'initiative simple et intelligente qui fait souvent défaut en Tunisie...

il faudrait étudier même par simple observation intelligente les lieux d'accumulation et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de construire un ruisseau artificiel d'une assez grande largeur et profondeur et qui serpenterait à travers nos villes et nos villages --> ce ruisseau à grande dimensions serait notre ruisseau principal, le lieu de déversement de centaines de milliers de petits ruisseaux d'eau pluviale. Ce qui est très important est de créer des lieux d'accumulation d'eau pluviale le long du ruisseau principal.

Les ruisseaux artificiels devraient être multifonctionnels puisqu'ils sont souvent à sec, mais vitaux en cas de pluies torrentielles.

1) C'est grâce à un système de ruisseau que la ville de Munich ne connaît pas le collapse à la suite des pluies torrentielles:
-->
A Munich il y a un ruisseau de très grandes dimensions qui est le Isar (grande profondeur dans le sol, une largeur qui va jusqu'à des dizaines de mètres, et une longueur de plusieurs centaines de Km). Certes tout le monde parle du fleuve Isar, mais en vérité ce n'est qu'un ruisseau à très grandes dimensions dont la profondeur de l'eau ne dépasse pas une dizaine de centimètres en certaines périodes de l'année.
-->
Le Isar serpente à travers plusieurs villes bavaroises et il est le déversement de centaines de milliers de petits ruisseaux de pluies pluviales. Même le lac de Starnberg se déverse par la rivière (plutôt très grand ruisseau) Wuerm dans le Isar. C'est grâce à l'Isar que la ville de Munich ne connaît pas de situations de collapse comme celle de la Tunisie en période de pluies torrentielles. --> Le Isar est multifonctionnel, en effet il est en été une pelouse pour les picknicks et les bains de soleil et durant la période des pluies torrentielles un lieu d'accumulation / canalisation des eaux.

-->
J'avoue que j'ai une grande fascination pour la façon de maîtrise des eaux pluviales en Allemagne par un système de grands et petits ruisseaux. --> Mais j'ai aussi une grande fascination pour le système d'arrosage de la totalité des oasis de Tozeur par de petits ruisseaux se basant sur le principe que l'eau prend toujours le chemin le plus facile, et ceci même quand il s'agit d'une différence d'altitude minimale (l'utilisation de l'énergie potentielle pour des différences d'altitude trop négligeable --> c'est le génie du Tunisien quand il le veut et ceci sans utilisation de satellites ou de matériels sophistiqués ) .

Fazit: Il faut étudier en Tunisie d'une façon intelligente les lieux d'accumulations et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de créer un système de ruisseaux artificiels qui nous éviterait le pire dans le futur et nous garantirait des réserves d'eau dans des lieux d'accumulation artificiels. En effet, L'intelligence qui a cartographié et créé le système de ruisseaux d'arrosage des oasis de Tozeur serait aussi capable de créer un système de ruisseaux artificiels afin de protéger notre Tunisie de certaines catastrophes naturelles et canaliser ainsi les eaux de pluies vers des lieux d'accumulation artificielle...

Bonne journée

Je donne l'exemple de la chine: oui la Chine a fait l'évacuation quasi complète de plusieurs villes et villages qui se trouvaient dans des lieux d'accumulation et sur les axes d'écoulement d'eau pluviale et ceci afin de construire le barrage des Trois-Gorges. --> En Tunisie on n'a pas d'autres choix: Il faut démolir toutes les constructions/habitations se trouvant sur les axes d'écoulement des pluies torrentielles et il faut faire aussi l'évacuation quasi complète des lieux qui se trouvent dans des espaces d'accumulation d'eau pluviale.

Je donne l'exemple de la Bavière qui fait utilisation des évidences suivantes
1) la meilleure lutte contre les pluies torrentielles est de leur laisser les axes d'écoulement et leurs lieux d'accumulation libre (sans aucun obstacle).
2) la réduction des risques commence par la non-exposition des enjeux socio-économiques aux pluies torrentielles (grâce à l'historique des axes d'écoulement et d'accumulation).
'Gardons un minimum d'honnêteté!
A la Mémoire de mes Aïeux, les fondateurs de Tazarka!
a posté le 13-01-2023 à 11:21
Je vous parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. Autrefois, dans le village de Tazarka et de ses environs poussaient partout des figuiers. L'histoire du figuier est l'histoire d'un arbre qui a nourri les habitons du Cap Bon avec une si grande générosité sans leur demander de gros efforts de culture et sans exiger le moindre arrosage. Le figuier symbolisait, pour nous les habitants du Cap Bon et en particulier de Tazarka, la volonté de survie mais aussi la richesse naturelle. Le figuier s'accroche au moindre creux de rocher, la moindre fissure pour y puiser l'eau nécessaire à sa survie. Le figuier pousse partout, n'importe où, où peut s'accumuler un minimum de substrat amené par le vent. Il nous inspirait le courage, l'intelligence et la volonté qui est indispensable à toute survie.

'? Tazarka, on se nourrissait abondamment des figues qui nous offraient tous ce que dont notre organisme a besoin: les sucres, le potassium, le calcium, le magnésium, le phosphore, du fer, du zinc, du manganèse, du fluor et du sélénium, les vitamines C, B3, B5, B6, B1, B2, B6, A, E, K . La valeur énergétique de la figue est très élevée puisqu'elle peut atteindre 250 kcal/100g. Elle a des propriétés laxatives et émollientes. Les figues sont aussi très utilisées pour leurs vertus médicinales dans les traitements contre les affections pulmonaires, la toux, les états d'anorexie, les troubles de la circulation sanguine, les hémorroïdes, les varices, les affections urinaires, l'asthme, l'irritation de la trachée et de la gorge et diminue le taux d'acidité dans le tube digestif. Le latex ou "lait" des figues était utilisé dans l'antiquité en médecine comme calmant.

Pour résister au froid en hiver, les habitants de Tazarka consommaient le matin à jeune les figues sèches en les associant souvent avec la Bsissa. A Tazarka, Les figues étaient aussi importantes pour notre survie que l'air que l'on respirait.
https://www.mangeonsbien.com/savoir-plus/le-saviez-vous/bsissa-mets-rassasiant-vertus/

Il n'y avait pas de problèmes d'eau dans la région de Tazarka. Il y avait un équilibre entre ce que l'on a pompé d'eau douce et le rechargement des nappes souterraines. On cultivait aussi des tomates et toutes sortes de légumes mais toute en respectant intuitivement les besoins de la nature. Puis un jour des gens (des fonctionnaires) sont venus du ministère de l'agriculture avec leurs pseudo-scientifiques et avec un entêtement de destruction et ont arraché tous nos figuiers. Des tracteurs équipés d'une lame frontale faisaient basculer et déraciner nos figuiers en les poussant en un point haut du tronc et terminent l'arrachage et l'extraction en appliquant une poussée latérale et de bas en haut au niveau des racines. On a pleuré, on a hurlé, on s'est battu afin de sauver nos figuiers mais on n'avait aucune chance.

Puis un jour, tout nos villageois ont commencé à pomper / extraire les eaux souterraines pour les cultures légumières, en particulier des tomates, des pastèques et des fraises qui ont remplacé nos champs de figuiers. Avec les années l'eau devenait de plus en plus rare. Puis, l'invasion d'eau salée des nappes souterraines s'est produite. Aujourd'hui, on ne produit relativement que très peu au Cap Bon tunisien, nos terres salés sont hostiles aux cultures légumières

Le problème venait du fait que l'on a épuisé la nappe d'eau souterraine de telle façon qu'elle ne pouvait pas se recharger à temps (tout notre Cap Bon n'est qu'un petit bout de terre au beau milieu de la mer), ce qui fait, en retour, l'eau salée s'est introduite à l'intérieur de nos terres.

Aujourd'hui, je propose de réimplanter des figuiers partout en Tunisie (non seulement au Cap Bon) où les eaux souterraines sont salées et d'introduire l'agriculture hors sol afin de minimiser les quantités d'eau d'arrosage

La culture du figuier est possible partout en Tunisie, car le figuier est un arbre robuste et peu exigeant. Il est tout à fait possible d'avoir une récolte continue qui s'étale entre juin et octobre.

Bonne journée

PS: durant les années 80/90 nos pastèques de Tazarka pesaient en moyenne 40 Kg, aujourd'hui elles ne pèsent que quelques Kg :(
'Gardons un minimum d'honnêteté!
La tomate n'est pas une plante nord-africaine
a posté le 13-01-2023 à 10:49
On ne peut plus se permettre de gaspiller la moindre goutte d'eau. La gestion de cette ressource est aussi l'un des enjeux du renouveau démocratique. Nous devons prendre des mesures rapides et efficaces, si nous voulons éviter de graves pénuries d'eau. L'heure est grave mais les problèmes ne sont pas insolubles. Il faut mettre une série de mesures de nature technique en oeuvre qui permettront une utilisation rationnelle des ressources hydrauliques.

Je prends l'exemple de la tomate en tant que produit agricole que l'on cultive encore avec des méthodes non rentables. Nos paysans arrosent quotidiennement et pendant des heures leurs champs de tomates.

les Hollandais produisent 460 tonnes de tomates par hectare alors qu'en Tunisie on produit moins que 20 tonnes par hectare.

Il faut admettre aujourd'hui que la Tunisie ne peut plus se permettre une culture des tomates avec les méthodes des années 60 car nous avons épuisé une grande partie de nos réserves souterraines d'eau. Il nous est impossible de gaspiller des millions de mètres cubes d'eau afin de satisfaire la grande soif de nos champs de tomates. Il faut comprendre enfin que nos nappes souterraines se sont dégradées (durant une période de 50 ans) en raison des activités agricoles avec des méthodes classiques nécessitant une surexploitation des eaux souterraines. Nous avons entre temps une invasion d'eau salée des nappes souterraines.

Puis le soleil et la chaleur excessive ne sont malheureusement pas les amis de la tomate. Si les températures sont trop élevées, cela favorise la croissance sans laisser aux fleurs le temps de pousser, ce qui rend difficile la pollinisation de la plante.

Une solution consiste à planter les tomates dans une partie ou le soleil tape uniquement le matin et en fin de soirée et avec de l'ombre durant la période ou le soleil est trop puissant. J'ai grandi dans un champ de tomate à Tazarka et mon père me disait souvent qu'il nous fallait renoncer à la culture des tomates vu les grandes quantités d'eau indispensables pour sa culture. Un jour j'ai eu l'idée inédite de placer des toiles d'ombrage sur nos plantes de tomate afin de limiter l'effet de la chaleur et du soleil et minimiser ainsi le temps d'arrosage --> ce qui a amusé les paysans du voisinage :)

La culture des tomates en Tunisie ne laisse que deux options: la première consiste dans la mise en place des méthodes de l'hydro-culture, la deuxième consiste à renoncer à la culture de la tomate et de l'importer de l'Espagne. En effet, cela coûterait beaucoup moins cher à la Tunisie. Laquelle de ces options est la plus raisonnable? La réponse est évidente! Il nous faut cultiver les tomates en hydro culture et à bon prix. Certes, on ne peut pas imaginer la cuisine tunisienne sans tomates ni courgettes. L'été tunisien ne serait pas ce qu'il est sans tomates fraîches et juteuses. Puis il faut que l'on assure l'autosuffisance alimentaire en Tunisie par nos propres moyens et à bon prix.

Il n'y a pas de solutions évidentes et ni de formules magiques afin de développer les régions très pauvres de la Tunisie. De même, on n'a pas assez de moyens financiers afin de subventionner la vie des populations des régions les plus démunies de notre pays. La seule chose que l'on peut faire est de stimuler le développement économique des régions les plus peuplées et les plus pauvres du pays en associant tous les concernés à la croissance des secteurs régionaux. L'objectif principal serait d'augmenter la productivité agricole et d'assurer l'autosuffisance alimentaire des populations rurales toute en limitant les naissances (La Tunisie ne peut plus se permettre des couples qui ont même jusqu'à 13 enfants). La solution consiste à former les populations aux techniques de l'agriculture hors sol dans les régions ou les terres cultivables sont très rares et les étés sont trop chauds. Il est temps de renforcer les services de formation et d'introduire le crédit agricole pour l'agriculteur hors sol.

La culture des tomates en pleine terre est hors de question pour la Tunisie, pour les raisons que j'ai citées ci-dessus. Il faut comprendre que la tomate n'est pas une plante nord-africaine. Elle a besoin d'énorme quantités d'eau pour un rendement trop faible (les Hollandais produisent 400 tonnes de tomates par hectare alors que la Tunisie ne dépasse pas les 20 tonnes par hectare tout en gaspillant 1000 fois plus d'eau d'arrosage)

Bonne Journée
Ed
une problème vers un autre
a posté le à 11:28
Vous serez surpris du nombre de légumes et de fruits qui ne sont pas des plantes nord-africaine, dans tous les pays du monde il y'a une plante qui n'est pas du continent, votre solution d'importer au lieu de produire de la tomate résout un problème pour en créer un autre, oui cela coutera moins cher à cause de la sécheresse mais qu'en est-t 'il de notre souveraineté alimentaire, un légume qui est la base de tous nos plats, dépendre des importations, ce n'est pas un parfum ou des voitures qu'on importera mais un légume très important dans notre culture !! j'aurai même dit qu'il passe après le pain. C'est beaucoup plus compliquer que vous le penser '?'

Gardons un minimum d'honnêteté!
@Ed
a posté le à 16:13
Il suffit de produire les tomates en hors sol, et plutôt à l'ombre avec beaucoup de lumière

Bonne journée

PS: de même, il est complètement absurde de cultiver de pistachiers en Tunisie...